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LE TÉLÉPHONE CELLULAIRE A 35 ANS

- PAR MAXIME JOHNSON –

VOILÀ MAINTENANT 45 ANS QU’UN PREMIER APPEL TÉLÉPHONIQ­UE A ÉTÉ PLACÉ SUR UN TÉLÉPHONE CELLULAIRE, ET 35 ANS QUE LE PREMIER APPAREIL DU GENRE A ÉTÉ MIS EN VENTE. DEPUIS, LES TÉLÉPHONES ONT NON SEULEMENT TRAVERSÉ PLUSIEURS MÉTAMORPHO­SES, ILS ONT CARRÉMENT TRANSFORMÉ LA SOCIÉTÉ.

Le premier téléphone sur le marché, mis en vente en 1983 au prix de 3995 $ US, était le Motorola DYNATAC 8000X (l’histoire ne dit pas ce qui est advenu des 7999 modèles précédents). Une grosse brique qui prenait 10 heures à charger et qui offrait une autonomie de 30 minutes.

Le téléphone cellulaire est demeuré un objet de luxe pour une quinzaine d’années, jusqu’à l’avènement de Nokia au tournant des années 2000. Avec ses appareils abordables, résistants et de bonne qualité, l’entreprise finlandais­e a inondé le marché pendant une décennie. Parmi les 10 téléphones les plus vendus à ce jour, sept appartienn­ent à l’entreprise, et deux modèles (1100 et 1110) ont atteint la barre des 250 millions d’unités vendues (à titre indicatif, les iphone les plus vendus seraient les iphone 6 et 6 Plus, avec 220 millions d’unités). La domination de Nokia a été totale, mais l’entreprise s’est aussi rapidement effondrée avec l’arrivée des téléphones intelligen­ts il y a plus d’une décennie. Après la Finlande, le coeur de la planète mobile s’est déplacé au Canada, où l’entreprise canadienne Research In Motion a commercial­isé les populaires Blackberry. D’abord réservés aux gens d’affaires, ces petits appareils à clavier étaient carrément synonymes de téléphones intelligen­ts. Ces téléphones étaient solides, sécuritair­es, efficaces et ils offraient une autonomie de plusieurs jours. Ses amateurs y étaient souvent accros, ce qui leur a valu le surnom de Crackberri­es.

Le début de la fin pour Research In Motion est survenu le 9 janvier 2007. Lors d’une conférence surprise, Steve Jobs a présenté au monde un nouvel appareil, l’iphone, doté non pas d’un clavier, mais d’un grand (pour les standards de l’époque) écran tactile. Les géants technos ont ri devant la stratégie d’apple (« Un téléphone fragile et cher que l’on doit charger tous les jours? Qui achèterait ça! »). Le rire est rapidement tourné au jaune.

Le succès de l’iphone a été instantané, et Apple a finalement démocratis­é le téléphone intelligen­t. Google a emboîté le pas rapidement avec le lancement, en 2008, de ses appareils Android, à commencer par le T-mobile G1 (commercial­isé l’année suivante au Canada sous le nom HTC Dream).

Les téléphones intelligen­ts ont rapidement évolué par la suite, devenant de plus en plus puissants année après année et grossissan­t

rapidement. L’écran de l’iphone original à 3,5 pouces paraît aujourd’hui minuscule à côté des écrans de 6 pouces des appareils Android les plus populaires.

Véritables couteaux suisses, ces appareils ne cessent d’ajouter des cordes à leur arc. L’omnipotenc­e des téléphones est telle que des gadgets populaires pendant des décennies sont en voie de disparaîtr­e, comme les appareils photo, les enregistre­uses et les téléphones de maison. Même la télévision, jadis au coeur des demeures, est remplacée par les petits écrans mobiles chez les plus jeunes. Les plus connectés payent même dans les boutiques avec leur téléphone et déverrouil­lent leur porte d’entrée d’un glissement de doigt sur leur écran tactile. Des milliers d’entreprise­s sont aussi nées dans le sillon de ces appareils et gagnent désormais des milliards de dollars annuelleme­nt. Les développeu­rs d’applicatio­ns mobiles ont carrément transformé de grands pans de la société, comme Uber qui force le secteur du taxi à se réinventer, Facebook qui change la notion d’amitié et Tinder qui transforme les nuits des célibatair­es.

Les téléphones intelligen­ts – après que la voie ait été pavée par les téléphones cellulaire­s – ont changé nos vies en l’espace de quelques années seulement. Ils nous accompagne­nt partout, des premières secondes suivant notre réveil aux derniers moments avant de se coucher. Soixante-seize pour cent des Canadiens possèdent un appareil du genre, et près de trois milliards de téléphones intelligen­ts sont aujourd’hui en utilisatio­n dans le monde. Quand il a fait le premier appel cellulaire le 3 avril 1973, l’employé de Motorola Martin Cooper savait qu’il écrivait une page d’histoire. Il était toutefois loin de se douter qu’elle serait si importante…

7 6% DES CANADIENS POSSÈDENT UN TÉLÉPHONE INTELLIGEN­T

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