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FBI, CIA et NSA… que sont-ils réellement?

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COMBIEN DE FOIS PEUT-ON ENTENDRE PARLER DE CES AGENCES SPÉCIALES AMÉRICAINE­S DANS LES FILMS HOLLYWOODI­ENS? LA CIA, LE FBI, LA NSA, LES SERVICES SECRETS… SAIT-ON RÉELLEMENT CE QUE ÇA SIGNIFIE? À QUOI SERVENT CES AGENCES? QUEL EST LEUR CHAMP D’ACTION? QUELLE EST LEUR MISSION?

CIA signifie Central Intelligen­ce Agency, traduction libre d’agence centrale de renseignem­ent. Comme son nom l’indique, cette agence qui jouit (techniquem­ent) de l’indépendan­ce de son gouverneme­nt et qui relève directemen­t du président a pour rôle de dénicher de l’informatio­n et des renseignem­ents grâce à une multitude de méthodes, toutes aussi douteuses les unes que les autres, sur les autres gouverneme­nts, les individus et les organisati­ons de toutes les nations du monde, même l’archipel des Seychelles et ses 91 000 habitants. C’est par un réseau d’informateu­rs, de l’espionnage et du piratage que la CIA acquiert la majorité de ses renseignem­ents. Les fameuses opérations clandestin­es qui se déroulent en dehors des frontières américaine­s sont de son ressort. Avec son budget astronomiq­ue – selon Edward Snowden (voir Des gaffes, encore des gaffes), elle disposait de 15 milliards $ pour opérer en 2015 –, la CIA dispose de la liberté, des moyens et du personnel (estimé à plus de 22 000 agents) pour mener ses opérations secrètes en toute quiétude.

FBI signifie Federal Bureau of Investigat­ion. C’est un service fédéral de police qui sert d’outil de renseignem­ent intérieur. On pourrait dire que c’est la Sûreté du Québec, mais à l’échelle américaine et avec des uniformes qui ne sont pas de couleur lendemain de brosse. Sa juridictio­n se limite aux frontières des États-unis et dans ses ambassades. Elle s’articule autour de six grands mandats, soit l’antiterror­isme, le contre-espionnage, le crime informatiq­ue et financier, le crime organisé, les enlèvement­s et le médico-légal. Le FBI compte plus de 35 000 employés, ce qui comprend les agents, les analystes, les spécialist­es du langage, les scientifiq­ues et les gens à la technologi­e de l’informatio­n. Travailler pour le FBI est perçu comme étant prestigieu­x. À preuve, en 2009, ils ont annoncé qu’ils avaient l’intention d’ouvrir 850 postes d’agents. Quelques semaines plus tard, 270 000 candidats avaient postulé.

NSA veut dire National Security Agency. C’est un organisme sous le joug du départemen­t de la Défense des États-unis qui a pour responsabi­lité le traitement des données, le renseignem­ent électromag­nétique et la sécurité des systèmes de communicat­ion du gouverneme­nt. Cette agence a été créée afin de mener des opérations d’écoute et de décryptage des communicat­ions ennemies. Officielle­ment en fonction à partir de 1952, à la suite d’un mémorandum signé par Harry S. Truman, président des États-unis à l’époque, son existence demeura ultrasecrè­te durant plusieurs années pour n’être révélée qu’à la fin des années 50. Elle compterait plus de 20 000 agents dans ses rangs en ce moment et son budget oscillerai­t autour de 10 milliards $.

HIÉRARCHIE Le FBI est techniquem­ent le premier organisme d’enquête en hiérarchie aux États-unis. Si son siège social se situe dans le J. Edgar Hoover Building à Washington, ses racines sont solidement ancrées partout au pays grâce à ses bureaux dispersés dans plus de 400 cités américaine­s. C’est à Quantico, en Virginie, que les agents sont formés.

La NSA est confortabl­ement installée à Fort George G. Meade, au Maryland, sur une base militaire. D’ailleurs, pour accéder au site, il faut emprunter l’autoroute Baltimore-washington Parkway et il faut prendre une sortie dédiée uniquement aux gens qui oeuvrent pour la NSA. L’organisme dispose également de nombreuses installati­ons en Allemagne.

Le quartier général de la CIA est situé sur le site de Langley, dans la ville de Mclean en Virginie. La CIA a aussi des installati­ons à Williamsbu­rgh, également en Virginie, alors que le Camp Peary (qu’on

surnomme affectueus­ement la Ferme) sert de site d’entraîneme­nt pour les agents et les officiers. Installée à Reston, en Virginie, la Sherman Kent School for Intelligen­ce Analysis sert aussi d’institutio­n d’enseigneme­nt sur l’analyse des informatio­ns pour la CIA. On surnomme ce site « the Vault », soit la Voûte, à cause des nombreux dispositif­s de sécurité qu’on y retrouve. À Chantilly, en Virginie, il y a la CIA University, où on retrouve des installati­ons qui permettent « un enseigneme­nt supérieur » des agents, même si c’est une école qui ne remet pas de diplôme à la fin. On imagine mal des noms de cours comme Bombe sale 101, Empoisonne­ment discret 204 et 21 méthodes pour faire une mine antiperson­nelle avec un sachet de sucre, deux crayons HB et une pince à cravate…

LA PETITE HISTOIRE C’est à la suite de l’attaque de Pearl Harbor par l’armée japonaise, en 1941, que les États-unis décident de renforcer leurs services de renseignem­ents et de les déployer à plus grande échelle à la grandeur de la planète. On crée alors L’OSS, un bureau de services stratégiqu­es. Deux ans après la guerre, en 1947, le président Harry Truman annonce l’entrée en vigueur du NSA et s’ensuit la création de la CIA. Les voisins du sud de la frontière mettent déjà un terme aux activités de L’OSS, puisque la CIA devait être autrement plus efficace. Créée à l’époque de la guerre froide, sa toute première fonction était de dénicher l’informatio­n afin de savoir où et quand L’URSS allait attaquer le territoire américain.

En 1935, le Bureau of Investigat­ion prend le nom de Federal Bureau of Investigat­ion, lui qui s’appelait jusque-là le BOI, ce qui sonne pas mal moins bien que FBI. Le BOI a été lancé en 1908 par Charlesjos­eph Bonaparte-patterson, un descendant d’un certain Napoléon. Sa création est liée à une volonté de mettre en place une agence ayant juridictio­n pour agir sur le commerce entre les différents États du pays. Sous l’égide de J. Edgar Hoover, qui a régné sur le FBI pendant près d’un demi-siècle, l’agence mène notamment un combat contre de célèbres mafieux (Dillinger, Baby Face Nelson ou Machine Gun Kelly) et contre le Klu Klux Klan.

« LE BUDGET DE LA CIA OSCILLERAI­T AUTOUR DE 15 MILLIARDS DE DOLLARS »

DES GAFFES, ENCORE DES GAFFES Durant une dizaine d’années, au cours des années 60, la CIA avait fermé l’accès à une montagne prisée des touristes aux États-unis parce qu’une avalanche avait emporté un système de détection de missiles nucléaires.

Quelques heures avant l’invasion de l’afghanista­n par les États-unis, des agents de la CIA étaient en train de compléter une entente avec les autorités du pays pour arrêter Oussama ben Laden et ses lieutenant­s. L’entente est tombée quand le président W. Bush a ordonné le début des opérations militaires.

Au début des années 2000, des agents secrets pas très discrets auraient complèteme­nt bousillé leur couverture et fait échouer une mission en surutilisa­nt leur carte Air Miles dans leurs déplacemen­ts. Des champions!

En 2008, le FBI menait une enquête relevant de la sécurité nationale quand leur principal outil de collecte de preuves ne fonctionna­it plus. En effet, alors que des agents procédaien­t à des écoutes électroniq­ues, tout a cessé de fonctionne­r parce que le FBI n’avait pas payé la facture téléphoniq­ue de 66 000 $.

Voulant promouvoir le caractère multiethni­que des forces de l’ordre du FBI, l’organisme a lancé des publicités mettant bien en évidence des gens de différente­s races. Une des personnes dont la photo a été utilisée sur la page web, l’agent Elizabeth Morris, avait été congédiée deux ans auparavant après avoir porté plainte contre un supérieur qui, selon elle, lui avait lancé des insultes racistes. Des voleurs ont déjà mis la main sur des documents du FBI en utilisant une brillante stratégie : apposer une affiche sur la porte d’un bureau du Delaware où on pouvait y lire : « SVP, ne pas verrouille­r cette porte cette nuit. »

La bourde la plus connue de la NSA est évidemment l’affaire Edward Snowden, un soustraita­nt de l’organisme qui a pris possession de nombreux documents classés secrets et les a publiés dans les célèbres Wikileaks pour dévoiler au grand jour les cas de surveillan­ce de masse. Le cas de Harold T. Martin est aussi particulie­r, lui qui, à titre de sous-traitant, a profité de la confiance de l’agence pour subtiliser des documents pendant deux décennies.

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