Summum

LES RÉSEAUX SOCIAUX LA NOUVELLE ÈRE DE LA RÉALITÉ

-

Je vous ai déjà dit, amis lecteurs, à quel point je trouvais que Facebook était rendu plate. C’est une chose et c’est surtout le gros problème : je ne suis pas capable de rester plus que 35 secondes sur Instagram et je ne me souviens jamais que j’ai Snapchat dans mon téléphone. Donc on peut dire que je suis sur les réseaux sociaux… mais que je ne « suis » pas tous les réseaux sociaux. On se comprend.

Et t’as pas besoin d’avoir un bac en ingénierie ou en communicat­ion numérique – en réalité, t’as juste besoin d’avoir un ou deux yeux pis d’avoir un peu de génie – pour te rendre compte que les réseaux sociaux prennent maintenant beaucoup trop de place dans notre quotidien.

Entendons-nous, on avait un p’tit doute avec nos « amis » qui partageaie­nt leurs photos de nourriture ou leurs captures d’écran de leur trajet de course ou leurs vidéos en direct de leur grandiose soirée dans un bar huppé du Vieux-montréal… Mais quand c’est rendu qu’une téléréalit­é base son concept et ses principes de sélection sur Instagram, clairement, on est rendu ailleurs.

Qu’est-ce que c’est que ça, sérieux? Est-ce qu’on est uniquement rendu des êtres humains vides à ce point pour n’être qu’un profil? Est-ce qu’on est rendu à reconnaîtr­e notre valeur grâce au nombre de « likes » que l’on reçoit sur nos publicatio­ns, ou encore le nombre d’abonnés qui nous suivent? Notre vie maintenant devrait donc se résumer à se prendre en photo et en vidéo, à se parler tout seul dans notre cellulaire comme si on était en train de faire une présentati­on orale à la planète entière, à se qualifier avec des caractéris­tiques faciles et futiles du genre « avoir un gros caractère » et « être une personne vraiment sociale qui aime faire la fête »? Vous avez vu la série Like-moi! à Télé-québec? T’sais, la parodie Je choisis Jonathan où RébeccaSop­hie n’arrête pas de dire qu’elle a une belle énergie… ben j’ai comme un peu l’impression que c’est ce que j’ai vu dans les dernières semaines dans XOXO : la nouvelle ère de la téléréalit­é, mais pas en joke… Ridicule? Je ne vous le fais pas dire. Ça m’a amenée à me questionne­r à savoir si j’étais encore dans la « game », si malgré mes tout juste 30 ans, j’étais déjà out, voire complèteme­nt déconnecté­e… Si je vais dans un bar et que je rencontre de nouvelles personnes, vont-elles me demander combien j’ai d’abonnés sur Insta? Et si je leur réponds que j’en ai à peine 200, vont-elles cesser de me parler? Dans cette époque où on dirait que, justement, tout le monde cherche à être #instafamou­s, ce n’est que le superficie­l et l’enveloppe corporelle qui importent. Un surplus de poids, moins de 1000 followers et aucun vêtement de marque… même si t’es en train de finir tes études pour être neurochiru­rgien, t’es pas intéressan­t. Oh, wait! Oubliez ça, mauvais exemple. Un neurochiru­rgien a bien trop de bidous dans son compte bancaire pour être rejeté. Désolée. Même si t’es laid, t’es riche. #cestlabeau­teinterieu­requicompt­e Maudite belle mentalité.

Toute cette évolution-là me fait surtout réfléchir à demain. Pas demain, demain. Mais demain comme : « Dans quel monde nos enfants vont-ils grandir? » Ça fait vraiment peur. Déjà que l’arrivée des réseaux sociaux était en train de nous faire perdre notre français (dans le sens où on ne sait plus écrire), là nos relations interperso­nnelles et sociales sont pas mal amochées – si vous êtes en désaccord, je vous invite à souper au resto pis on regarde les couples pis les amis venus manger ensemble aux tables d’à côté pis vous les regarderez aller juste pour voir. Si c’est ça maintenant, à quoi ça va ressembler dans 5, voire 10 ans? Il me semble qu’il y a une prise de conscience à faire, vous ne trouvez pas?

Souhaitez-vous vraiment que ce soit ça, la nouvelle ère de notre réalité?

EST-CE QU’ON EST RENDU À RECONNAÎTR­E NOTRE VALEUR GRÂCE AU NOMBRE DE « LIKES » QUE L’ON REÇOIT SUR NOS PUBLICATIO­NS?

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada