DES CENTAINES D’ENQUÊTES AUX USA
La police fédérale américaine enquête sur 850 affaires de terrorisme intérieur aux États-unis, visant en grande majorité des militants d’extrême droite ou opposés au gouvernement, selon le FBI. La moitié des enquêtes concernent des individus opposés au gouvernement fédéral ou aux autorités.
40% des autres enquêtes sont motivées par le racisme et parmi celles-ci « une importante majorité » concerne des extrémistes prônant la supériorité des Blancs, peut-on lire dans un article de l’agence France-presse. La récente hausse de la menace extrémiste intérieure s’explique par une radicalisation rapide et facile via internet et les réseaux sociaux. Elle se développe de façon similaire à la radicalisation islamiste.
L’observatoire des groupes extrémistes, le Southern Poverty Law Center, a recensé 81 personnes tuées aux États-unis par des « individus influencés par la droite radicale », depuis 2014 (ces résultats ne renferment pas les données des tueries à El Paso et Dayton, mentionnées plus bas). Parmi les 81 victimes, une quarantaine de personnes ont été tuées en 2018, l’année la plus meurtrière. En mars de la même année, un jeune militant suprémaciste a ouvert le feu dans une synagogue californienne, tuant une fidèle et faisant trois blessés. Avant l’attaque, il avait mis en ligne un texte de revendication.
Tout récemment, deux fusillades ont fait 29 morts en moins de 24 heures. À El Paso, au Texas, un homme blanc (21 ans) armé d’un fusil d’assaut a ouvert le feu le 3 août dans un Walmart prisé de la communauté hispanique, tuant 20 personnes. Il a parcouru environ 2000 kilomètres afin de perpétrer ce carnage. De son aveu, tout a été longuement préparé. Notons que El Paso est un symbole de l’immigration hispanique aux États-unis.
Treize heures plus tard à Dayton, en Ohio, un autre homme blanc a tiré dans un quartier animé du centre-ville. Le tireur, qui a utilisé une arme d’épaule de calibre .223, portait un gilet pare-balles et il avait en sa possession plusieurs chargeurs. Il a ouvert le feu en pleine rue, vers 1h du matin. En moins d’une minute, il a fait neuf morts et 27 blessés. Parmi les victimes décédées, il y a sa propre soeur de 22 ans. Cette fusillade était alors la 22e tuerie de masse aux États-unis en 2019...
Ce tragique week-end a bien entendu relancé, pour une énième fois, le débat sur les armes à feu aux États-unis.