QUOI DE NEUF?

Je ne suis sûrement pas le seul qui trouve que de ces temps-ci, c’est dur de trouver quelque chose à répondre quand quelqu’un te demande : « Pis? Quoi de neuf? » Si tu ne parles pas des impacts de la pandémie dans ta vie ou de Donald Trump, putain qu’il n’y a rien à jaser.

Ça m’a frappé au visage au début octobre quand j’ai passé une semaine à l’hôtel pour la production du Calendrier Dreamteam. Je fumais une cigarette à l’extérieur en fraternisant avec le maître d’hôtel qui finissait son quart de travail. On jasait évidemment des impacts de la crise sur le milieu hôtelier et je me disais que moi, je suis pas mal tanné d’en jaser… Mais lui, lui dont le travail est d’accueillir une poignée de clients par jour au lieu des 200 normalement, lui, il doit être câlissement à boutte de devoir répondre aux mêmes foutues questions jour après jour, client après client. Moi qui pensais faire ma B.A. en prenant le temps de griller une clop avec lui et de lui changer les idées, eh bien, en fin de compte, j’étais uniquement son dernier client de la journée qui lui rappelait que ça allait foutrement mal à sa job... Bravo champion!

Mais de quoi j’aurais bien pu lui parler quand tout tourne autour de la crise? De la météo?

- Ouin, il fait pas chaud aujourd’hui?

- Non, ça prend une p’tite laine.

-…

-…

- Pis? Quoi de neuf?

Oui, tout en ce moment est impacté, même la production du Calendrier Dreamteam le fut. En partant, l’idée de faire un voyage avait été malheureusement mise de côté; ce qui a, on ne se le cachera pas, un impact important sur le type de candidatures qu’on reçoit. La logistique des auditions finales avait été un méchant casse-tête afin d’éviter de ne pas devenir un foyer d’éclosion. Et, pour terminer, les séances photo, l’étape la plus importante du projet, furent encore plus touchées. Premièrement, la moitié du Québec était plongé en zone rouge, ce qui faisait que, même si on respectait l’entièreté des règles imposées par la Santé publique sur les lieux de production, on avait toujours la crainte que ça cogne à la porte du studio pour nous dire qu’on était illégal, qu’on devait arrêter tout et qu’on nous remettait une belle amende de quelques milliers de dollars. Deuxièmement, c’est pas évident de mettre une modèle dans le « mood » pour faire des photos sexy quand tu l’accueilles en lui disant :

- Lave tes mains avant de rentrer.

- Viens ici pour que je puisse prendre ta température.

- Remplis-moi ces trois décharges de responsabilités.

- Va t’asseoir seule dans le coin et garde ton masque en attendant ton tour.

Et une fois que ta séance photo sera terminée, pas le temps de niaiser, ramasse tes choses et quitte rapidement. Pas d’accolade, de becs sur la joue ou de poignée de main. Seulement un « merci infiniment » sous un masque avant de devoir la mettre à la porte pour éviter d’être trop de gens et de se mettre dans le trouble.

Malgré toutes ces contraintes, on a réussi; on te garantit que le résultat est vraiment « su’a coche » et que le Dreamteam 2021 devrait t’aider à mieux vivre ton confinement dans ton garage ou ton sous-sol, ou sur ton frigo.

Fait que c’est pas mal ça qui s’est passé pour nous dernièrement.

Pis toi? Quoi de neuf?