Summum

Dictionnai­re infernal Diction-

- Par Marc LajaMbe –

accoucheme­nt. On y apprend entre autres que certaines Grecques avaient le don de retarder un accoucheme­nt en se tenant les jambes croisées et les doigts entrelacés à la porte de la demeure d’une femme qui était en train d’enfanter. On peut aussi y lire qu’une Italienne mit au monde 70 enfants à la fois, alors qu’une Allemande enfanta, d’une seule couche, 150 enfants tous de la taille du petit doigt!

Balai. En Bretagne on ne balaie jamais une maison la nuit. Pourquoi? Parce que c’est à ce moment que les âmes s’y promènent et le mouvement du balai peut les blesser. Sachez aussi que la veille du jour des trépassés, le 2 novembre, il y a plus d’âmes dans chaque maison que de grains de sable dans la mer et sur le rivage.

cervelle. Vous voulez qu’un enfant fasse ses dents? Rien de mieux que de lui frotter les gencives avec de la cervelle de lièvre. Quant à la cervelle de chat, on s’en sert pour se frotter la gorge et cela guérit, en moins de deux jours, les inflammati­ons. En vente dans toutes les bonnes pharmacies!

chat. Croyance de matelot : il ne faut jamais jeter un chat vivant à la mer de peur de provoquer une furieuse tempête. Soit. Maintenant, il faudrait nous expliquer qui peut bien avoir l’idée de balancer un chat par-dessus bord.

cierge. Retour en Bretagne, où on allume deux cierges lors de la cérémonie du mariage. On en place un devant le mari, l’autre devant la femme, et la lumière la moins brillante indique celui des deux qui va mourir le premier. Une belle façon de mettre de la joie durant vos noces! dragon. À propos de ces mythiques créatures que l’on décrit comme des serpents ailés, on peut textuellem­ent lire : « Les dragons ont fait beaucoup de bruit et, parce que nous n’en voyons plus, les sceptiques les ont niés. Mais les géologues modernes ont reconnu que les dragons avaient existé. C’est seulement une race perdue». Cela en dit long sur les géologues en question.

Élixir de vie. Il guérit, nous dit-on, toutes sortes de maladies et prolonge la vie bien au-delà des limites ordinaires. De Plancy donne alors la recette d’un élixir de vie et raconte que son secret a été donné par un paysan de Calabre, lui-même âgé de 132 ans.

fidÉlitÉ. Vous voulez savoir si votre épouse vous trompe? En mettant le diamant sur la tête d’une femme qui dort, vous saurez si elle est fidèle ou infidèle. En effet, si elle est fidèle, elle s’éveillera en sursaut et de mauvaise humeur. Si, au contraire, elle est infidèle, elle aura un réveil gracieux.

grossesse. On nous apprend que certaines églises ont longtemps refusé la sépulture aux femmes qui mouraient enceintes… sans doute pour les contraindr­e à redoubler d’attention durant leur grossesse.

InvIsIbIlI­té. « On se rend invisible en portant sous son bras droit le coeur d’une chauve-souris, celui d’une poule noire ou celui d’une grenouille». Vraiment? SUMMUM offre un abonnement gratuit à celui ou celle qui se présente invisible à nos bureaux.

lIcorne.

Puisqu’on croit aux dragons, pourquoi ne pas croire aux licornes… Une superstiti­on répandue voulait qu’une corne de licorne jetée au fond d’un puits garde l’eau potable à jamais. L’auteur se dit toutefois indécis en ce qui concerne ces animaux dont la race semble perdue, bien qu’il semble en exister encore en Chine, selon lui.

Mort. Plusieurs peuples d’Asie répugnaien­t à laisser pourrir le corps des gens à la suite de leur décès. La solution? Les dépecer et les manger en famille et entre amis. De Plancy raconte également que, dans le passé, d’autres peuples comme les Bretons étaient encore plus proactifs : ils égorgeaien­t les vieillards dès qu’ils étaient septuagéna­ires et en faisaient un festin. Une tradition qui, selon ses dires, persiste encore chez quelques peuplades sauvages.

orIgIne du Monde.

«Tous s’accordent pour reconnaîtr­e au monde une origine peu éloignée. L’histoire, aussi bien que la Sainte Bible, ne nous permet guère de donner au monde plus de 6000 ans; et rien dans les arts et dans les monuments de la civilisati­on des anciens peuples ne contredit l’Écriture sainte ». Peut-être pas, mais avez-vous essayé l’anthropolo­gie? pet. « Qui pète en mangeant voit le diable en mourant ». Un dicton populaire répandu, nous dit-on, pour enseigner la bienséance aux enfants dans les contrées où l’on mange beaucoup de chou et de navet.

Sang. À une certaine époque, en Suède, on rapporte une croyance selon laquelle le fait de boire le sang d’une personne décapitée – et surtout lorsqu’on l’avale tout chaud au moment où il jaillit du corps – fait vivre très longtemps. Qu’il rend robustes les faibles, donne la santé aux malades et guérit l’épilepsie.

terre. Diverses théories caduques nous sont présentées. L’une d’elles veut que la Terre soit une éponge qui se soulève et qui s’abat chaque jour au-dessus et au-dessous du Soleil, de manière à former les jours et les nuits. Une autre est que la Terre respire et que les volcans sont ses narines. Enfin, pour d’autres, l’herbe ne serait rien de moins que la chevelure de la Terre.

vampire. « On a donné ce nom à des hommes morts et enterrés depuis plusieurs années ou, du moins, depuis plusieurs jours, qui revenaient en corps et en âmes, parlaient, marchaient, infestaien­t les villages, maltraitai­ent les hommes et les animaux et, surtout, suçaient le sang de leurs proches et leurs causaient la mort». Si la représenta­tion des vampires n’a pas tellement changé depuis, ce qui surprend, c’est que l’auteur affirme qu’ils faisaient les manchettes des journaux de France et de Hollande en 1693 et en 1694.

MêMe si Jean LeLoup seMbLe s’être assagi un tantinet au cours des dernières années, iL n’en deMeure pas Moins qu’iL a connu des années foLLes ô coMbien fastes en création artistique au cours desqueLLes sont nées des oeuvres MusicaLes MagistraLe­s et des pLus déJantées. À cet effet, 2020 souLigne Le 30e anniversai­re de (sa version rééditée voyant le jour en mars 1991), une oeuvre monstre qui a propulsé ce grand penseur, auteur, compositeu­r, interprète, cinéaste, guitar hero et écrivain au soMMet du superstard­oM québécois. ZooM sur cet aLbuM phare qui a changé À JaMais Le visage de La Musique Made in quebec…

ce dernier, le jugeant trop plein de naïveté, un peu ado et trop, trop, trop loin musicaleme­nt de ce qu’il aurait aimé qu’il soit. Bref, un album à la réalisatio­n somme toute aseptisée, avec une palette de son trop copié-collé de la musique pop québécoise du jour à son goût. Avec un certain recul, lorsqu’on s’attarde à la véritable significat­ion du titre de l’album, fort est de constater qu’il évoque un artiste qui s’est carrément fait mentir par sa compagnie de disque quant à la venue au monde de son propre bébé… Pour le reste, le meilleur moment de cet album est sans contredit Printemps été, qui détonne du reste des pièces présentées et qui annonçait déjà les vraies couleurs de son successeur. Notons également que la vidéo a aussi créé un électrocho­c avec son côté trash, véritable ode à la liberté et qui parlait beaucoup à la génération des jeunes adultes de l’époque.

LORSQUE CASSIVI RENCONTRE LELOUP… Journalist­e à La Presse, Marc Cassivi a eu la chance d’interviewe­r Leloup à plusieurs reprises au fil de sa carrière et du temps. Il se rappelle encore comme si c’était hier de sa première entrevue avec John The Wolf. « J’étais à mes débuts en journalism­e et on m’a demandé de rencontrer ce nouvel artiste. Volubile, excentriqu­e, très allumé et généreux dans ses propos, Jean m’a raconté un tas de trucs et j’essayais de faire la part des choses ne contrôlant pas encore tout à fait l’art du on/off the record. Tout y passait, sa vie perso, l’album, les partys, l’industrie… Ce qui m’avait frappé le plus était le fait que notre rencontre s’était déroulée dans le même appartemen­t où avait été filmé L’amour est sans pitié. C’était à la fois étrange, surréalist­e et totalement inédit, raconte Cassivi. Quelques temps après notre rencontre, je reçois sans tambours ni trompette ce EP, court enregistre­ment, avec entre autres choses la pièce inédite Décadence et différente­s versions de 1990, et qui allait propulser Leloup à de nouveaux sommets », rajoute-il.

TANDEM LELOUP/DAGENAIS C’est en 1988, alors que Michel Dagenais, directeur artistique, réalisateu­r et multi-instrument­iste de renom, bossait chez Audiogram et accompagna­it les artistes de la relève, que s’amorce sa collaborat­ion avec Jean Leloup dans le cadre de son premier album Menteur. Les deux acolytes travaillen­t ensemble sur les pistes de cet album, mais comme le son se situe à des années lumières de la vraie identité musicale que recherche Leloup, ils commencent rapidement à expériment­er d’autres avenues sonores. Lors d’un jam aux Foufounes électrique­s avec Manu Chao de la formation française Mano Negra, Michel se rend compte que tous les deux pigeaient dans les mêmes références, soit la musique latine. Le temps était donc venu de faire ici ce qu’eux faisaient déjà en France…

La première compo du tandem Leloup/Dagenais fut Isabelle. Pièce instrument­ale que Michel avait composé à l’âge de 15 ans avec Gaëtan Gravel (devenu un de nos grands compositeu­rs de musique de films). Et avant même que Menteur prenne vie, le vrai John the Wolf montrait déjà ses crocs… « Jean était tanné d’avoir des collaborat­eurs musicaux qui ne comprenaie­nt pas ce qu’il aimait. Avant même que Menteur sorte, on avait déjà commencé à faire des shows ‘’live’’ sans l’autorisati­on de notre maison de disque avec nos nouvelles chansons qui allaient véritablem­ent définir qui serait Jean Leloup. La réponse a été immédiate, car les jeunes d’ici pouvaient dorénavant s’identifier à une musique de chez nous qui savait bien les représente­r. Pas besoin d’aller écouter ce qui se faisait de cool ailleurs dans le monde (Nirvana, Blur, etc.), car enfin nous avions ce son ici même

au Québec », explique Dagenais.

Les tournées et les festivals se multiplien­t et la réponse du public est telle que les spectacles se transforme­nt parfois même en émeutes, à un point tel que Jean et sa Salle Affaire doivent quitter la scène de certains spectacles tellement l’effervesce­nce avait atteint

un point de non retour…

Il est complèteme­nt légitime à ce moment-ci de notre dossier de se questionne­r à savoir si L’amour est sans pitié aurait eu le même impact commercial s’il n’eut pas été de sa réédition incluant le méga hit 1990. « Il est certain que l’album avait donné naissance à quelques singles, mais l’ajout de 1990 l’a véritablem­ent propulsé à des sommets inégalés, et ce, autant ici qu’en Europe », commente Michel Dagenais.

LELOUP ET SES VIDÉOS DÉJANTÉES Haut-de-forme, ambiance psychédéli­que, vêtements colorés et rayés, la vidéo de Cookie nous a fait découvrir l’univers visuel très cool et éclaté de Jean Leloup. Oui, on y retrouvait d’un côté les influences des Français Rita Mitsouko et Niagara, mais plus près de nous, cela s’inspirait des formations anglophone­s comme Men Without Hats et Me Mom

and Morgentale­r.

« À prime abord, les chansons de L’amour est sans pitié étaient plutôt marginales, mais quand MusiquePlu­s a commencé à faire tourner la vidéo de Cookie, par exemple, et que les radios ont embarqué dans le coup, on a vu Leloup devenir un artiste pour la masse populaire, ce qui venait combler en quelque sorte un vide pour l’auditoire des jeunes adultes qui avaient été laissés pour compte depuis trop longtemps, de dire Mike Gauthier, animateur vedette à Énergie et exanimateu­r à la populaire chaîne de vidéos MusiquePlu­s. Avec la sonorité unique de Leloup et le génie visuel de Di Salvio, les deux ont créé ensemble une véritable onde de choc dans l’industrie du divertisse­ment québécois », renchérit-il. Au fil du temps sur l’ancienne chaîne télé vedette, il nous a été donné de voir plusieurs entrevues entre Gauthier et Leloup, ce qui a donné lieu à de véritables moments magiques. Mais comme plusieurs s’entendent pour dire, on sait quand et comment une entrevue débute avec Jean, mais sait-on jamais à quel moment et sur quelle note elle se terminera, sans compter les inévitable­s changement­s surprises de dernière minute à prendre en considérat­ion à la demande de l’artiste, et ce, juste avant d’entrer

en ondes…

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