Summum

DAMN YOU C-19

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On a tous dit : « Vivement la fin de 2020 pour qu’on passe à autre chose. » Moi le premier. Eh bien, cette phrase va s’appliquer également pour 2021 dans mon cas. Pourquoi? Parce que j’ai eu le malheur de passer au feu. Passer au feu et tout perdre, c’est de la merde. Mais quand ça se produit en temps de confinemen­t, c’est CAL **** MENT DE LA MARDE!

Tout ça est arrivé quand les trois quarts des sections des magasins étaient toujours cadenassée­s. T’sais, quand ça te prend une lettre du Gouverneur général pour aller te chercher une foutue paire de bobette Fruit of the Loom, j’ai l’droit de dire que le confinemen­t, c’est chiant as f **k.

PLACE AU THÉÂTRE!

– Excusez, est-ce possible d’aller chercher un toutou pour ma p’tite? – Désolé, mais nous ne pouvons permettre aux clients de franchir les cordons de sécurité.

– Je comprends, mais elle a tout perdu dans un incendie et elle fait des cauchemars depuis. Je crois que ça l’aiderait à faire un tantinet ses nuits. – Nous pouvons faire la demande à la maison mère, mais il y aura un délai de 48 h.

– Merci. J’apprécie infiniment votre ouverture… J’vais aller lui acheter une caisse de Mr. Freeze à la place. Ça devrait la geler assez pour oublier le traumatism­e. Pis, en plus, c’est permis par votre maison mère.

Et là, j’allume : « Ah fuck! J’ai plus d’ostie de congélateu­r, y’a fusionné avec mon aspirateur central… »

– Je vais prendre un sac de Skittles SVP.

Et ce bordel covidien va se poursuivre encore et encore…

REBÂTIR OU ACHETER?

Rapidement, tu vas devoir te poser cette question. Mais le prix du bois n’a juste pas de bon sens. Ça va coûter cinq fois plus cher à reconstrui­re. Le délai de livraison pour avoir une boîte de vis est ridicule. C’est à croire que Postes Canada s’occupe de la livraison. Pis ça, c’est quand il y a encore ce dont tu as besoin. Car la moitié de la province ayant décidé de « renipper » sa maison, il ne reste que du prélart beige pâle ou le même tapis industriel qu’on retrouve dans les bars de danseuses.

Même pas besoin d’élaborer sur l’option d’acheter une maison sur le marché actuelleme­nt. J’pense que si je mettais en vente les restants calcinés de ma maison sur DuProprio, je pourrais « clearer » mon hypothèque.

J’ai de la misère à trouver du positif d’un bord comme de l’autre. On a même envisagé de sacrer notre camp au Mexique et de s’ouvrir un kiosque de buritos keto, mais comme on n’a plus de passeport… ni de certificat de naissance… ni de… ah pis f**k *ff.

6 MOIS SANS INTÉRÊT

On jase-tu de la problémati­que de la disponibil­ité des électros, des meubles et d’autres cossins de base? J’aurais beau me trouver une maison à un prix semi-pas-abordable, on va recevoir nos divans en 2023. C’est pas comme si je voulais changer mon troisième malaxeur qui date de deux ans, car la couleur n’est plus tendance. J’ai même plus de christie de cuillère de bois pour brasser ce qu’il y aurait dans le malaxeur…

CHECK LIST

Ah, j’oubliais. Que des heures de plaisir à reconstitu­er l’entièreté de son patrimoine familial dans un ti-fichier Excel. Tu te rends compte à quel point t’as pu ramasser des cochonneri­es en 40 ans que lorsqu’on te demande de noter TOUT ce que tu avais. Pièce par pièce, tiroir par tiroir, pouce par pouce, tu dois noter tout, tout, tout. De la paire de souliers sport noirs et gris avec des lacets bleus et blancs achetés en 1988 chez Je-me-souviens-fuck-all-grande-surface-qui-a-sûrementfa­it-faillite-anyway à 90 $, ou peut-être pas pantoute, au sac de peanuts BBQ Hickory de 500 g Choix du Président, mangé à moitié, acheté chez IGA en février à 4,99 $. Tu vas te rendre compte également que t’avais 12 manteaux d’hiver. (Kossé que je câlissais avec 12 manteaux d’hiver?)

En passant, c’est fou ce que certaines choses ne sont pas brûlables… Il ne reste qu’un tas de cendres de la maison et, pourtant, il y avait un jeu de cartes UNO pratiqueme­nt intact. Je songe sérieuseme­nt à faire mon revêtement extérieur à grands coups de « Pige 4 cartes ».

J’arrête là parce que je ne suis pas rendu plus loin dans mon processus de « on repart à zéro ».

Alors si tu chiales que le confinemen­t a été un calvaire parce que t’as pas été en mesure de voir tes chums six fois par semaine, au nom de tous ceux qui n’ont pu assister aux funéraille­s d’un être cher ou qui n’ont pu acheter un toutou à leur p’tite pour atténuer ses cauchemars, je me fais un devoir te de dire : « Farme ta yeule! Ç’a quand même bien été. »

Benoit St-Pierre Directeur

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