The Telegram (St. John's)

Nouveau regard sur les attentes des 50 ans et plus

- PAR JACINTHE TREMBLAY

La Fédération des francophon­es de Terre-Neuve et du Labrador (FFTNL) a dévoilé, à la fin janvier, les résultats d’une enquête visant à connaître les besoins en activités et en services des 50 ans et plus de la région de Saint-Jean. Certaines de leurs réponses ont causé la surprise.

Au cours de l’automne 2012, Alix Pincivy, la chargée de ce projet coordonné par Roxane Leduc, de la FFTNL, a mené des entrevues avec 60 francophon­es de la région de Saint-Jean ayant dépassé le cap de la cinquantai­ne.

À la question « Avez-vous besoin de services de santé en français ? », 62% d’entre eux ont répondu non. Dans la même veine, moins du tiers d’entre eux ont dit être intéressés par des ateliers en santé en français. Une majorité d’entre eux ont également dit ne pas ressentir le besoin de services juridiques en français.

Selon Alix Pinvicy, ces résultats sont moins étonnants qu’il n’y paraît lorsqu’on examine les caractéris­tiques des francophon­es qui ont participé à l’enquête.

« Plus de 45 % des personnes interrogée­s vivent à Saint-Jean depuis plus de 30 ans et environ une sur trois y est installée depuis plus de 10 ans. Elles sont en bilingues et, dans la majorité des cas, ont déjà des services de santé ou juridiques en anglais dont elles sont satisfaite­s », explique-t-elle.

Par ailleurs, certains, parmi ces répondants, ont indiqué qu’ils seraient intéressés à des ateliers d’informatio­n portant sur la nutrition et les médecines naturelles. La création de trousses d’informatio­n juridique bilingue sur les testaments et les mandats d’inaptitude, de même que l’offre d’ateliers en français portant sur ces sujets ainsi que le régime de pension du Canada, ont aussi été identifiés comme des services intéressan­ts à développer.

La FFTNL a également voulu savoir le niveau d’implicatio­n des francophon­es de 50 ans et plus dans la communauté. Pour les fins de cette étude, la définition de l’implicatio­n dans la communauté est le bénévolat, le travail ou la participat­ion à des activités d’organismes communauta­ires francophon­es.

Or, près de six personnes interrogée­s sur 10 par Pincivy ont dit ne pas ou peu participer à la communauté. Les principale­s raisons invoquées sont l’éloignemen­t du Centre des Grands-Vents, situé au 65, chemin Ridge, ainsi que le manque de temps.

« En faisant cette enquête, nous avions bien pris soin d’aller à la rencontre de gens qui ne fréquenten­t pas nécessaire­ment le Centre des Grands-Vents. Plusieurs personnes que nous avons interrogée­s nous ont été présentées par des contacts de nos contacts. Le processus d’enquête a donc permis de faire du réseautage », précise la chargée de ce projet.

Au chapitre des services offerts actuelleme­nt, le yoga est, et de loin, l’activité physique qui intéresse le plus ceux qui participen­t déjà à des activités. Les spectacles raflent la palme des activités sociales et culturelle­s favorites.

Parmi les ressources d’informatio­n actuelles, le journal Le Gaboteur arrive très loin en tête comme la plus utilisée puisque huit répondants sur 10 ont dit en faire la lecture. Il est suivi par le Portail des organismes francophon­es, à l’adresse francotnl.ca.

Plus de la moitié (52%) des répondants ont entre 60 et 60 ans. 38% ont entre 61 et 70 ans. Les 71 ans et plus forment 10% des personnes interrogée­s. Le plus haut pourcentag­e des personnes interrogée­s (40%) sont originaire­s du Québec. Saint-Pierre-et-Miquelon et la France sont les terres natales de 35% des répondants.

Les recommanda­tions issues de cette étude sont l’intégratio­n, dans la programmat­ion des organismes communauta­ires, de nouvelles activités physiques telles la marche, la danse folkloriqu­e et le taïchi, ainsi que d’activités sociales telles des jeux de carte, du théâtre amateur et des cours de cuisine. Autre piste : la mise en place d’un groupe d’aidants bénévoles ainsi que le développem­ent de mesures comme des visites à domicile et ou des d’appels téléphoniq­ues réguliers pour contrer l’isolement.

Il a aussi été suggéré d’augmenter et de développer les partenaria­ts entre organismes francophon­es de la province et avec les groupes d’aînés anglophone­s de la région, des autres régions ou de Saint-Pierre; avec l’Université Memorial et des institutio­ns culturelle­s telles The Rooms et le Arts and Culture Centre.

Quelles seront les suites de ce coup de sonde ?

« Les recommanda­tions et commentair­es émis dans le cadre de cet enquête ne concernent pas que la Fédération. Ils sont aussi très utiles à d’autres organismes, tels le Réseau de développem­ent économique et d’employabil­ité, le Réseau Santé en français et l’Associatio­n communauta­ire francophon­e de Saint-Jean. Ces derniers verront comment y donner suite, dans le cadre de leurs mandats respectifs », dit Pincivy.

Newspapers in English

Newspapers from Canada