Pas assez d’argent pour se meubler
Martin Pominville et Chantal Carpentier n’arrivent pas à trouver des meubles pour leur nouvel appartement de Hawkesbury.
Ils expliquent ne pas avoir d’argent pour meubler l’appartement qu’ils ont loué sur la rue Abbott. Ils ne possèdent qu’un matelas posé au sol, des armoires de rangement vides et un chat noir qui déambule dans un décor quasi désert animé uniquement pas un petit téléviseur.
C’est l’univers de M. Pominville, 46 ans, et de Mme Carpentier, 48 ans. Ils se connaissent depuis deux ans.
« Pas de meubles, pas de laveuse, ni de sécheuse, ni de frigidaire. On n’aime pas ça. Nous avons demandé des meubles à l’église qui est à côté de nous à Hawkesbury et à un organisme communautaire à Vankleek Hill. Ils nous ont dit qu’ils n’en ont pas », a rapporté Martin Pominville.
« Personne ne veut nous aider. »
« Nous avons demandé aussi à d’autres personnes, s’est indignée Mme Carpentier. Personne ne veut nous aider. »
Son compagnon a fondu en larmes en ouvrant son garde-manger. Il n’y avait rien à l’exception de quelques plats.
M. Pominville est prestataire d’aide sociale depuis 18 ans. Sa compagne aussi en vit, depuis 10 ans.
« Je ne peux pas travailler parce que j’ai de l’arthrite. Chantal aussi ne peut pas travailler parce qu’elle souffre d’épilepsie. L’aide sociale ne nous suffit pas. Nous payons 625 $ de loyer et il ne nous reste que 437 $ pour le mois », a fait valoir M. Pominville.
Il a indiqué avoir soumis son problème aux services sociaux de Prescott-Russell et a demandé leur aide pour acquérir des meubles. « Ils m’ont dit qu’ils n’avaient pas de budget pour ça », a rapporté Martin Pominville.
Pas admissible selon les Services sociaux
Interrogée à ce sujet, la directrice des Services sociaux des Comtés unis de Prescott et Russell, Anne Comtois Lalonde, a expliqué qu’il existe des programmes d’aide pour éviter que des personnes deviennent sans abri ou souffrent d’itinérance. Pour en profiter, il y a des délais et des critères à respecter.
« Une personne ne pourrait pas recevoir de programme d’aide au logement trois fois dans une année. S’ils ont reçu un certain montant, dépendant du montant qu’ils ont reçu, ils seront ou ne seront pas admissibles, peut-être pour une période de deux ans ou un an », a mentionné Mme Comtois Lalonde.
Lors de son entretien avec notre journal, M. Pominville a reconnu avoir obtenu de l’aide en vertu d’un programme d’aide au logement au cours de la dernière année. Mais, s’empresse-t-il d’ajouter, c’était lorsqu’il vivait à Montréal-Nord.
« Je n’ai jamais eu ça en Ontario. C’est la première fois que je fais la demande en Ontario. »
Quant à la plainte du couple voulant que l’aide sociale reçue ne leur suffise pas, Mme Comtois Lalonde a précisé que ce soutien financier est déterminé par la province. Le montant tient compte de la composition familiale et du coût du logement.
Pas de meubles, pas de laveuse, ni de sécheuse, ni de frigidaire. On n’aime pas ça.