Chasser l’insécurité de sous les viaducs
MONTRÉAL Boulevard Saint-Laurent/rue de Bellechasse
Nids-de-poule en embuscade, éclairage insuffisant, grande promiscuité avec les piétons et les automobiles: les dangers qui guettent les cyclistes sous un viaduc sont nombreux. Et parfois même tragiques : en avril 2014, la cycliste Mathilde Blais a péri dans celui de la rue Saint-Denis, dans le quartier montréalais de Rosemont–La Petite-Patrie, à la suite d’une collision avec un camion.
Dans la foulée de ce funeste événement, la Ville de Montréal a entrepris de sécuriser l’ensemble de ses 188 passages inférieurs, tâche colossale qui s’est amorcée avec le réaménagement du boulevard Saint-Laurent entre les rues de Bellechasse et Bernard en 2014-2015. Bien que court (300 m), ce tronçon qui passe sous un pont ferroviaire du Canadien Pacifique est très emprunté par les cyclistes montréalais, explique Marc Jolicoeur, directeur de la recherche chez Vélo Québec. « Lors de la belle saison, on y enregistre jusqu’à 11 000 passages par jour », indique-t-il.
L’opération a mené à l’enlèvement d’une voie de circulation automobile pour laisser place à une piste cyclable bidirectionnelle séparée du trafic motorisé. Les environs du pont d’étagement ont également été revus afin de le rendre plus sympathique aux autres usagers de la route. « Dans un monde idéal, tous les passages inférieurs subiraient un tel réaménagement », souligne Marc Jolicoeur.
À jusqu’à 15 millions de dollars par viaduc, ce n’est, hélas, qu’un voeu pieux. Maxime Bilodeau