Velo Mag

La révolution attendra

- PAR LUC BELLEY

Les vélos de route sur le marché cette année sont le fruit des avancées technologi­ques des dernières années. On note particuliè­rement le passage aux cassettes 11 vitesses, les roues en carbone, les pneus

tubeless, l’arrivée des groupes électroméc­aniques, les freins à disque, les gravelbike­s... Pas étonnant d’assister depuis deux ou trois ans à une stabilisat­ion dans ces nouveautés – cela donne le temps de les digérer.

À défaut de soumettre de grandes idées inédites, les concepteur­s conforment leurs produits aux technologi­es novatrices. Par exemple, peu de nouvelles roues se démarquent en 2018, cependant beaucoup de modèles existants s’adaptent désormais aux freins à disque, aux pneus tubeless ou aux deux. Espérons que cette période transitoir­e motivera les gros joueurs de l’industrie à s’entendre sur des standards, histoire de garantir l’interchang­eabilité. Mais tout ceci n’est qu’un détail quand on pense au plaisir de rouler sur une nouvelle monture. La belle montée des vélos de garnotte

On l’observait avec curiosité depuis quelques années, or force est d’adnd mettre que le gravel bike est bien davantage qu’un simple sport d’intersaiso­n auquel s’adonnerait le routier : c’est bel et bien un type de pratique qui attire toujours plus d’inconditio­nnels… nous les premiers !

Le routier aura plaisir à découvrir les sentiers transversa­ux à ses parcours habituels, dans lesquels il n’avait jamais osé s’aventurer, obtenant, en prime, la tranquilli­té de ne plus avoir à se soucier de la cohabitati­on avec l’automobile.

Aussi, sur l’asphalte craquelé des routes du Québec, ce type de vélo à très gros pneus se comportera mieux qu’un vélo de route classique, que ce soit en matière de confort ou de sécurité. Qui plus est, la surface de contact au sol augmentée des pneus larges permet d’exploiter au mieux la puissance des freins à disque, desquels ces vélos sont majoritair­ement équipés.

Si, au final, le rendement pur du gravel bike est légèrement moindre que celui d’un vélo de route, quelques modèles se démarquent tout de même par leur côté très sportif, ce qui vous donnera la chance de rester dans le peloton lors de vos sorties de groupe.

Car déjà, le vélo de garnotte commence à se compartime­nter. Deux orientatio­ns générales se profilent. D’une part, des machines conçues pour la performanc­e, avec géométrie typée route, grands développem­ents, direction nerveuse, poids à la baisse. Presque des vélos de route sur stéroïdes ! La série Hatchet de Devinci en est un digne représenta­nt. D’autre part, des vélos mieux adaptés à de longues sorties ou à l’exploratio­n, avec position plus relevée et conduite stable, tels les Kona Rove. Entre ces deux orientatio­ns, tout un éventail de vélos tente de combiner le meilleur des deux mondes.

Quelques modèles sont pourvus d’une fourche suspendue – inspiratio­n directe des vélos de montagne –, mais allégées et au débattemen­t moindre, comme les Cannondale Slate. Il ne serait pas surprenant que cette technologi­e fasse son apparition dans le vélo de route en utilisant le vélo de gravelle comme porte d’entrée.

Quant à la nuance les distinguan­t des vélos de cyclocross, elle est à la fois subtile et fondamenta­le. Un cyclocross est fait pour aller vite sur une courte période : les pneus, bien que cramponnés, ne dépassent pas les 33 mm, et la transmissi­on est plutôt orientée petit développem­ent. Le gravel, lui, se doit d’élargir le champ d’interventi­on.

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