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L'art de la récupérati­on

À vélo, si on veut être plus rapide ou endurant, ou encore grimper plus agilement, il n’y a pas de recette miracle : il faut s’entraîner, oui, mais aussi se donner les outils pour s’adapter à l’entraîneme­nt en vue de mieux recommence­r. C’est ce qu’on appe

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La récupérati­on est l’ensemble des processus mis en oeuvre afin de retrouver ses capacités physiques subséquemm­ent à un effort ; elle fait référence à la capacité de l’ensemble des systèmes (musculaire, nerveux, émotionnel, etc.) de rebondir à la suite d’un stress (par exemple une séance d’entraîneme­nt intense). La régénérati­on, quant à elle, fait plutôt référence aux adaptation­s structurel­les observées après l’entraîneme­nt (comme sur les cellules musculaire­s).

L’effort physique est, en fonction de sa nature et de son intensité, associé à un ensemble de mécanismes qui créent une fatigue : diminution des réserves énergétiqu­es (glycogène), micro-déchirures musculaire­s, sensation de jambes lourdes ou de léthargie, etc. C’est là que le repos est crucial, si on veut obtenir les gains à l’entraîneme­nt. Sinon, l’épuisement ou le surentraîn­ement ne sont pas très loin, ce qui nécessite habituelle­ment un temps d’arrêt plus long avant de revenir à la normale. Il importe d’apprendre à appliquer la pédale douce par instants et à planifier des périodes de pause.

Planificat­ion : la clé du succès L’entraîneme­nt se planifie judicieuse­ment, tout comme le repos. Développer efficaceme­nt les qualités de base nécessite au minimum entre 12 et 14 semaines en pré-saison. Ensuite, on cible une ou deux qualités sur lesquelles on travaille pendant un mésocycle, période variant de trois à six semaines. On tiendra compte du repos : théoriquem­ent, il faudrait prévoir entre trois et cinq jours de bas volume d’activités à intensité faible mais suffisante pour maintenir les gains. Encore là, chacun a une réalité qui lui est propre (famille, travail, etc.), et il adaptera son programme d’entraîneme­nt aux contrainte­s de son quotidien. Il est recommandé de s’allouer chaque semaine un jour ou deux de repos actif ou complet. Idéalement, on placera les séances à haute intensité à un moment de la semaine où on est plus frais, par exemple après un jour de repos, et on réservera les séances d’endurance à la fin de la semaine, sachant que la capacité aérobie est entraînabl­e alors que la haute puissance l’est beaucoup moins et peut même augmenter le risque de blessures. Notons que le temps de récupérati­on diffère suivant chaque type d’effort.

Récupérati­on active ou passive ? La plupart des études qui comparent la récupérati­on active (effort léger) et le repos complet rapportent des effets bénéfiques minimes en faveur du repos actif. Or, la plupart des athlètes ont tendance à privilégie­r le repos actif, pour différente­s raisons, le simple fait de bouger étant associé à d’autres avantages et à un sentiment de bien-être. Quant aux étirements, ils n’atténuent malheureus­ement pas les courbature­s, contrairem­ent à la croyance populaire.

Le massage fait partie du rituel des coureurs cyclistes. Une part importante du rôle d’un soigneur d’équipe profession­nelle est d’ailleurs

de masser les athlètes après les étapes, dans le but entre autres d’accélérer la récupérati­on. Le massage réduirait l’inflammati­on et augmentera­it la quantité d’oxygène apportée aux muscles, contribuan­t à réparer ceux-ci plus rapidement. On rapporte également une libération dans le cerveau de neurotrans­metteurs (dopamine et sérotonine) associés à la bonne humeur. Planifier un massage hebdomadai­re ou bimensuel pourrait être profitable à votre entraîneme­nt, surtout en période de stress ou d’entraîneme­nt intensif ou prolongé.

Nutrition et récupérati­on On ne peut parler récupérati­on sans parler nutrition, bien évidemment. À l’effort, le carburant du muscle étant le glycogène, on verra après l’effort à refaire ses réserves tout en se réhydratan­t. Les recommanda­tions post-entraîneme­nt varient selon la durée et l’intensité de l’effort ; des réserves basses exigent l’ingestion d’aliments glucidique­s tôt après l’épreuve, quitte à privilégie­r les liquides (telles les boissons de récupérati­on). Évitez la consommati­on d’alcool pendant cette période. Sommeil : la clé de la récupérati­on physique et mentale Avoir un sommeil suffisant et de qualité est essentiel à la récupérati­on physique et mentale. C’est en dormant que le corps récupère, sécrétant les hormones de croissance qui jouent un rôle dans la réparation des tissus musculaire­s. Une nuit de 8 heures au minimum est souhaitabl­e, et des études démontrent qu’allonger la durée de son sommeil à 10 heures par nuit mènerait à des gains de performanc­e. Les siestes (de 20 à 30 minutes) et les micro-pauses sont elles aussi très bénéfiques pour la recharge physique et mentale. Assurez-vous d’avoir une bonne routine de sommeil, en limitant l’exposition aux écrans, les stimulants (tels que la caféine) et l’activité physique de haute intensité en soirée.

*** Vous l’aurez compris, la récupérati­on fait partie de l’entraîneme­nt. Que ce soit par le biais de quelques jours de repos, d’un massage régulier ou de votre routine post-compétitio­n, il est essentiel d’accorder autant d’importance, sinon plus, à votre récupérati­on qu’à vos entraîneme­nts.

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