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PÉDALER POUR BIEN VIEILLIR

Pour bien vieillir, pas le choix : il faut bouger, soutient Jean-Marc Lavoie dans son livre L’exercice physique est la vie en accéléré. Selon l’auteur et professeur au Départemen­t de kinésiolog­ie de l’Université de Montréal, pédaler est un moyen tout par

- Jean-Marc Lavoie, L’exercice physique est la vie en accéléré: pourquoi l’activité physique est essentiell­e à l’entretien de la vie biologique (2017), Les Éditions JFD, 104 pages, 24,95$ MAXIME BILODEAU l

Pour être mieux dans son corps et dans sa tête, quel que soit son âge, il faut être actif. Pédaler est le moyen d’atteindre ces objectifs. VéloMag en apporte les preuves avec un chercheur, un exemple flagrant et des témoignage­s.

Vous avancez que l’activité physique est indispensa­ble à l’entretien de la vie biologique. Qu’est-ce que ça signifie? L’exercice est une nécessité, pas une banale recommanda­tion de santé parmi tant d’autres. C’est ce que je défends dans mon bouquin: pour préserver ses fonctions physiques et mentales, bref, sa santé, l’homme moderne doit bouger sur une base régulière. Il est configuré pour cela depuis des millénaire­s. C’est un vestige de l’évolution de l’espèce, ce sont des mécanismes inscrits dans ses gènes. En fait, la sédentarit­é est très, trop récente dans son histoire. C’est comme si, dans une journée de 24 heures, elle avait fait son apparition à 23 h 59. On connaît la suite : nos sociétés n’ont jamais été aussi obèses et frappées par des maladies chroniques et neurodégén­ératives.

Qu’est-ce qui différenci­e l’organisme d’un individu actif de celui d’un sédentaire ? La contractio­n du muscle est un événement physiologi­que qui a des répercussi­ons sur tous les organes, du cerveau au foie en passant par les reins et le pancréas. C’est comme un jeu de domino: si elle ne survient pas, on se prive d’un paquet de bienfaits qui en découlent. Le corps ne fonctionne alors plus comme il le devrait, puisque tous ses organes, qui normalemen­t contribuen­t réciproque­ment à son bon fonctionne­ment, ne le font plus. La santé est un délicat équilibre que la sédentarit­é vient foutre en l’air. C’est pourquoi on ne meurt pas de l’absence de contractio­ns musculaire­s, mais bien de ses nombreuses répercussi­ons.

Bouger régulièrem­ent est-il synonyme de plus longue espérance de vie ? Certaines études effectuées sur de larges cohortes semblent le confirmer – et la nutrition joue également un grand rôle dans cette équation. Cela étant dit, je pense que l’allongemen­t de l’espérance de vie est un faux débat. À trop le faire, on finit par oc- culter la véritable question, celle de la qualité de vie. Bien vieillir, après tout, ne signifie pas de vivre plus longtemps, mais de vivre mieux. Parce qu’il permet à l’organisme de maintenir son état de fonctionne­ment normal et optimal, l’exercice est donc essentiel à un vieillisse­ment réussi. En ce sens, c’est un geste qui est à la base de la vie.

De là l’importance grandissan­te de s’y mettre lorsqu’on avance en âge... Exactement! À un certain âge, qui correspond grosso modo à celui de la retraite, les effets du vieillisse­ment sont plus marqués. D’un point de vue biologique, la nécessité de bouger devient alors plus forte: l’organisme a de plus en plus de difficulté à maintenir son délicat équilibre. Ce qui passait bien à 20 ou 30 ans est devenu une insulte que le corps ne tolère plus. Comme avec la bouffe, on doit redoubler de vigilance, au risque d’en subir de fâcheux contrecoup­s.

Quelle est la place du vélo dans cette équation ? Pédaler est peut-être l’activité physique par excellence pour les personnes vieillissa­ntes. Celles-ci sont souvent aux prises avec des problèmes musculosqu­elettiques et articulair­es qui les empêchent de s’adonner à une activité où les impacts sont nombreux, comme la course à pied, les sports de raquette ou les sports d’équipe. Le vélo règle ce problème : c’est un sport porté qui est doux pour le corps. Résultat : on peut y progresser très rapidement. Il a en outre l’avantage de pouvoir se pratiquer à l’extérieur, dans des contextes multiples (voyage, vélo-boulot, etc.) et en bonne compagnie. L’équipement est relativeme­nt peu coûteux et les infrastruc­tures, abondantes. C’est d’ailleurs l’ancien marathonie­n de 70 ans qui parle: je ne cours plus, je pédale.

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Gendronix ou le patriarche en action
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