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Pédaler pour vieillir en santé

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Qu’il serait bon d’avoir une machine à arrêter le temps afin de conserver l’énergie et la fougue de la vingtaine sans avoir à se soucier des petits bobos d’usure qui surviennen­t avec l’âge ! Existe-t-il une fontaine de Jouvence qui fait en sorte qu’on préserve la vivacité du corps et de l’esprit? Plus spécifique­ment: la pratique du cyclisme serait-elle la solution miracle pour atténuer les effets du vieillisse­ment ?

Selon l’Organisati­on mondiale de la santé, les gens vivent plus vieux que jamais, et ce, partout sur la planète. On estime qu’en 2050, 2 milliards d’individus seront âgés de plus de 60 ans. En 2015, ce nombre était de 900 millions.

Le vieillisse­ment est un ensemble de processus physiologi­ques et psychologi­ques qui mènent à des modificati­ons de la structure et du fonctionne­ment de l’organisme. Ces processus résultent d’une part de la génétique, d’autre part de facteurs environnem­entaux, ce qui sous-entend que, en tant qu’individu, nos actions ont un certain impact. Parmi les changement­s observable­s, notons : • la diminution de la force et de la masse musculaire; • la modificati­on de la compositio­n corporelle, soit une augmentati­on de la masse grasse au détriment de la masse maigre (muscle), en plus d’une diminution du contenu en eau ; • la diminution de la fréquence cardiaque maximale et de la contractil­ité du muscle cardiaque ; • la diminution de la consommati­on maximale en oxygène (VO2max); • la diminution de l’élasticité des tendons ; • la diminution de la capacité de récupérati­on. Ces changement­s se produisent de façon lente et progressiv­e, certains effets se faisant ressentir dès l’âge de 30 ans. Par exemple, on se sent moins fort, ou bien l’énergie n’est pas au niveau qu’on avait dans la vingtaine.

Rouler afin de contrer les effets du vieillisse­ment Le vélo recrute toujours plus d’adeptes âgés de 50 ans et plus. Au Québec, la croissance de la pratique est phénoménal­e chez les 65 à 74 ans: elle est passée de 9% en 1995 à 29% en 2015. Avec l’âge, les obligation­s diminuent parfois, ce qui donne la chance de consacrer davantage de temps aux loisirs et de se tenir en forme. Aussi, on veut non seulement vivre plus longtemps mais mieux, et avoir la santé qu’il faut pour profiter de ces beaux jours.

Bien sûr, les changement­s physiologi­ques mentionnés affectent la performanc­e sportive proprement dite. Cependant, bonne nouvelle, la pratique régulière du cyclisme peut concourir à minimiser les effets liés au vieillisse­ment, entre autres en préservant la force et l’endurance musculaire. Il s’agit de la conclusion d’une étude menée auprès de 125 cyclistes hommes et femmes âgés de 55 à 79 ans pédalant au seuil minimum (entre 100 km et 24 km/h chez les hommes, et entre 60 km et 11 km/h chez les femmes).

L’étude mentionnai­t que les muscles des cyclistes âgés actifs présentaie­nt beaucoup moins de signes de détériorat­ion musculaire que ceux de leurs confrères et consoeurs moins actifs. Les cyclistes âgés actifs étaient plus forts, en meilleure condition physique et plus susceptibl­es de demeurer en santé ; en effet, des effets positifs ont été constatés sur des marqueurs du système immunitair­e.

Des effets bénéfiques ont également été observés sur la performanc­e cardiovasc­ulaire des individus amorçant un programme combinant séances d’entraîneme­nt par intervalle­s et musculatio­n. Même si ces résultats indiquent qu’il n’est jamais trop tard pour débuter, il est recommandé de le faire à un moment où le muscle cardiaque possède

encore une certaine contractil­ité et une bonne puissance cardiaque, afin de maximiser les bénéfices, soit idéalement avant 65 ans.

La capacité de récupérer à la suite d’un effort intense diminue-t-elle avec l’âge ? Certaines études suggèrent que les muscles se réparent à un rythme bien plus lent, toutefois il n’y a pas consensus. Consommer davantage de protéines immédiatem­ent après l’effort pourrait aider les muscles et les autres tissus à accélérer la récupérati­on.

Un esprit sain dans un corps sain… Outre l’aspect physiologi­que, la performanc­e cognitive et le bien-être psychologi­que sont des éléments qu’on ne peut ignorer. La pratique régulière du vélo contribue à préserver les fonctions intellectu­elles, notamment en créant de nouvelles connexions synaptique­s dans le cerveau, ce qui facilite le traitement et l’analyse de l’informatio­n. Bref, ça garde l’esprit vif ! Et ça améliore l’humeur, d’où l’importance de pédaler aussi souvent que possible…

S’ajoute à tous ces effets bénéfiques le fait que participer à des randonnées de groupe ou se joindre à un club favorise les rencontres d’autres adeptes, et par la même occasion la socialisat­ion, pareilleme­nt un gage de longévité.

La formule miracle Sachant tout cela, quelle serait la formule d’entraîneme­nt miracle sur deux roues pour conserver sa jeunesse ? La fréquence – être actif un peu tous les jours – joue un rôle, de même que, et tout particuliè­rement, l’intensité des séances. Ainsi donc, il est conseillé d’intégrer une ou deux séances d’entraîneme­nt par intervalle­s à la routine hebdomadai­re. On complète par un peu de musculatio­n et des sorties de groupe (bénéfiques à la fois sur le plan social et pour l’endurance!), et on a le parfait cocktail anti-âge !

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