Les 10 commandements du cycliste bien fringué
Des cyclistes habillés comme la chienne à Jacques, nous en avons tous croisé. Petit précis en dix points afin de les remettre sur le droit chemin du bon goût vestimentaire. Bien sûr, ces conseils ne s’adressent pas à vous.
1 La sobriété tu prioriseras Sans être complètement évacuées, les teintes criardes (jaune acidulé, orange fluo...) se feront plus rares dans les pelotons, affirme Louis Garneau, dont l’entreprise homonyme revendique 35 années d’expérience dans l’industrie cycliste. « Le gris foncé, le bourgogne et le prune caractériseront la garde-robe du routier au cours des prochaines saisons. Du côté de la montagne, on parle de couleurs terre, comme le vert foncé. »
2 Un panneau publicitaire tu ne seras pas Que celui ou celle qui aime faire gratuitement de la publicité à une marque lève la main. Personne ? Pourtant, certains maillots cyclistes sont de véritables réclames ambulantes tant ils sont garnis de logos divers. Chez Garneau, qui confectionne des maillots personnalisés, on tente d’ailleurs de mitiger cet effet de panneau publicitaire. « Les commanditaires doivent être discrets et ne pas prendre toute la place. »
3 Hors du commun seront tes demi-bas Les chaussettes, comme les casquettes cyclistes ou les foulards de type Buff, apportent des touches de couleur qui égaient la garderobe. On ne se prive donc pas pour se lâcher lousse et exprimer son originalité de cette façon, recommande Véronik Bastien, cofondatrice de Peppermint Cycling. « On mise sur des couleurs osées, des motifs qui sortent de l’ordinaire, sur différentes longueurs. »
4 Uni le cuissard sera Si le vénérable cuissard noir est un indémodable passe-partout, on peut néanmoins se risquer dans les teintes de bleu marine ou de bourgogne sans trop se tromper. L’important : qu’il soit d’une seule nuance sombre, afin de ne pas voler la vedette au jersey. C’est du reste ce que propose Peppermint Cycling dans ses collections.
5 Casque et chaussures conviendront à tous les cas À moins de disposer d’un budget sans limites autorisant une collection de casques et de chaussures, la majorité des cyclistes ne bénéficient que d’un seul choix en cette matière. De là l’idée de tabler sur des couleurs passe-partout comme le gris, le noir et le blanc : elles s’accordent avec tout.
6 Du look Tour de France tu t’abstiendras À moins de vous nommer Hugo Houle, vous n’êtes pas autorisé à arborer un kit Astana de la tête au pied. Il en va de même en ce qui concerne les maillots distinctifs que s’échangent les forçats de la route lors de courses par étapes : Le maglia rosa ne sied bien qu’à Chris Froome, et le maillot arc-en-ciel est la propriété exclusive de Peter Sagan. Respect the jersey, comme disent les anglos.
7 Unique tu seras Débarquer quelque part. Tomber sur son sosie vestimentaire. Composer avec les regards obliques. C’est ce scénario malaisant que Véronik Bastien veut absolument éviter à la gent féminine sur deux roues. « Nous élaborons nos garde-robes de façon que les vêtements soient complémentaires et s’agencent d’une saison à l’autre. Nous défions ainsi la logique de kits. »
8 En triathlon tu exagéreras Autre culture, autres diktats. Enchaîner la natation, le vélo et la course à pied donne, semble-t-il, le droit de s’habiller de manière plus excentrique. Le design des trisuits, casquettes à visière et autres accessoires particuliers à ce sport est donc plus éclaté, soutient Louis Garneau.
9 Fonctionnel tu demeureras Dans la recherche incessante d’une touche de coquetterie, on oublie parfois ce qui devrait être le but premier : pédaler le plus confortablement possible. À ce chapitre, les exemples ne manquent pas: enfiler une combinaison moulante dénuée de poches pour une randonnée de 100 km, chausser des lunettes foncées quand on roule de nuit, revêtir des manchettes alors qu’on porte une camisole... « De toutes les erreurs en ce genre, c’est celle qui nous fait le plus sourciller », rigole Véronik Bastien.
10 Les lois de Velominati tu liras Le sport cycliste est par définition très conservateur. Pour en comprendre l’étiquette vestimentaire (et s’en affranchir), une lecture de The Rules: The Way of the Cycling Disciple de Velominati s’impose. Vélo Mag vous suggère de vous attarder tout particulièrement aux règles nos 14 à 18, 28 et 35 de ce bouquin écrit au second degré. Comme cet article.