Jardin bio et atelier mécanique
Tout de suite en entrant dans le centre, on trouve un vaste terrain cultivé où s’active Jean, le jardinier du centre. Ici, le bio est de rigueur. En même temps qu’ils peaufinent leur performance, les athlètes apprendront que bien manger est essentiel. « Les athlètes dorment, mangent, vont à l’école et pratiquent même le yoga, énumère le convaincant Joke Boyer. Nous voulons changer la vie des individus, pas pour qu’ils deviennent seulement des sportifs, mais de bons humains. »
Une des six bâtisses du centre est le réfectoire. Sur l’heure du midi, les membres d’une des équipes qui vient de finir l’entraînement se lavent les mains avant d’attaquer le menu. Les cuistots déposent d’immenses gamelles bouillonnantes sur le comptoir. Légumes, viande, pâtes, les rations sont copieuses, et les athlètes ne se privent pas de se resservir plusieurs fois.
Le bâtiment voisin est tout tranquille. Ceux qui se sont entraînés le matin s’y font masser et soigner ; ils sont ici pour récupérer. Dans la salle d’à côté, Violette pédale sur un rouleau ; blessée au bras, elle tourne les jambes, histoire de garder la forme avant de reprendre la route.
L’endroit le plus animé est l’atelier mécanique. Le Tour du Rwanda part le lendemain, et la fébrilité des derniers préparatifs transparaît. D’un côté, on monte des roues, de l’autre, on ajuste les Pinarello Dogma de Team Rwanda (merci, monsieur le président !). Un cadre obtient un sursis de vie grâce à un pansement de toile de carbone. Même si on veut assurer un encadrement pro, ici, rien ne se perd.
« Nous offrons un triple apprentissage, m’explique Sean, le chef mécano. Les athlètes apprendront bien sûr la mécanique, mais aussi l’anglais et le français afin de pouvoir fonctionner partout. Leur apprentissage s’effectue assez lentement au cours de l’année, mais par contre, quand arrive le Tour, ils apprennent très rapidement ! »
La nuit tombe tôt à Musanze. Comme les athlètes se couchent de bonne heure en prévision du Tour, la seule lumière qui demeure allumée est celle de l’atelier mécanique, où il reste encore du travail.