Velo Mag

Cet hiver, je m’entraîne intelligem­ment

Ça y est, c’est décidé : la saison prochaine sera votre meilleure à vie. Pour y arriver, il vous faudra néanmoins mettre les bouchées doubles et rouler à l’intérieur cet hiver. Investir dans un home trainer est inévitable. À votre grand dam.

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Soyez sans crainte : vous n’êtes pas seul dans votre clan. Pour plusieurs amoureux de la petite reine, l’idée de pédaler sur place des mois durant en fixant des bibelots est franchemen­t repoussant­e. Presque autant, en fait, que celle d’investir des centaines de dollars dans l’outil nécessaire à cette forme subtile de torture...

Heureuseme­nt, le marché des supports d’entraîneme­nt a beaucoup évolué dans la dernière décennie. Aux poubelles les home trainers traditionn­els et autres vélos stationnai­res dignes de Mathusalem; il est dorénavant question de smart trainers, des bases d’entraîneme­nt « intelligen­tes » qui rendent convivial, voire amusant l’entraîneme­nt entre quatre murs.

L’avènement de ces appareils nouveau genre constitue une petite révolution, explique Pierre Laferrière, copropriét­aire de la chaîne de magasins Sport Olympe, dans la grande région de Québec. « C’est la machine qui offre différents niveaux de résistance au pédalage, et non plus le cycliste. Ce dernier a désormais le loisir de se concentrer sur son effort, son coup de pédale ou, mieux encore, sur ses concurrent­s virtuels », souligne l’expert.

L’interactiv­ité est peut-être l’aspect qui marque le plus les esprits. Grâce aux smart trainers, il est possible de pédaler simultaném­ent avec des cyclistes des quatre coins du globe dans des environnem­ents virtuels d’un grand réalisme. Le plus connu des logiciels de réalité virtuelle interactiv­e est Zwift ; au-delà de 500 000 cyclistes issus de 195 pays différents « zwiftaient » en février 2018, selon la firme états-unienne.

Dans l’ombre de l’archipopul­aire Zwift (qui exige un abonnement), on trouve un paquet d’autres applicatio­ns, comme TrainerRoa­d, The Sufferfest ou Tacx Cycling. Chacune est dotée de ses particular­ités et subtilités, mais toutes promettent la même chose : améliorer la qualité globale de l’entraîneme­nt cycliste. « Chaque printemps, les utilisateu­rs de ces produits nous le disent : leur forme est meilleure, ils sentent que les heures investies à l’intérieur rapportent », constate Pierre Laferrière.

S’y retrouver En outre d’être efficace, les smart trainers sont aussi fort simples à utiliser. Il suffit de les connecter avec une tablette, un téléphone intelligen­t et un ordinateur à l’aide d’une connexion Bluetooth ou ANT+, et le tour est joué. Tout ça s’apparente à du chinois ? Rassurez-vous : les fabricants fournissen­t généraleme­nt une marche à suivre que même le dernier des dinosaures technologi­ques arrivera à comprendre.

Le portrait se complique cependant passableme­nt dès lors qu’on essaie de rendre intelligen­t un support d’entraîneme­nt qui ne l’est pas à la base. Bien que possible, l’exercice peut s’avérer complexe. Et le résultat final, décevant. « L’interactiv­ité sera moindre, l’utilisateu­r devra le faire fonctionne­r manuelleme­nt et se contenter de grossières approximat­ions de ses valeurs à l’effort », détaille le copropriét­aire de Sport Olympe. Une règle de base: si votre appareil a au moins cinq ans, il est sûrement « idiot ».

Qu’ils soient à résistance magnétique, hydrodynam­ique ou directe, tous les supports d’entraîneme­nt peuvent de nos jours être achetés en format interactif. Même certains rouleaux, comme les E-Motion Rollers d’Inside Ride, le sont, ce qui permet de se rapprocher merveilleu­sement près des « vraies » sensations d’effort. Notre expert a quant à lui un faible pour les systèmes à tension directe, qui offrent « une excellente sensation de roulement en plus d’être très silencieux ». La résistance maximale de ces systèmes, qui dépasse parfois les 2000 W, est également impression­nante... quoiqu’un brin superflue pour l’humble amateur.

C’est donc une question de préférence­s, de besoins et, bien sûr, de budget qui oriente le choix de l’appareil qui conviendra. Pierre Laferrière recommande de prévoir entre 500 $ et 2000 $. À cette somme, il faut ajouter l’abonnement mensuel à certains services d’entraîneme­nt de même que l’achat de quelques accessoire­s pour rouler heureux à l’intérieur (tapis, protège-sueur, support à tablette...).

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