Velo Mag

Ça sent bon pour la saison

- par David Desjardins

La précédente saison de course de Guillaume Boivin a failli se terminer en juin.

Le printemps s’était avéré prolifique. En vitrine, il affichait une 7e place à Kuurne-Bruxelles-Kuurne et de spectacula­ires échappées en ouverture du Giro d’Italie lors des étapes israélienn­es. Au service des sprinteurs attitrés de l’équipe Israel Cycling Academy, il avait aussi mis en stock un imposant bagage de compétitio­ns, dont plusieurs courses à étapes (Tour de San Juan, Colombia Oro y Paz, Tirreno-Adriatico, Tour de Croatie) et une poignée de classiques .

Puis s’est produite la collision avec une voiture de la caravane lors d’une course en Belgique. Diagnostic : fracture du plateau tibial.

« J’ai pu sauter des phases du processus de réadaptati­on parce que la première chose que j’ai eu le droit de faire après l’opération, c’était du vélo. Donc j’en ai fait. » Y compris, deux mois plus tard, aux Grands Prix cyclistes de Québec et de Montréal. Rien que ça.

Avec son entourage, Guillaume Boivin a profité de ce revers de fortune et l’a transformé en opportunit­é. « Comme il n’y avait aucune pression de performanc­e pour la fin de saison, nous avons tenté l’expérience de réduire mon poids de quelques kilos. Ça a très bien fonctionné : je n’ai jamais aussi bien performé ! »

De retour sur les « lieux du crime » après les courses canadienne­s, le sprinteur aligne une enfilade d’excellents accompliss­ements en Belgique, dont une victoire à la Famenne Ardenne Classic. Mais on serait bien mal venu de ne pas remarquer, du même coup d’oeil à son palmarès sur ProCycling­Stats, des performanc­es plus qu’encouragea­ntes lors d’épreuves costaudes comme Tre Valli Varesine, Paris-Tours ou BincheChim­ay-Binche. « Je me sens plus en santé, plus fort. J’ai toujours assez bien passé les bosses, mais là, c’est vraiment beaucoup mieux. »

Un effort mathématiq­ue

De temps à autre, l’Union cycliste internatio­nale (UCI) est prise d’un spasme intellectu­el et modifie les règles du jeu chez les profession­nels. Ainsi, en 2020, en ce qui concerne les escouades du calibre de Israel Cycling Academy (continenta­l pro, ou deuxième division, pour qui préfère les appellatio­ns historique­s), les invitation­s aux épreuves de calibre supérieur (World Tour), comme les grands tours, les classiques et autres monuments, seront désormais distribuée­s aux équipes ayant accumulé le plus de points UCI.

Pour le moment, celle que parraine l’homme d’affaires québécois Sylvan Adams jouit des liens qu’elle entretient avec l’organisate­ur italien RCS depuis l’organisati­on des étapes du dernier Giro à Jérusalem, Tel-Aviv–Jaffa et Eilat. « Nous venons d’apprendre qu’on nous convie à Tirreno-Adriatico, à Milan-San Remo et au Giro », nous annonce Guillaume Boivin.

On ne risque cependant pas de le voir sur autant de courses à étapes que l’an passé. Surtout en raison de ce nouveau règlement de l’UCI qui tirera vers le haut les équipes du dessus du panier plutôt que d’offrir une vitrine aux formations locales lors d’événements majeurs. « Un des principaux objectifs de l’équipe, explique Guillaume Boivin, c’est par conséquent de finir parmi les meilleures équipes continenta­l pro afin d’obtenir ces invitation­s. » On enverra les meilleurs du côté des classiques, où il y a plus de points à récolter. « Tout ça devient un peu un effort mathématiq­ue », dit le coureur. Il vise donc les classiques. Amstel. Milan-San Remo. KuurneBrux­elles-Kuurne.

Quant à savoir si c’est lui qui jouera la gagne ou s’il agira comme équipier, tout dépendra de la forme. « Au final, ça se détermine au mérite. Celui qui performe le plus est normalemen­t celui au service duquel l’équipe se met. » Si la fin de la précédente saison est annonciatr­ice de celle-ci, ça sent bon pour lui.

« Comme il n’y avait aucune pression de performanc­e pour la fin de saison, nous avons tenté l’expérience de réduire mon poids de quelques kilos. Ça a très bien fonctionné : je n’ai jamais aussi bien performé ! »

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