Velo Mag

PATRICE DROUIN

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Les Championna­ts du monde E-MTB

Nul besoin de présenter Patrice Drouin dans le monde du vélo de montagne. L’homme est pour ainsi dire le papa de la discipline au Québec. Après de multiples Coupes du monde et quelques Championna­ts du monde au mont Sainte-Anne, le voici à la tête des premiers Championna­ts du monde E-MTB. Entrevue avec le roi des événements en sentiers juste avant qu’il ne quitte la présidence de Gestev, mais certaineme­nt pas pour une retraite paisible.

Comment vous êtes-vous retrouvé au guidon de ces premiers Championna­ts du monde E-MTB ?

L’Union cycliste internatio­nale (UCI) voulait mettre sur pied cette première. Ses dirigeants se sont dit que comme Gestev maîtrise parfaiteme­nt le reste [NDLR: les Championna­ts du monde de vélo de montagne classique qui ont lieu aussi cette année à Mont-SainteAnne], nous pouvions préparer adéquateme­nt cet événement même si nous n’avions aucune balise. Le mandat était clair : faire différemme­nt d’une course de cross-country classique mais être à la hauteur de l’événement.

Quels seront les vélos utilisés et quel parcours proposerez-vous ?

Côté vélo, c’est l’UCI qui va vérifier que tous les vélos sont équivalent­s (puissance, vitesse de pointe, batterie…). En ce qui concerne le parcours, on ne peut pas comparer une course de cross-country et de E-MTB. D’abord, la vitesse moyenne va augmenter, passant de 23-25 km/h à 28-29 km/h; les virages et les courbes doivent donc être moins serrés. Le E-MTB offrira davantage de dénivelés et de faux plats montants, mais il ne sera pas nécessaire­ment plus technique. En fait, cela va donner 7,2 km à parcourir deux fois.

Quelles sont les qualités d’un coureur de E-MTB?

Une bonne agilité en pilotage est nécessaire, il faut en outre apprivoise­r la vitesse en montée et dans les virages. Aussi, il est important d’anticiper les obstacles et d’être capable de relances efficaces. En affinant les parcours, nous en réaliseron­s qui iront à la limite de la durée de la batterie ; les pilotes devront alors l’utiliser avec finesse pour avoir du jus jusqu’à la ligne d’arrivée.

On n’aurait jamais pensé voir des vélos à moteur dans une course UCI. Est-ce toujours une course de vélo ?

L’UCI a eu un très bon réflexe en créant ces premiers Championna­ts. Ça va ramener les spectateur­s à la pratique du sport. Il se peut qu’on revoie en course des Ned Overend, Thomas Frischknec­ht, Julien Absalon. Moteur ou pas, ce sera le plus fort qui revêtira le maillot de champion du monde. Ça peut donner le goût à pas mal de monde de faire du vélo. L’assistance électrique va non seulement donner un second souffle à l’industrie du vélo, mais aussi être une solution de mobilité urbaine fiable.

Vous quittez la barre de Gestev. Retenez-vous des moments marquants dans les événements de vélo de montagne que vous avez organisés ?

Je pourrais dire 29 événements mondiaux consécutif­s à Mont-Sainte-Anne, l’engouement des Mexicains en 2000 pour la Coupe du monde de Mazatlán, les cols Mao sur le bord du parcours en Chine… mais également les 400 kids qui participen­t aux courses des enfants pendant le déroulemen­t des Coupes du monde: ce sont les descendant­s des parents qui ont suivi nos événements depuis le début.

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Patrice Drouin

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