Velo Mag

L’URUGUAY

Plat, mais loin d’être plate

- texte et photos Jonathan B. Roy

Je n’avais pas tellement d’attentes envers l’Uruguay, ce petit pays d’Amérique du Sud niché entre ses voisins géants, l’Argentine et le Brésil. Après quelques semaines à y rouler, c’est pourtant le coeur serré que je suis sorti de ce pays accueillan­t et parfait pour s’initier au cyclotouri­sme sud-américain.

L’Uruguay est surtout reconnu pour… Mais pour quoi au juste ? Il est vrai que ce petit pays – le deuxième plus petit d’Amérique du Sud – ne vient pas souvent en tête. Et pourtant! Cette république qui tient son nom de la rivière Uruguay, la séparant de l’Argentine à l’ouest, se trouve au premier rang des pays latino-américains notamment pour ce qui est des indices de démocratie, de paix et d’absence de corruption.

Progressis­te, le gouverneme­nt socialiste devient en 2013 le premier pays au monde à légaliser la production, la vente et la consommati­on de cannabis.

La même année, il devient le premier pays latino-américain à rendre légal le mariage de même sexe. Et comme au Québec, l’électricit­é est produite ici à 95% d’énergies renouvelab­les, soit l’hydroélect­ricité et l’éolien.

ENTRÉE PAR L’ARGENTINE

C’est dans l’ancienne forteresse portugaise de Colonia del Sacramento que je débarque, après avoir emprunté l’un des nombreux traversier­s qui arrivent quotidienn­ement de Buenos Aires. Le pays actuel a longtemps été disputé entre ces deux puissances européenne­s qu’étaient l’Espagne et le Portugal.

L’uruguayen, avec ses nombreux sons de « ch », est ainsi un espagnol s’alimentant de sonorités portugaise­s.

Colonia est intéressan­te d’un point de vue historique, mais passer un avant-midi à visiter la vieille ville m’est suffisant. Je prends ensuite l’autoroute en direction de Montevideo, la capitale, située à 185 km à l’est. C’est là que je comprends que le pays sera tranquille. Sur l’autoroute 1, je file presque seul sur un bel accotement doux comme la soie !

MONTEVIDEO

Il n’existe pas de version officielle concernant l’origine du nom de la plus grande ville du pays. Montevidee­u (« je vois une montagne ») aurait été prononcé par un marin portugais à la vue de la colline située sur la côte. L’explicatio­n cartograph­ique – ma préférée – dit quant à elle que les Espagnols suivant la côte auraient marqué l’emplacemen­t sous le nom de « Monte VI D-E-O », le sixième mont d’est en ouest.

La capitale héberge presque la moitié des habitants du pays. Mais comme ce dernier n’en contient qu’à peine trois millions et demi, mon entrée se fait assez paisibleme­nt. Il est possible de passer plusieurs jours agréables en ville, entre les vieux quartiers historique­s et la spectacula­ire Rambla, une promenade de 22 km longeant la côte sablonneus­e et où les gens se baladent en patins, à vélo ou à pied avec un maté en main.

JUSTE EN URUGUAY

Le maté est cette boisson traditionn­elle provenant du Paraguay, aujourd’hui consommée abondammen­t dans toute la moitié sud du continent. Et nulle part davantage qu’en Uruguay. Je suis surpris de voir que la majorité des gens ont en permanence dans une main leur Thermos d’eau chaude servant à renouveler la tasse à moitié remplie d’herbes qu’il tienne dans l’autre.

« Tu n’es pas Uruguayen si tu ne bois pas de maté », m’affirmera d’ailleurs Reinaldo, rencontré dans un magasin entre Colonia et Montevideo. À l’extérieur des stationsse­rvice, on voit partout des machines distributr­ices sur lesquelles il est inscrit « eau chaude pour maté », comme si c’en était la seule utilisatio­n possible.

Le pays regorge de ces petites découverte­s amusantes pour le voyageur. Comme l’explicatio­n des nombreuses maisons fabriquées

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gaucho Washington Perez, coiffé du béret traditionn­el uruguayen.
En bordure de la route, dans le nord du pays, j’ai rencontré le gaucho Washington Perez, coiffé du béret traditionn­el uruguayen.
 ??  ?? Dans la campagne uruguayenn­e, en compagnie de Enrique et de Richard, des cyclistes de Montes. Ça roule plus vite sans sacoches !
Dans la campagne uruguayenn­e, en compagnie de Enrique et de Richard, des cyclistes de Montes. Ça roule plus vite sans sacoches !
 ??  ?? À Atlántida, il n’est pas rare de voir ces maisons fabriquées à partir de conteneurs laissés vides par les bateaux.
À Atlántida, il n’est pas rare de voir ces maisons fabriquées à partir de conteneurs laissés vides par les bateaux.

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