L’URUGUAY
Plat, mais loin d’être plate
Je n’avais pas tellement d’attentes envers l’Uruguay, ce petit pays d’Amérique du Sud niché entre ses voisins géants, l’Argentine et le Brésil. Après quelques semaines à y rouler, c’est pourtant le coeur serré que je suis sorti de ce pays accueillant et parfait pour s’initier au cyclotourisme sud-américain.
L’Uruguay est surtout reconnu pour… Mais pour quoi au juste ? Il est vrai que ce petit pays – le deuxième plus petit d’Amérique du Sud – ne vient pas souvent en tête. Et pourtant! Cette république qui tient son nom de la rivière Uruguay, la séparant de l’Argentine à l’ouest, se trouve au premier rang des pays latino-américains notamment pour ce qui est des indices de démocratie, de paix et d’absence de corruption.
Progressiste, le gouvernement socialiste devient en 2013 le premier pays au monde à légaliser la production, la vente et la consommation de cannabis.
La même année, il devient le premier pays latino-américain à rendre légal le mariage de même sexe. Et comme au Québec, l’électricité est produite ici à 95% d’énergies renouvelables, soit l’hydroélectricité et l’éolien.
ENTRÉE PAR L’ARGENTINE
C’est dans l’ancienne forteresse portugaise de Colonia del Sacramento que je débarque, après avoir emprunté l’un des nombreux traversiers qui arrivent quotidiennement de Buenos Aires. Le pays actuel a longtemps été disputé entre ces deux puissances européennes qu’étaient l’Espagne et le Portugal.
L’uruguayen, avec ses nombreux sons de « ch », est ainsi un espagnol s’alimentant de sonorités portugaises.
Colonia est intéressante d’un point de vue historique, mais passer un avant-midi à visiter la vieille ville m’est suffisant. Je prends ensuite l’autoroute en direction de Montevideo, la capitale, située à 185 km à l’est. C’est là que je comprends que le pays sera tranquille. Sur l’autoroute 1, je file presque seul sur un bel accotement doux comme la soie !
MONTEVIDEO
Il n’existe pas de version officielle concernant l’origine du nom de la plus grande ville du pays. Montevideeu (« je vois une montagne ») aurait été prononcé par un marin portugais à la vue de la colline située sur la côte. L’explication cartographique – ma préférée – dit quant à elle que les Espagnols suivant la côte auraient marqué l’emplacement sous le nom de « Monte VI D-E-O », le sixième mont d’est en ouest.
La capitale héberge presque la moitié des habitants du pays. Mais comme ce dernier n’en contient qu’à peine trois millions et demi, mon entrée se fait assez paisiblement. Il est possible de passer plusieurs jours agréables en ville, entre les vieux quartiers historiques et la spectaculaire Rambla, une promenade de 22 km longeant la côte sablonneuse et où les gens se baladent en patins, à vélo ou à pied avec un maté en main.
JUSTE EN URUGUAY
Le maté est cette boisson traditionnelle provenant du Paraguay, aujourd’hui consommée abondamment dans toute la moitié sud du continent. Et nulle part davantage qu’en Uruguay. Je suis surpris de voir que la majorité des gens ont en permanence dans une main leur Thermos d’eau chaude servant à renouveler la tasse à moitié remplie d’herbes qu’il tienne dans l’autre.
« Tu n’es pas Uruguayen si tu ne bois pas de maté », m’affirmera d’ailleurs Reinaldo, rencontré dans un magasin entre Colonia et Montevideo. À l’extérieur des stationsservice, on voit partout des machines distributrices sur lesquelles il est inscrit « eau chaude pour maté », comme si c’en était la seule utilisation possible.
Le pays regorge de ces petites découvertes amusantes pour le voyageur. Comme l’explication des nombreuses maisons fabriquées