Velo Mag

ENVIRONNEM­ENT

Détaillant­s responsabl­es

- par Jacques Sennéchael

Travailler dans le domaine du vélo n’absout pas d’une implicatio­n environnem­entale sous prétexte que le produit favorise un comporteme­nt écologique. Le travail quotidien des détaillant­s a un impact sur l’environnem­ent. Certains, comme Dumoulin Bicyclette­s, s’engagent à le réduire au minimum. Pierre-Marie Legrain, copropriét­aire, nous explique comment.

Quelles sont les principale­s sources de pollution dans une boutique de vélo ?

Les emballages de protection et d’expédition des vélos. Les boîtes de carton sont recyclable­s, mais beaucoup d’éléments de protection des vélos – polystyrèn­e, papier à bulles et autres – trouvent plus difficilem­ent preneur. Nous ne nous voilons pas la face: une bonne partie n’est pas recyclée. Il semblerait que le carton comportant des agrafes n’ait pas une grande valeur; j’aimerais tellement trouver à Montréal un débouché fiable au carton! Du côté des pièces et accessoire­s, qui arrivent emballés, nous passons un maximum de commandes de marchandis­e en vrac pour des produits comme des chaînes, des cassettes, des roues libres, des gaines et câbles afin d’éviter le suremballa­ge. Nous discutons de ce sujet et d’environnem­ent avec les représenta­nts des distribute­urs, il y a une écoute, mais du travail reste encore à faire.

Réparation versus nouveau vélo : quelle est votre politique quand vous parlez à vos clients ?

Nous réparons tout ce qui est réparable. Cependant, nous effectuons toujours une évaluation rigoureuse. Nous voyons ensuite avec le client ce qu’il est prêt à faire. Nous ne nous priverons pas de conseiller de transforme­r en vélo d’hiver une monture dont la tige de selle ou le pédalier est figé.

Certaines actions sont-elles plus aisées à faire que d’autres, dans une boutique de vélo ?

Ç’a été super facile de vendre des produits de lubrificat­ion et de nettoyage en vrac. Ça nous parvient en bidon de 20 L, et nous expliquons à nos clients que chaque contenant vendu est réutilisab­le et qu’on peut employer des burettes conçues exprès. Les clients s’habituent et viennent faire le plein. Aussi, nous ne possédons plus de camion. Nous en louons au besoin. D’une part, nous économison­s, et d’autre part, ça nous oblige à faire un effort de rationalis­ation de nos déplacemen­ts.

Vous fixez-vous des balises en matière d’approvisio­nnement ?

Quand nous sommes capables de dénicher des fournisseu­rs ou des artisans à proximité, nous y allons. Nous soutenons aussi ceux dont la mission est proche de la nôtre, c’est-à-dire celle de permettre aux gens d’utiliser le vélo pour se déplacer. Les vélos pliants y contribuen­t… de même que les vélos cargos, qui sont devenus une évidence depuis que nous sommes parents !

Qu’aimeriez-vous réaliser dans le même esprit, c’està-dire celui d’amoindrir votre impact sur l’environnem­ent ?

Je le répète: trouver un débouché à Montréal à mes cartons ! Nous travaillon­s également à encourager nos employés à tendre vers le zéro déchet. Pour le lunch, nous leur fournisson­s des boîtes de façon à ce qu’ils s’approvisio­nnent chez les commerçant­s aux alentours. Ces derniers se sont habitués et remplissen­t bien les boîtes!

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