ENVIRONNEMENT
Détaillants responsables
Travailler dans le domaine du vélo n’absout pas d’une implication environnementale sous prétexte que le produit favorise un comportement écologique. Le travail quotidien des détaillants a un impact sur l’environnement. Certains, comme Dumoulin Bicyclettes, s’engagent à le réduire au minimum. Pierre-Marie Legrain, copropriétaire, nous explique comment.
Quelles sont les principales sources de pollution dans une boutique de vélo ?
Les emballages de protection et d’expédition des vélos. Les boîtes de carton sont recyclables, mais beaucoup d’éléments de protection des vélos – polystyrène, papier à bulles et autres – trouvent plus difficilement preneur. Nous ne nous voilons pas la face: une bonne partie n’est pas recyclée. Il semblerait que le carton comportant des agrafes n’ait pas une grande valeur; j’aimerais tellement trouver à Montréal un débouché fiable au carton! Du côté des pièces et accessoires, qui arrivent emballés, nous passons un maximum de commandes de marchandise en vrac pour des produits comme des chaînes, des cassettes, des roues libres, des gaines et câbles afin d’éviter le suremballage. Nous discutons de ce sujet et d’environnement avec les représentants des distributeurs, il y a une écoute, mais du travail reste encore à faire.
Réparation versus nouveau vélo : quelle est votre politique quand vous parlez à vos clients ?
Nous réparons tout ce qui est réparable. Cependant, nous effectuons toujours une évaluation rigoureuse. Nous voyons ensuite avec le client ce qu’il est prêt à faire. Nous ne nous priverons pas de conseiller de transformer en vélo d’hiver une monture dont la tige de selle ou le pédalier est figé.
Certaines actions sont-elles plus aisées à faire que d’autres, dans une boutique de vélo ?
Ç’a été super facile de vendre des produits de lubrification et de nettoyage en vrac. Ça nous parvient en bidon de 20 L, et nous expliquons à nos clients que chaque contenant vendu est réutilisable et qu’on peut employer des burettes conçues exprès. Les clients s’habituent et viennent faire le plein. Aussi, nous ne possédons plus de camion. Nous en louons au besoin. D’une part, nous économisons, et d’autre part, ça nous oblige à faire un effort de rationalisation de nos déplacements.
Vous fixez-vous des balises en matière d’approvisionnement ?
Quand nous sommes capables de dénicher des fournisseurs ou des artisans à proximité, nous y allons. Nous soutenons aussi ceux dont la mission est proche de la nôtre, c’est-à-dire celle de permettre aux gens d’utiliser le vélo pour se déplacer. Les vélos pliants y contribuent… de même que les vélos cargos, qui sont devenus une évidence depuis que nous sommes parents !
Qu’aimeriez-vous réaliser dans le même esprit, c’està-dire celui d’amoindrir votre impact sur l’environnement ?
Je le répète: trouver un débouché à Montréal à mes cartons ! Nous travaillons également à encourager nos employés à tendre vers le zéro déchet. Pour le lunch, nous leur fournissons des boîtes de façon à ce qu’ils s’approvisionnent chez les commerçants aux alentours. Ces derniers se sont habitués et remplissent bien les boîtes!