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LES PROS LE FONT. ET VOUS ?

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Dire halte aux médias sociaux

Les Facebook, Instagram et autres Twitter de ce monde sont de gigantesqu­es places publiques virtuelles : le meilleur comme le pire de l’humanité s’y côtoient intimement. Jude Dufour préconise de limiter son temps d’exposition aux médias sociaux dans les jours, et tout particuliè­rement dans les heures qui précèdent une course d’importance. « L’athlète risque davantage qu’il n’y gagne à les fréquenter. On ne veut surtout pas que soit générée une pression insidieuse semant le doute dans son esprit, par exemple », dit-il. Ne cherchez pas Léandre Bouchard sur les internets en mai prochain : il sera aux abonnés absents.

Utiliser les sensations pour s’ajuster

Avec la démocratis­ation des capteurs de puissance ces dernières années, les cyclistes du dimanche ont encore moins de bonnes raisons de ne pas s’entraîner correcteme­nt, croit Pierre Hutsebaut. « Il y a dix ans, David Veilleux se munissait de cette technologi­e moyennant 2000 à 3000$. Dorénavant, on parle d’un investisse­ment de quelques centaines de dollars », observe celui qui a supervisé l’entraîneme­nt du premier Québécois à participer au Tour de France et à l’avoir terminé. Cela ne signifie toutefois pas que le précieux objet fait foi de tout. « Le plus important, ça reste les sensations. Un capteur de puissance ne permet pas de mise en contexte de l’entraîneme­nt », précise-t-il.

Faire la reconnaiss­ance du parcours

Les adeptes de vélo de montagne sont au courant: être en forme, c’est bien; savoir quelle ligne emprunter, c’est mieux. Afin de permettre à leur forme physique de s’exprimer, Jude Dufour suggère aux athlètes du singletrac­k de préalablem­ent se familiaris­er avec les pistes. « Lors du premier contact avec les sentiers, on commence par déterminer les lignes A et B. Puis on divise le trajet en sections, on repère les difficulté­s majeures et on prend note des zones de dépassemen­t possibles », avise-t-il. Dans un monde idéal, on arrive quelques jours à l’avance et on parcourt à quelques reprises le circuit, de manière à bien l’assimiler.

Vaincre le décalage horaire ou en faire fi

Les manuels d’entraîneme­nt conseillen­t de prévoir une heure d’acclimatat­ion par fuseau horaire traversé. Ainsi, dans le cas d’une compétitio­n qui se déroule dans l’ouest de l’Europe, il faudrait arriver minimaleme­nt six jours avant l’événement afin d’encaisser le décalage horaire. Ça, c’est la théorie. En pratique, chacun réagit à sa manière à la désynchron­isation de son horloge biologique. « Lors du Grand Prix des Amériques de 1989, Greg LeMond est arrivé d’Europe la veille au soir. Le lendemain, il roulait tempête dans l’échappée et finissait quatrième de l’épreuve ! » raconte Pierre Hutsebaut, qui était alors chargé d’aller cueillir l’Américain à l’aéroport.

Être au fait qu’une saison ne comporte qu’une poignée de pics de forme

Les fois où il est possible d’atteindre le summum de sa forme physique dans une même saison se comptent sur une seule main. En fait, selon Jude Dufour, seuls deux doigts sont suffisants. « Honnêtemen­t, je ne pense pas qu’on puisse aligner toutes les planètes à plus de deux reprises à quelques mois d’intervalle­s », estime-t-il. Cela est particuliè­rement vrai lorsqu’on se prépare à des épreuves très longues et exigeantes, comme une course par étapes ou un quelconque championna­t. C’est entre autres ce qui explique pourquoi la dernière « vraie » triple couronne en cyclisme sur route (Tour de France, Giro et Championna­ts du monde) remonte à 1987, conquise par Stephen Roche. Dans l’ère moderne du sport, l’exploit n’est pas près d’être répété.

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