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Les vélos de la colère

Les raisins de la colère a beau faire partie des monuments de la littérature américaine du XXe siècle, il me tombe des mains. Voilà, c’est dit : sa lecture m’ennuie. Du haut de ses 81 balais, le roman iconique de John Steinbeck, qui raconte la piteuse équipée d’une famille de migrants ayant subi le Dust Bowl, sent la poussière. Ce n’est manifestement pas le cas de Charlie, Cameron, Leon, Red et Olive, de jeunes Australiens fascinés par les Joad, les héros du bouquin. Dans Les vélos de la colère ( The Bikes of Wrath), les cinq amis pédalent sur les traces de cette famille qui, à l’instar de trois millions d’Américains lors de la Grande Dépression, a tout quitté pour prendre la route de la Californie en quête d’une vie meilleure. Le documentaire suit la troupe sur la mythique 66, une épopée de 2600 km réalisée avec à peine 420 $ en poche. La magie opère et les questions affleurent : l’Amérique de Trump est-elle si différente de celle décrite dans les Raisins ? Écarts de richesse, xénophobie et désenchantement ne sont-ils pas inscrits dans l’ADN même des États-Unis ? Pour y répondre, pas le choix : une plongée dans l’oeuvre maîtresse s’impose. Je me réessaie, promis. Les vélos de la colère ( The Bikes of Wrath), de Doss Flamingoss, disponible à l’adresse vimeo. com/ondemand/tbowfilm (12,76 $)