5 côtes pour maillots à pois
Plat, le Québec? Que nenni! Pour le prouver, cinq ascensions qui plairont tout particulièrement aux grimpeurs.
Les côtes de Roche Bas-Saint-Laurent
Les amateurs de vélo de Rimouski et des environs connaissent bien cette série de courtes mais redoutables bosses. La partie de plaisir débute dès la sortie du village de Sainte-Angèle-de-Mérici, sur la route 264, et se poursuit pendant 3,39 km. La montée est constante – peu de plat –, mais irrégulière. À plusieurs reprises, des raidillons avoisinant les 15% brisent le rythme et forcent à jouer du dérailleur. Ça sent le moteur qui chauffe! C’est pourquoi elle est réputée auprès des pelotons du coin, qui la fréquentent assidûment. On dit d’ailleurs que les frères Gervais et Martin Rioux, originaires de Mont-Joli, y ont affûté leur passion pour la petite reine. Comme quoi il y a un peu de cette longue bosse tortueuse dans l’ADN des vélos Argon 18...
Le mont Mégantic Cantons-de-l’Est
Grimper jusqu’à l’observatoire qui coiffe le mont Mégantic à la seule force de ses jambes fait office de pèlerinage auprès des cyclistes du Québec. Et pour cause : il faut gagner son ciel! La montée de 5,17 km a beau être courte, elle offre un 500 m de dénivelé avec des pourcentages sévères, qui dépassent allègrement les 15% sur certaines portions. Voilà de quoi plonger le plus longiligne des grimpeurs dans un océan de souffrance. Hormis un court replat à la mi-pente, aucun répit ne s’offre à lui. Bien sûr, prévoir des développements conséquents permet de vaincre plus facilement une des côtes, sinon LA côte, parmi les plus difficiles au Québec. Attention à la descente: la qualité douteuse du revêtement bitumé rend spécialement désagréable le retour à l’entrée du parc national du Mont-Mégantic.
Le col Sans nom Charlevoix
Saviez-vous qu’il existe un seul col de première catégorie au Québec? Celui-ci emprunte la route 381, au nord de Saint-Urbain, et traverse le petit parc des Laurentides en direction du Saguenay. Afin de bien comprendre pourquoi il mérite ce titre, il faut décortiquer la formule mathématique utilisée pour catégoriser les cols selon leur degré de difficulté, soit le pourcentage de la pente au carré multiplié par la distance. Le pointage obtenu permet de déterminer si le candidat est du calibre du col du Tourmalet (hors catégorie) ou s’il ne mérite même pas ce titre (non classé). Dans le cas du col Sans nom, son pointage lui permet à peine de se faufiler dans la première catégorie. Reste que le défi physique est conséquent, d’autant plus que l’itinéraire traverse un coin reculé où il est difficile de se ravitailler.
La côte de la Montagne Québec
Avec ses 300 m à 11 %, la côte de la Montagne remporte le titre de talus, sans plus. Lorsque combinée immédiatement avec la côte de la Potasse et celle des Glacis, la plus vieille rue de Québec – Samuel de Champlain en aurait dessiné le tracé en 1630 – devient soudainement un bon défi sportif. Parlez-en au peloton composé de la fine crème mondiale sur deux roues. Depuis près de dix ans, celui-ci l’avale chaque automne à plusieurs reprises à l’occasion du Grand Prix cycliste de Québec. Fait intéressant : les pros du World Tour sont loin d’être les premiers athlètes à s’y disputer la gagne ; une épreuve s’y tenait déjà vers la fin du XIXe siècle ! L’humble amateur gagne quant à lui à l’inclure dans un itinéraire constitué de plusieurs des quelque 20 bosses qui séparent la Basse-Ville de la Haute-Ville.
La montée du rang Grand-Beloeil Lanaudière
On trouve dans le rang Grand-Beloeil, à un jet de pierre de Saint-Côme, une des montées les plus casse-pattes de la région de Lanaudière. Le segment de 2,86 km emprunte une route secondaire boisée typique des contreforts des Laurentides. Ici, pas de pourcentages prohibitifs, mais une rampe de 5 % de moyenne qui permet au cycliste de se mettre en orbite, comme le veut l’expression consacrée. En prime: quelques courts plateaux qui, à défaut d’être propices à la roue libre, soulagent temporairement les quadriceps. On aime la tranquillité des lieux, la circulation anecdotique et la qualité du bitume, des attraits qui rendent cette ascension particulièrement roulante. Et plaisante.