Velo Mag

Un garnotte en alu made in Québec

Avance est la division aluminium du groupe Visceral Performanc­e, qui réunit également les vélos en titane T-Lab, l’entreprise de réparation Cycle FX et les bâtons de hockey en carbone Lethal. Les modèles de la gamme Avance, dont le G1 testé, sont tous fab

- par Philippe Auclair

Lorsqu’on recherche un vélo abordable en aluminium, Avance s’avère une belle option québécoise. Trois modèles figurent dans le catalogue, tous personnali­sables en ligne sur le site du fabricant (couleur, composante­s, grandeur…). Selon Roberto Rossi, cofondateu­r de Visceral, l’objectif est de rendre accessible­s à tous la qualité et les avantages d’un vélo sur mesure. Notre G1 était tout frais sorti de la chaîne de fabricatio­n quand nous l’avons reçu. J’ai été agréableme­nt surpris par la qualité du vélo ; on a droit ici à une monture conçue et réalisée par des ouvriers d’expérience qui n’en sont pas à leur premier vélo. Les soudures d’aluminium sont bien égales, la peinture est irréprocha­ble, l’assemblage et l’ajustement de notre vélo de test sont sans anicroche, et le choix des composante­s n’a rien à envier aux modèles dans la même catégorie de prix. On a un beau vélo bien réalisé, qui fera tourner les têtes pour peu qu’on choisisse une couleur éclatante. Côté tailles, cinq choix s’offrent au futur acheteur, allant du très petit (XS) au très grand (XL).

Le cadre est composé d’aluminium 7000 d’origine italienne, et le tube diagonal est surdimensi­onné pour un bon transfert de puissance. Le tube supérieur est ovalisé, un peu similaire au T-Lab en titane de la même maison que nous avions essayé (voir Vélo Mag de juillet 2019).

L’étrier de frein à disque arrière est directemen­t fixé sur une pièce de métal soigneusem­ent usinée. Cette dernière est solidement vissée au point de liaison entre les haubans et les bases. C’est une solution novatrice d’un point de vue manufactur­ier, car cela rend l’ajustement du frein arrière plus aisé. D’ailleurs, ce concept est repris de l’autre côté, avec une pièce tout aussi précise qui reçoit à la fois le dérailleur et l’axe traversant.

Les bases sont asymétriqu­es, permettant une bonne rigidité latérale. Le câblage est interne, la fourche en carbone vient déjà équipée avec cinq ancrages pour y fixer porte-bagage et garde-boue. On souligne le manque d’ancrages de série à l’arrière du vélo. Sachez qu’il est possible d’en ajouter au moment de l’achat du vélo, moyennant un extra. Le jeu de pédalier est un BB86, et le cadre, garanti 10 ans, permet l’utilisatio­n de roues 700 allant jusqu’à 40 mm de largeur.

Pour ce qui est des composante­s, pas de compromis : nous avons essayé un vélo avec un groupe complet Shimano 105 à 11 vitesses, à freinage hydrauliqu­e, jumelé à des périphériq­ues Zipp Service Course fort élégants. Notez qu’il faudra payer un surplus de 600 $ pour la version en Shimano 105. La configurat­ion standard est composée du groupe Sram Apex 1X (42/11-42). Les roues Mavic Allroad sont couplées à des pneus du même fabricant, des Yksion Elite Allroad 700 x 35. Le confort est assuré par une selle San Marco Era. Notre vélo de test, un «médium», offrait un pédalier 105 compact (50/34) et des manivelles de 170 mm. La cassette 11-32 permet une meilleure marge de manoeuvre hors des sentiers battus, mais il est aussi possible de choisir une cassette 11-28.

UN «GRAVELLE» À L’AISE SUR LE BITUME

Cette bête est certaineme­nt inspirée d’une géométrie de route, à laquelle ont été greffées des aptitudes hors route. La configurat­ion en double plateau rend nos sorties sur le bitume franchemen­t agréables, les bons ratios de la cassette favorisant les changement­s de cadence progressif­s. La position sur les cocottes est bien relevée, pour une bonne prise en main davantage orientée endurance.

Les changement­s de vitesse se font avec brio (bon, d’accord, il est un peu plus lent qu’avec un Shimano GRX). Les 9,5 kg de l’ensemble sont dans la moyenne du marché, et l’aluminium transmet rudement bien la puissance aux roues. Ces dernières sont capables d’en encaisser avec leurs 1720 g, permettant de bonnes relances et transmetta­nt bien la puissance au sol. Les pneus sont minimaleme­nt cramponnés afin d’optimiser le confort de roulement sur l’asphalte. On sent la limite d’adhérence en sentier sur terrain humide. En danseuse, le vélo réagit bien, s’engage facilement dans les changement­s de direction et grimpe également bien dans les petits sentiers de terre.

Le guidon n’est pas super évasé (choix plus routier), mais n’empêche pas de prendre appui dans une descente à bonne vitesse, y compris sur les routes de garnotte. Le freinage étant irréprocha­ble et modulable à souhait, on se sent en contrôle. L’alu est limité quand vient le temps d’absorber les vibrations, et c’est là que la pression dans les pneus vient jouer un rôle important ; on peut la baisser pour aller chercher un peu plus de confort. La tige de selle en carbone et la selle viennent aussi contribuer à rendre le séjour en selle plus agréable.

En bref, le G1 est un vélo super intéressan­t pour un routier qui veut s’échapper du bitume de temps en temps. On a affaire à un vélo abouti, aux inspiratio­ns routières doublées d’une polyvalenc­e hors route. Le tout fait ici au Québec en quatre semaines, ce n’est pas rien !

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 ??  ?? Le groupe Shimano 105 accentue le caractère routier du Avance.
Un vélo en aluminium fabriqué au Québec, une chose plutôt rare...
Le groupe Shimano 105 accentue le caractère routier du Avance. Un vélo en aluminium fabriqué au Québec, une chose plutôt rare...
 ??  ?? Le vélo peut recevoir des pneus jusqu’à 40 mm de large.
Le vélo peut recevoir des pneus jusqu’à 40 mm de large.
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 ??  ?? Ce ne sont pas les ancrages qui manquent sur la fourche pour y fixer des accessoire­s.
Ce ne sont pas les ancrages qui manquent sur la fourche pour y fixer des accessoire­s.
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