Moustache Samedi 27 Trail 6 : le rêve électrique Avance G1 : un garnotte en alu made in Québec
Moustache Bikes est un fabricant français qui propose une vaste gamme de vélos à assistance électrique pour toutes les pratiques cyclistes. Son distributeur au Québec nous a gentiment prêté un Samedi 27 Trail 6 pour en faire l’essai, ce qui est rare en ce
Le Samedi 27 Trail est un vélo de montagne aux roues de 27,5+ po habillées de pneus de 2,8 po de section. Il est à noter que le modèle 2021 équivalent, le Samedi 29 Trail, sera équipé de roues de 29 po. Son cadre est fait de tubes en aluminium hydroformés et soudés au TIG, dont certaines soudures sont polies, donnant une allure fluide et soignée. La biellette de suspension en aluminium forgé relie le triangle arrière à l’amortisseur et contribue à la robustesse de l’ensemble. Moustache opte pour une plateforme de suspension à quatre membrures (four bars), un système assez simple et efficace offrant 150 mm de débattement couplé à l’amortisseur maison nommé Magic Grip Control. Le triangle principal est soutenu par une fourche Fox Float 34, elle aussi offrant 150 mm.
Le coeur du vélo est animé par un moteur électrique Bosch CX de 250 W, annonçant une assistance maximale au pédalage de 340 % ! Cette puissance est alimentée par une batterie Bosch Power Tube de 625 Wh. Elle est contrôlée à l’aide de la manette – que nous devrions plutôt appeler «contrôleur» – Bosch Purion, placée du côté gauche du guidon et proposant six modes : Off, Eco, Tour, e-MTB, Turbo et Walk (ou marche).
ASSISTANCE ÉLECTRIQUE BIEN INTÉGRÉE
L’intégration de l’assistance électrique est judicieusement réalisée et permet au vélo de garder des lignes fluides tout en
optimisant la position du centre de gravité du vélo (centré et bas – un point important considérant que la masse du vélo est non négligeable à près de 24 kg). La recharge se fait sans tracas avec le connecteur lui aussi intégré au cadre. La batterie peut aussi s’enlever en un clic de clé.
Les systèmes de transmission et de freinage sont assurés par l’équipementier Shimano, alors que le reste du montage (roues, poste de pilotage et tige de selle) est essentiellement constitué de composantes maison.
Après des ajustements relativement simples du SAG (mesure de l’affaissement) et du rebond, facilités par l’indicateur de SAG sur l’amortisseur, il est temps de voir comment se comporte cette bête électrique en sentier.
PUISSANCE SUR LES SENTIERS
La première prise en main révèle une position bien centrée et droite sur le vélo. Avant de m’aventurer en sentier, j’explore les différents modes d’assistance, pour rapidement constater que le mode Turbo devra être réservé aux longues montées raides, mais peu techniques. En commençant par monter sur des sentiers plus ou moins techniques et sinueux, les modes e-MTB et Turbo me permettent de gravir la montagne avec peu d’effort et plus concentré sur le pilotage, car la vitesse en montée est certainement doublée par rapport à ma pratique habituelle.
Lorsque les sentiers deviennent plus techniques et serrés, avec beaucoup de racines et de roches glissantes, il est plus difficile de maintenir une bonne ligne, et le mode Tour s’impose. Il permet une moins grande assistance au pédalage, une vitesse réduite et un meilleur contrôle. L’engagement et le désengagement du moteur sont quasi instantanés, avec un délai à peine perceptible. Fait intéressant pour l’adepte que je suis des passages d’obstacles en puissance, il faut veiller à ce que le moteur soit bien en prise au bon mode pour bénéficier de l’assistance, sinon le poids du vélo non assisté ne vous facilitera pas la vie. Une technique de pédalage moins engagée, toujours en utilisant le moteur, est donc de mise afin de tirer profit au mieux de l’assistance électrique.
La géométrie du cadre encourage les montées en position assise. Quant aux bases longues, couplées au puissant moteur, elles permettent de franchir des sections autrement impensables. Les passages entre les modes d’assistance sont instinctifs. Après quelques sorties, je m’habitue à piloter avec toute la puissance disponible, et le mode e-MTB s’avère le plus approprié, la puissance du moteur se modulant en permanence à mon pédalage.
Lorsqu’on cesse de pédaler, comme en descente, le moteur ne fournit plus d’assistance, donc, en principe, le vélo se comporte comme tout autre trail bike, sauf que son poids devient handicapant. Si on désire être plus créatif dans nos choix de lignes, la masse du Samedi 27 le rend moins nerveux et, par conséquent, il a tendance à rester plus près du sol, plutôt que de vouloir profiter de chaque bosse pour survoler le terrain.
Autrement, le vélo est stable et sa suspension procure une bonne traction de la roue arrière. L’amortisseur procure également un bon soutien en fin de course (pas de sensation de cogner au fond, même en utilisant tout le débattement disponible). Par contre, Il est un peu dur en début de course, ce qui donne un pédalage plus exigeant que confortable. La fourche, avec l’amortisseur Grip, fonctionne bien, quoiqu’un peu raide lorsqu’il y a de petits impacts. Sinon, pour un pilote qui aspire à réellement exploiter le vélo en descente, la fourche de série 34 sera un peu limite. La série 36 offrirait plus de soutien et de rigidité.
Côté choix de pneumatiques, la gomme d’entrée de gamme Dual Compound de Maxxis et une carcasse EXO assez légère et fragile ne rendent pas justice au Samedi 27. Une gomme plus adhérente, comme celle du 3C Maxx Terra de Maxxis, aurait été appréciée et aurait certainement facilité le pilotage en terrain rocheux, racineux et humide.
Le reste des composantes permet un comportement exemplaire, les roues offrant assez de rigidité pour un pilotage précis, les freins étant suffisamment puissants et la transmission fonctionnant sans faille.
Le débattement de 150 mm me semble idéal, puisqu’il procure au vélo une grande adaptabilité. Quant au poids, il n’est pas une limitation, à condition de piloter judicieusement avec le moteur.
Le Moustache est un réel VTTAE qui laisse au cycliste la tâche de piloter et qui permet de faire de longues sorties sans s’épuiser. Selon Bosch, l’autonomie de la batterie est d’environ 82 km. J’ai constaté qu’après deux bonnes heures en sentier et plus de 24 km, j’ai utilisé environ 25% de la batterie. Donc, pour une sortie de quatre ou cinq heures, pas de soucis à l’horizon… hormis vos limites physiques qui vous rappelleront à l’ordre.