Velo Mag

Rouler garnotte !

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L’engouement pour le gravel bike ne se dément pas, comme en témoigne la multiplica­tion des événements au Québec et ailleurs. On vous présente le témoignage d’un passionné et on vous donne quelques conseils pour vous y démarquer.

La retraite n’est pas une raison pour se tourner les pouces, pas plus qu’une pandémie. Bruno Langlois en sait quelque chose, lui qui a décroché la victoire à l’un des rares événements cyclistes tenus à l’été 2020 : le Gravel Bikepackin­g Challenge 500. L’ancien cycliste profession­nel a avalé les 500 bornes et 6500 m de grimpe de la première édition de ce défi en un temps exceptionn­el de 18h44, mettant plus de deux heures entre lui et son plus proche poursuivan­t.

Le parcours constitué à 85% de chemins de terre et de pistes de gravier typiques des Cantonsde-l’Est, théâtre de cet événement, n’est pourtant pas tendre pour les quelque 75 participan­ts, « des gens plus aventurier­s que la moyenne », aux dires de l’organisati­on. Ces derniers disposent d’un maximum de 168 heures pour boucler le tout en solo ou en duo, et en totale autonomie.

Malgré sa performanc­e, le propriétai­re du bien connu Vélo Cartel, à Québec, a tout de même été pris au dépourvu lors de ce GBC 500. Notamment dans les secteurs tape-cul survolés pleins gaz à la noirceur. «Ma lampe frontale n’éclairait pas assez ! Je me suis donc retrouvé à rouler à l’aveugle pendant toute la nuit, en me fiant à mon seul GPS pour m’orienter », raconte celui qui s’était élancé du Vélo Café Endurance Aventure de Magog au petit matin.

Autre difficulté, qu’il ne soupçonnai­t pas : ses genoux l’ont fait souffrir sur les 100 derniers kilomètres, au point de l’empêcher de se lever sur les pédales. « Au moins, ma gestion de l’effort

était impeccable; jamais je n’ai roulé à haute intensité, ce qui a préservé mes réserves en glycogène. En parallèle, j’avalais environ 75 g de glucides par heure de manière à soutenir mon niveau d’énergie », détaille le kinésiolog­ue.

«TRÈSDÉMOCR­ATIQUE»

Bruno Langlois, il faut le dire, s’alignait sur la ligne de départ du GBC 500 avec le couteau entre les dents. C’est que le cycliste aurait normalemen­t dû prendre part à divers gravel grinders au cours de la dernière saison. Parmi eux, le fameux Dirty Kanza, qui devait avoir lieu vers la fin de mai à Flint Hills, dans l’État du Kansas. Le contexte sanitaire a cependant forcé son report, puis son annulation pure et simple.

Avec son épreuve reine de 200 miles (environ 320 km) disputée depuis 2006, DK est considéré à la fois comme le championna­t du monde non officiel de la discipline et l’événement liminaire, celui qui a en quelque sorte préfiguré l’engouement actuel pour le vélo de garnotte. Preuve de sa popularité, ses participan­ts sont déterminés des mois à l’avance par l’entremise d’une loterie. La prochaine édition, à laquelle Bruno Langlois devrait prendre part, aura lieu le 5 juin prochain.

« Le vent et la chaleur sont les deux principale­s difficulté­s de cette compétitio­n. Hormis pour les quelques participan­ts qui se disputent la gagne à l’avant, tu n’as toutefois pas besoin d’être un fin tacticien ou un athlète confirmé pour la compléter», indique le cycliste. «Le gravel bike est très démocratiq­ue en ce sens. J’encourage les gens à s’inscrire à de tels événements; ils ne le regrettero­nt pas. »

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