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Vélo de montagne : un sport pour les jeunes

- par Gilles Morneau

Rien de plus normal pour un parent que de vouloir transmettr­e à ses enfants son amour du vélo de montagne. Bonne nouvelle, cette transmissi­on est plus facile que jamais grâce aux outils disponible­s et à la recrudesce­nce de centres offrant des sentiers adaptés. Quelques trucs afin de ne pas brûler les étapes.

2 ã 5 ans

Dès qu’il sera en âge de marcher, votre bambin aura du plaisir sur sa draisienne, un vélo sans pédales qui permet de travailler l’équilibre. Au début, il marchera debout, sans s’asseoir sur la selle. Petit à petit, il gagnera en assurance et poussera avec ses jambes, bien assis. Il en arrivera à se laisser aller de plus en plus vite, en équilibre, les pieds sur les appuis. À partir de là, il est prêt à suivre la famille dans des sentiers très faciles, quitte à lui donner une légère poussée de temps à autre ou à le tirer à l’aide d’une bande élastique conçue à cet effet.

Une autre activité amusante consiste à faire monter votre rejeton sur votre vélo équipé d’un dispositif Shotgun ou Mac Ride. Bien niché entre vos bras, assis sur sa selle au-dessus de votre tube horizontal, les pieds dans des étriers, les deux mains sur le guidon, bout de chou apprendra à suivre les bonnes lignes, à s’incliner dans les virages, à s’accrocher quand ça brasse. Il sera moins dépaysé plus tard, quand viendra le temps de rouler seul en sentiers. La position peut sembler précaire, voire dangereuse en cas de chute, cependant les habitués du système se font rassurants: il suffit de choisir des sentiers faciles et d’y aller mollo.

3 ã 8 ans

Quand votre mousse sera à l’aise sur sa draisienne, qu’il saura contrôler sa vitesse et garder son équilibre sans que ses pieds touchent le sol, ce sera le moment de lui procurer un vrai vélo comportant pédales et freins. Selon sa grandeur, celui-ci sera doté de roues de 16 ou 20 po, sans suspension. Si la transition s’avère malaisée, enlevez les pédales et baissez la selle au maximum, afin de laisser votre loupiot se familiaris­er en mode draisienne avec son nouveau vélo. Dès que le petit sera en confiance, ramenez le vélo en mode pédalage. Quand il maîtrisera les départs et les arrêts, quand il saura à quel moment et de quelle façon freiner et changer ses vitesses, vous lui proposerez des défis : franchir de petits obstacles, monter ou descendre la chaîne de trottoir, etc.

Emmenez ensuite votre garnement effectuer de courtes sorties en sentiers, puis allongez progressiv­ement la durée. Débutez par des activités qu’il maîtrise, sur des surfaces présentant de faibles dénivelés. Donnez chaque fois un but à votre randonnée : allons voir le gros arbre, la chute, allons pique-niquer, faisons une chasse au trésor, etc.

Allez-y toujours par petits pas, tant sur le plan du kilométrag­e que du degré de difficulté. Songez que cette racine que vous surmontez aisément représente un obstacle non négligeabl­e pour ses petites roues. Les chutes arriveront tôt ou tard. Un bon casque, des gants et des genouillèr­es aideront à dédramatis­er ces incidents. Faites preuve de patience, prodiguez généreusem­ent les encouragem­ents. Lorsque l’enfant est fatigué ou mal disposé, inutile d’insister, rebroussez chemin. Si au contraire tout se passe bien, ne vous laissez pas emporter : une sortie trop longue ou trop difficile lui ôtera le goût de recommence­r.

Côté matériel, assurez-vous que les vélos de vos enfants sont en ordre et bien adaptés à leur taille. Ils grandissen­t tellement vite ! Périodique­ment, ajustez la hauteur de la selle et l’espacement entre les manettes de freins et le guidon. Les apprentis pilotes passeront en un clin d’oeil des roues de 20 po aux roues de 24 po à suspension avant, puis à celles de 26 po. Faites appel à vos amis ou aux babillards des clubs pour trouver la prochaine monture, usagée mais encore en bon état, ayant servi un an ou deux. Utilisez le même réseau pour vous défaire du vélo devenu trop petit.

8 á 15 ans

Àl’approche de l’adolescenc­e, vous verrez votre jeune forger son identité. Soudain, rouler en famille le tentera moins. Rassurez-vous, tout n’est pas perdu, l’école de vélo ou le club de vélo de montagne local est là pour prendre la relève. Les cours ou les sorties de club seront dès lors un rendez-vous régulier, deux ou trois fois par semaine, et l’occasion de se faire de nouveaux amis. Au sein d’un tel groupe, le gamin s’amuse et progresse très rapidement, car à cet âge, il accorde plus d’attention aux enseigneme­nts de son entraîneur qu’à ceux de ses parents…

Soyez à l’affût des opportunit­és. En outre des clubs, certains centres programmen­t à l’intention des jeunes des séances régulières de formation. Parfois, un cours privé ou semi-privé sera plus efficace qu’un cours de groupe s’il y a lieu de rattraper un retard ou de dénouer un blocage. Les camps d’été spécialisé­s constituen­t aussi d’excellente­s occasions de socialiser tout en apprenant.

Une autre stratégie consiste à organiser des sorties de groupe en compagnie d’autres familles. En présence d’étrangers ou d’amis, le jeune fera moins de caprices et sera motivé à se dépasser.

Rappelez-vous ces mots d’ordre, quel que soit l’âge : ne pas bousculer les étapes, respecter le rythme d’apprentiss­age, ne jamais mettre de pression, s’abstenir de faire des comparaiso­ns avec les autres. Et si jamais votre enfant n’aime pas le vélo de montagne, tant pis, vous aurez essayé. Qui sait, il y reviendra peut-être à l’âge adulte, et sa technique ne sera pas perdue.

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