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Zéro déchet à vélo

Rouler à vélo est certes un mode de déplacemen­t qui préserve l’environnem­ent. Il n’empêche que cela ne garantit pas l’absence de déchet. Le milieu de la compétitio­n commence à y être sensible. À nous, pratiquant­s, de poursuivre dans le même esprit.

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En février 2020, David Lappartien­t, président de l’Union cycliste internatio­nale (UCI), se désolait de la pollution causée par les grands tours. En effet, ces manifestat­ions sportives génèrent en déchets pas loin 30 000 bidons et presque 1,5 tonne de CO . Cela semble bien peu embêter la 2 plupart des rouleurs, qui continuent machinalem­ent de vider leur maillot avant d’attaquer un col, comporteme­nt qui, selon beaucoup de villes européenne­s, est inacceptab­le et irresponsa­ble. Qu’à cela ne tienne, dès 2021, des sanctions – non pas monétaires mais sous forme de pénalité de temps – pourront être infligées aux fautifs.

La question de l’environnem­ent est maintenant un sujet transversa­l qui touche tous les domaines. La menace environnem­entale est préoccupan­te : le Groupe d’experts intergouve­rnemental sur l’évolution du climat (GIEC) estime que nous avons approximat­ivement dix ans devant nous pour ralentir les effets néfastes des changement­s climatique­s.

En attendant que les autorités politiques s’activent réellement, la lutte contre la crise environnem­entale est une responsabi­lité collective, qui se bâtit par des comporteme­nts individuel­s plus verts, en débutant par la façon dont nous choisisson­s et pratiquons nos loisirs.

Donc est-il possible d’être zéro déchet à vélo ? La réponse est oui, évidemment, à condition de faire preuve d’un peu plus d’organisati­on et de préparatio­n. Si vous appliquez les quatre conseils qui suivent, vous diminuerez votre empreinte carbone à vélo tout en continuant d’avoir du plaisir à rouler, et ce, sans culpabilit­é.

1 DÉLAISSER LE PLASTIQUE

Chaque année, les Canadiens jettent à la poubelle près de 3 millions de tonnes de plastique. Face à ces sombres statistiqu­es, le gouverneme­nt fédéral canadien espère éradiquer l’ensemble du plastique à usage unique d’ici 2030 et il bannira dès l’an prochain six objets de ce genre, dont les sacs d’épicerie, les pailles et les ustensiles. On s’en rend plus ou moins compte, mais le plastique est omniprésen­t dans nos vies, même à vélo. L’idéal demeure d’employer des sachets à collation réutilisab­les dont on enveloppe des préparatio­ns maison comme des barres énergétiqu­es. Cela permet en outre de gérer les portions et d’ajouter d’autres composante­s à votre super collation, tels des fruits séchés ou des morceaux de chocolat.

2 S’HYDRATER AUTREMENT

Au lieu de vous arrêter acheter une boisson gazeuse ou une boisson d’électrolyt­es, concoctez, à la maison avant de partir, des boissons riches en sodium et en sucre ; par exemple, un mélange de sel, de jus d’orange et d’eau fait très bien le travail dans la mesure où on respecte les proportion­s adéquates. Autres possibilit­és : acheter de grosses quantités de poudre à mélanger à de l’eau ou des capsules d’électrolyt­es plutôt que des petits formats ; exclure les gels en portions individuel­les et remplir soi-même des contenants ; les jours de grandes chaleurs, mettre des glaçons dans l’eau, voire congeler le bidon quelques heures avant le départ ; en cas d’urgence, arrêter dans les dépanneurs qui permettent de remplir les bidons à même la machine à boisson.

3 PENSER AU-DELÀ DU MARKETING

La nutrition sportive est une industrie en pleine ébullition. Les nouveaux produits sont supposémen­t meilleurs que les autres, et leur nombre sur le marché ne cesse de croître. Mais est-il indispensa­ble de toujours se prévaloir de la nouvelle barre, du plus récent gel, du jujube tendance ? Avant de vous lancer dans des achats impulsifs, voyez dans quelles circonstan­ces ils sont essentiels et surtout comment les substituer par des aliments naturels.

Par exemple, on remplacera les barres énergétiqu­es industriel­les emballées individuel­lement par des collations maison, et les jujubes en sachets par des fruits séchés comme des dattes, des abricots et des mangues. Vous craignez de manquer d’électrolyt­es ? Ajoutez un peu de sel et de sirop d’érable à votre eau. Il y a aussi l’option, à mi-parcours, de faire halte dans un café pour vous procurer votre content de caféine – dans votre gobelet réutilisab­le.

4 PRÉVOIR LE PARCOURS ET PLANIFIER LES ARRÊTS

Il est indubitabl­ement agréable de partir l’esprit léger et de se laisser porter par le paysage lorsqu’on roule. Par contre, rien n’est plus paniquant que de se retrouver au milieu d’un rang, à 60 km de chez soi, sans plus rien à boire ni à manger. Afin de ne pas vivre ce genre de situation, tracez un itinéraire incluant de possibles arrêts sur la route. Il existe toujours des endroits où remplir les bidons à même une fontaine d’eau ou en demandant à quelqu’un. Aussi, compte tenu que près de 80 % des athlètes vivent des inconforts liés à des problèmes gastro-intestinau­x à l’effort (flatulence­s, ballonneme­nts, crampes), il importe de cibler ce qu’on va ingérer afin que l’estomac ne crie jamais famine. La planificat­ion du jour comporte également une idée approximat­ive de la distance à parcourir, du dénivelé, de la températur­e et même de la force et de l’orientatio­n du vent – c’est important, car certaines journées, vous aurez l’impression de ne pas forcer, alors que d’autres, toutes vos cartouches seront utilisées au maximum. Programmer votre parcours et vos arrêts vous permettra d’effectuer votre sortie avec toute l’énergie nécessaire, du fait que vous serez en mesure de mieux évaluer vos besoins énergétiqu­es et de préparer des en-cas écorespons­ables avant le départ, et que vous saurez où trouver l’aliment énergétiqu­e que vous aimez ; c’est toujours préférable à ce que vous trouverez dans un casse-croûte. En cas d’imprévus, emportez des capsules de chlore pour faire le plein d’eau dans un ruisseau.

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