Les fugitives
Une route à soi, de Catherine Blais, présente ces femmes cyclistes, automobilistes et aviatrices qui, entre 1890 et 1940, sortent du cercle étroit de leur existence grâce aux moyens de transport. En plus de vivre l’expérience de la modernité, ces pionnières de la locomotion express ont fait réagir et ont eu un impact sur l’évolution de la société. Ces fugitives qui possédaient la capacité de se mouvoir rapidement ont changé la perception de la « femme moderne » de l’époque. Évidemment, je m’intéresse particulièrement à la cycliste. Bien que la cyclomania ait la cote à la Belle Époque (aux alentours de 1890), ce n’est pas nécessairement facile pour les femmes qui s’aventurent à vélo en public. Les « hygiénistes » et les instances religieuses voient ça d’un mauvais oeil. Mais la pratique se poursuit et les mentalités évoluent. La petite reine occupe de plus en plus de place dans la société, chez les hommes comme chez les femmes. Femmes et bicyclettes inspirent les artistes, les écrivains et les publicitaires. Des guides pratiques sont même écrits par des femmes ; ces leçons de cycles fournissent à la fois des conseils et une argumentation en faveur de l’adoption du sport vélocipédique. En 1920, l’automobile prend le relais du deux-roues. C’est à son tour d’être gage de liberté. Heureusement, la bicyclette a continué son petit bonhomme de chemin, et ce, pour le bien-être de tous. Une route à soi : cyclistes, automobilistes, aviatrices (1890-1940), de Catherine Blais, Les Presses de l’Université de Montréal. (JS)