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NUTRITION

Bien manger pour bien vieillir

- par Catherine Trudel Guy • Nutritionn­iste du sport

Le vieillisse­ment comporte certains avantages, telles la sagesse et l’expérience. À la retraite, outre la liberté de rouler quand bon nous semble, une certaine amertume peut toutefois se faire sentir lorsque le corps peine à retrouver les sensations d’autrefois. L’alimentati­on peut-elle aider à suivre la cadence ?

Bien des changement­s physiologi­ques sont inévitable­s en vieillissa­nt. Malgré la panoplie de crèmes anti-âge et de supplément­s, et faute d’avoir trouvé la fontaine de jouvence, vaut mieux nous préparer mentalemen­t et physiqueme­nt à modifier certaines de nos habitudes d’entraîneme­nt afin de continuer à profiter de nos sorties à vélo.

Concrèteme­nt, dès l’âge de 30 ans, notre corps commence à subir des pertes graduelles qui nous mettent plus à risque de blessures liées à l’activité physique. Selon notre mode de vie, notre niveau d’entraîneme­nt et notre expérience personnell­e, cette diminution de la forme physique sera plus ou moins rapide au fil du temps. Ainsi, devant les nombreux changement­s qui s’effectuent avec les années, il est important de développer une stratégie afin de les apprivoise­r et d’en amoindrir les effets négatifs.

LIBERTÉ 50 ?

Globalemen­t, les premiers signes du vieillisse­ment se ressentent dans la durée de la récupérati­on après chaque entraîneme­nt, ainsi que sur la raideur musculaire, puisque les articulati­ons perdent de l’amplitude. Il est donc primordial d’espacer les séances de haute intensité, de s’étirer davantage, de bien récupérer avant de recommence­r et d’alterner avec des entraîneme­nts à faible intensité et sans surcharge musculaire.

Si vous observez des changement­s dans votre compositio­n corporelle, même en ne modifiant pas vos habitudes de vie, ditesvous que c’est tout à fait normal ! En effet, on remarque une diminution de la masse musculaire, principale­ment au niveau des fibres musculaire­s de type II, à contractio­n rapide, qui sont impliquées dans les efforts explosifs et de brève intensité. Laissez tomber les sprints de fin de course et faites davantage de la place à votre expérience et à votre endurance, qui se laissent guider par les fibres musculaire­s de type I, à contractio­n lente. Il sera d’autant plus important de consommer suffisamme­nt de protéines à chaque repas et après l’effort afin de maintenir votre masse musculaire et ainsi éviter les blessures.

En contrepart­ie, une réduction du métabolism­e basal s’accompagne souvent d’une légère augmentati­on du tissu adipeux (matière grasse), souvent aux hanches chez les femmes et à l’abdomen chez les hommes. Il ne faut pas vous étonner si ces modificati­ons physiologi­ques changent vos sensations sur le vélo, mais sachez que la pratique régulière d’une activité physique sera votre meilleure alliée pour maintenir la forme et surtout avoir du plaisir à rouler.

Ces changement­s métaboliqu­es peuvent éveiller le besoin de modifier notre alimentati­on, en supprimant radicaleme­nt certains groupes d’aliments ou en évitant même de déjeuner ou de dîner. Le défi sera certes de manger un peu moins, mais surtout de mieux distribuer les apports dans la journée. Plutôt que de sauter un repas, plusieurs petits goûters riches en protéines et en glucides complexes sont une bonne option.

Aussi, avez-vous l’habitude de boire seulement lorsque la soif vous tenaille ? Sachez qu’en vieillissa­nt la fonction rénale se modifie et brouille notre sensation de soif. Afin d’éviter la déshydrata­tion, il est important de boire de 200 à 300 ml d’eau toutes les 20 minutes pendant votre sortie, et même un peu plus par temps chaud et humide.

VITAMINES ET MINÉRAUX

Les changement­s physiologi­ques induits par l’âge influencen­t au passage le métabolism­e ou l’absorption de vitamines et minéraux essentiels au maintien d’une bonne santé. Voici ceux qui devraient être consommés en plus grande quantité, en y intégrant des supplément­s au besoin.

NOUVELLE MOTIVATION

La première chose à admettre est que le corps est une machine qui doit s’adapter avec le temps. Certains athlètes, surtout ceux qui s’entraînent depuis leur jeune âge, peuvent vivre une certaine détresse psychologi­que lorsqu’ils constatent une diminution de leurs capacités physiques. La meilleure façon de préserver au maximum ses acquis est de continuer à bouger, mais en adaptant certains paramètres. Voici des pistes pour garder la forme :

• Se fixer des objectifs réalistes en fonction de ses capacités.

• Miser sur la qualité des exercices et non sur la quantité.

• Pratiquer des sports qu’on aime.

• Continuer à faire des exercices par intervalle­s, en adaptant les degrés d’intensité.

• Se reposer davantage entre les efforts intenses et ajouter des séances d’étirement, de musculatio­n ou de relaxation.

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