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Hansom Éli : rouler pour créer

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Camille et Alexy Guérer m’attendaien­t au café Pista, leurs vélos appuyés contre la table à pique-nique où nous allions nous installer un bon moment pour discuter. Qu’est-ce qui anime ce duo frère-soeur musicaleme­nt connu sous le nom de Hansom Éli ? Un vent de créativité et de liberté, qu’ils retrouvent autant dans la musique que sur le vélo. Tour d’horizon.

Pour ces deux jeunes artistes, presque tout est une histoire de famille. En particulie­r l’amour de la musique, qu’ils ont sans doute hérité de leur papa musicien, et ce besoin de bouger et de s’entraîner, à l’instar de leur grande sportive de maman. Après tout, n’estce pas elle qu’ils doivent remercier pour la motivation derrière l’entreprise de leurs premiers triathlons ?

Nés à Ottawa de parents québécois, le frère de 29 ans et la soeur de 26 ans se sont véritablem­ent rapprochés lors de leur déménageme­nt respectif à Montréal, il y a quelques années. Alors qu’Alexy habitait avec leur cousin Yann, Camille est allée s’installer à quelques rues, dans le quartier Rosemont.

À 19 ans, Alexy s’était rendu à Toronto dans le but d’apprendre les rouages de la création avec un mentor, puis il est revenu dans la métropole afin d’étudier en musique à l’université. Quant à Camille, elle s’est d’abord orientée vers des études en cinéma pour se rendre compte que cela ne lui correspond­ait pas. Il y a trois ans, après que le groupe dans lequel évoluait Alexy se fut dissous, le frère et la soeur ont voulu tenter l’expérience de faire de la musique ensemble.

« Cela a commencé de manière organique, explique Alexy, qui joue de la musique depuis l’âge de 13 ans. Nous avons travaillé en collaborat­ion avec un artiste et nous nous sommes rendu compte que cela fonctionna­it bien, nous deux, ensemble. »

«Au début, c’était moins sérieux, ajoute Camille. Puis rapidement, nous avons eu envie de pousser l’affaire. Une première

subvention, obtenue pour notre premier morceau, et une bourse nous ont donné envie d’aller plus loin avec notre musique. »

LA MUSIQUE ET LE VÉLO

Il n’y a pas que la musique qui donne envie au duo d’aller plus loin et de se motiver. À vélo, il accumule, dans le plus pur plaisir, les sorties et les déplacemen­ts quotidiens.

«Ma pratique du vélo a évolué, explique Camille, qui s’y est mise plus sérieuseme­nt à son arrivée à Montréal. Au début, c’était: “Oh! il pleut, je vais prendre le bus.” Maintenant, qu’il pleuve, qu’il neige, je sors toujours à vélo! »

Celle qui a travaillé un moment comme junior mechanic à la boutique cycliste Bikurious de la rue Ontario a rapidement commencé à monter des vélos – «Parce que je trouvais cela nice ». Et parce qu’elle aime travailler de ses mains pour ensuite profiter du résultat une fois sur la route.

«J’ai acheté un outil, puis un autre, puis un autre », dit celle qui possède trois vélos : un Miyata pour la ville, un Marinoni pour s’entraîner, faire du cyclo et voyager, et un Tour de France, qu’elle utilise l’hiver. «J’ai tout appris sur YouTube. Cela doit faire quatre ou cinq ans que je monte des vélos.

J’aime voir le résultat final. Quand ça roule bien à cause de toi, c’est génial!»

« Quand je reviens du boulot l’hiver et qu’il neige, il y a quelque chose de vraiment bien d’être comme cela, à vélo. Il n’y a personne sur la route, tu te sens seul au monde, c’est comme si la route t’appartient », ajoute Alexy, qui roule en vélo single speed durant la saison froide et avec son Concorde vintage en ville et… dans ses triathlons !

Pour celui qui veut justement se mettre au défi de participer à un triathlon par année, il existe de nombreuses analogies entre la musique et le vélo. «S’exercer à un instrument ou écrire des chansons, ça demande de la discipline, un travail constant sur une longue période, dit Alexy. Cela ressemble un peu au processus de s’entraîner chaque jour. »

Arrive-t-il au duo de composer des chansons lorsqu’ils roulent sur deux roues ? « C’est certaineme­nt un moment de réflexion, répond Camille. Tu te sens libre sur un vélo, tu vas où tu veux quand tu veux. Il y a quelque chose à propos du vélo qui fait que rien d’autre n’importe vraiment. »

«Il m’arrive de devoir m’arrêter pour prendre des notes parce que j’ai une chanson en tête », renchérit Alexy. Quand on travaille sur un morceau qu’on n’arrive pas tout à fait à compléter, le vélo est une bonne façon de résoudre des problèmes. »

«Il y a aussi l’aspect de l’équilibre, poursuit-il. La musique, c’est un médium actif où tu es physiqueme­nt avec l’instrument, où tu chantes et où tu es dans ton corps. Mais ce n’est pas faire du cardio ou de la musculatio­n. Faire du vélo vient équilibrer le fait d’être assis devant un ordinateur ou d’être en studio. Tu reviens et tu as de nouvelles idées qui apparaisse­nt. Cela te permet aussi de prendre du recul. Pour nous, c’est aussi une façon de passer du temps ensemble sans faire de la musique. »

Inspirée de cette liberté des sorties à vélo, la chanson Voyageur est d’ailleurs décrite par le duo comme une pièce personnifi­ant le vent. « La façon la plus facile pour moi de comprendre le vent a été de me positionne­r sur mon vélo, de sentir le vent et de voyager un peu comme lui, explique Camille. Il y a des métaphores dans le texte qui peuvent vraiment être reliées au vélo et à ce que je ressens lorsque je roule. »

Un clip de Hansom Éli filmé dans les Cantons-de-l’Est, où Camille se plaît souvent à pédaler, met ainsi en scène la jeune femme roulant à vélo, longuement et simplement.

❤ Pour en savoir plus sur Hansom Éli : hansomeli.com

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― ALEXY « Quand je reviens du boulot l’hiver et qu’il neige, il y a quelque chose de vraiment bien d’être comme cela, à vélo. Il n’y a personne sur la route, tu te sens seul au monde, c’est comme si la route t’appartient. »
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― CAMILLE « Ma pratique du vélo a évolué [...]. Au début, c’était : “Oh ! il pleut, je vais prendre le bus.” Maintenant, qu’il pleuve, qu’il neige, je sors toujours à vélo! »

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