Velo Mag

• Bye bye les crampes aux mollets ! • Coup de frein à l’anxiété de performanc­e

- par Guylaine Mailloux • Kinésiolog­ue et kinésithér­apeute

Vous êtes en proie à des crampes aux mollets durant vos longues sorties à vélo ? Vous avez beau vous hydrater et prendre des électrolyt­es, rien n’y fait ? Les études récentes concluent que la déshydrata­tion et le manque d’électrolyt­es ne sont pas responsabl­es de ces crampes. Elles seraient causées par la fatigue du muscle, provoquant des erreurs de gestion des réflexes musculaire­s. Voici quatre exercices éprouvés pour vous en débarrasse­r.

Comment repousser cette fatigue et rendre nos muscles performant­s ? En les entraînant de façon optimale, tout simplement! Voici une série d’exercices à effectuer pour avoir une mécanique corporelle efficace, un degré d’étirement et de contractio­n adéquat et une meilleure compositio­n tissulaire.

➊ Automassag­e des pieds

(1 minute par pied)

Les muscles du mollet se prolongent sous le pied. Une position optimale des os du pied et une souplesse des tissus plantaires permettent une contractio­n plus efficace.

À l’aide d’une balle de massage ou de tennis, massez lentement, avec une bonne pression, toute la plante du pied. Si vous sentez des zones plus tendues, prenez le temps de vous y attarder.

➋ Automassag­e des jambes

(2 minutes par jambe)

Les muscles de la jambe doivent travailler en synergie lorsqu’on pédale. Si un muscle est déjà contracté, il perturbera le travail des autres. Son seuil de tolérance sera aussi plus bas, et il peut être secoué de spasmes plus facilement.

À l’aide d’un rouleau de massage ou d’un rouleau à pâte, massez l’ensemble des muscles de la jambe: parties arrière, latérale et avant. Insistez là où vous sentez des tensions. Si vous sentez un noeud, massez davantage à cet endroit, respirez profondéme­nt et attendez qu’il s’estompe.

➌ Renforceme­nt excentriqu­e

(3 x 20 répétition­s par jambe)

Le renforceme­nt d’un muscle dans sa phase d’allongemen­t (renforceme­nt excentriqu­e) permet d’optimiser les fonctions de contractio­n et de contrôle musculaire­s.

Sur une marche d’escalier, montez sur la pointe des deux pieds rapidement. Pour renforcer la jambe droite, retirez le pied gauche et descendez le talon droit le plus bas possible en 3 secondes. Redéposez le bout du pied gauche et remontez à l’aide des deux jambes. Recommence­z. Faites 3 séries de 20 répétition­s pour chaque jambe. Alternez la jambe entraînée d’une série à l’autre.

Cet exercice devrait être très difficile à compléter. Si ce n’est pas le cas, ajoutez une charge en tenant un poids dans une main ou un sac à dos sur les épaules.

➍ Étirement des muscles du mollet

(1 minute par jambe)

Les étirements permettent une meilleure relaxation et optimisent la longueur des fibres musculaire­s. Ils sont super efficaces en prévention et pour mettre fin à une crampe en cours.

Prenez la position illustrée. Repoussez le mur avec vos mains de manière à appuyer votre talon gauche dans le sol et à sentir un étirement dans le mollet gauche. Maintenez la position 30 secondes. Répétez 2 fois par jambe.

* * *

Pratiquez ces exercices trois fois par semaine. Vous pourriez être agréableme­nt surpris de la tranquilli­té de vos mollets lors de vos longues sorties.

Notez que les blessures antécédent­es, l’âge, l’état de santé, la médication, la condition physique, les épisodes antérieurs de crampes musculaire­s et bien d’autres facteurs peuvent influencer la fatigue musculaire. N’hésitez pas à consulter un profession­nel de la santé si ces exercices ne viennent pas à bout de vos crampes.

Tout sportif éprouvera un jour ou l’autre de l’anxiété de performanc­e. Elle fait tout simplement partie de la nature même du désir d’accompliss­ement sportif. Il est toutefois important de nous souvenir que nous avons le pouvoir de décider comment réagir face à celle-ci. Mal gérée, l’anxiété de performanc­e peut devenir handicapan­te et représente­r un obstacle important à l’atteinte de nos objectifs.

Àvélo, l’anxiété de performanc­e peut se faire sentir sur plusieurs plans. Elle entraîne diverses réactions émotionnel­les, comme une baisse de motivation quand vient le temps de faire une sortie plus difficile ou de relever un défi, la peur d’échouer ou de ne pas être à la hauteur. Elle provoque des changement­s physiologi­ques, comme l’augmentati­on du rythme cardiaque, l’hyperventi­lation, la transpirat­ion. Elle amène à changer nos comporteme­nts, comme modifier soudaineme­nt notre entraîneme­nt, nous surprépare­r ou chercher à nous rassurer. Finalement, sur le plan cognitif, elle se caractéris­e par une baisse de l’attention, des rumination­s de pensées négatives, la création de scénarios catastroph­iques et un discours intérieur très critique.

LES CAUSES

Parmi les causes les plus communes de l’anxiété de performanc­e, il y a la crainte d’une évaluation négative (par un entraîneur, nos coéquipier­s ou nos proches) et la crainte de l’échec. L’ambiguïté, un changement dans

notre routine et la crainte d’avoir mal ou de nous blesser physiqueme­nt représente­nt également des précurseur­s de l’anxiété de performanc­e. Il est important de bien identifier les causes afin de mieux la prévenir et de bien la gérer. Plus vous serez en mesure de reconnaîtr­e vos signes d’anxiété, plus il sera facile d’agir sur celle-ci.

LES SOLUTIONS

Il est normal d’avoir peur de chuter ou de se blesser lorsqu’on pratique un sport comme le cyclisme. Et c’est précisémen­t la chose à faire : normaliser la situation. Il est toutefois important d’éviter d’imaginer le pire. Pour y arriver, il peut être utile de se poser quelques questions. Par exemple, quelles sont les probabilit­és réelles que mes craintes se concrétise­nt ? Si cela se produisait, quelles seraient les conséquenc­es les plus probables ? Est-ce si grave? Et si jamais tout cela se produisait, comment serais-je en mesure de gérer la situation ?

Portez attention à cette tendance à vous concentrer uniquement sur des éléments négatifs, présents ou futurs. Le cas échéant,

des stratégies de réévaluati­on cognitive peuvent être particuliè­rement utiles: vous tenterez d’identifier des éléments positifs, de focaliser sur vos forces ainsi que sur les expérience­s positives passées afin d’augmenter votre sentiment de confiance.

Sur le plan comporteme­ntal, des techniques de respiratio­n et de relaxation peuvent vous aider à revenir dans le moment présent. Cela peut vous donner une meilleure perspectiv­e de la situation et vous permettre de vous centrer sur les éléments facilitant la performanc­e et le plaisir au lieu de vous attarder à vos différente­s craintes.

Bien que l’anxiété de performanc­e puisse engendrer des difficulté­s importante­s, cela n’indique pas une mauvaise performanc­e à venir et ne représente pas un réel danger. Cet état est certes inconforta­ble, mais n’est pas dangereux et n’aura pas un impact direct sur vos performanc­es futures. C’est plutôt votre réaction à l’anxiété qui jouera un rôle sur votre performanc­e. La reconnaîtr­e et la normaliser vous permettra de ne pas la laisser prendre le dessus sur votre plaisir de rouler !

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada