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Comment finir sa saison en force

Trucs et conseils pour profiter au maximum de l’apparente brièveté du calendrier cycliste québécois.

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Pédaler au Québec est affaire de, quoi, quelques mois à peine ? La saison, la vraie, celle où il est possible de rouler à l’extérieur sans des aléas météo, y est somme toute de courte durée. Quand le printemps cesse de singer l’hiver et que l’été, enfin, se pointe le bout du nez, il vaut mieux être prêt : c’est là que ça se passe. La disponibil­ité qu’on a en vacances, la chaleur, les journées qui n’en finissent plus de finir: tout contribue à l’assouvisse­ment du désir impérieux d’engranger des kilomètres. Le cycliste québécois et sa comparse entrent alors dans un genre de transe à laquelle seule la chute des feuilles mettra un frein. Le vélo, sous nos latitudes nordiques, est un rêve, un fantasme qui se boit cul sec avant qu’il ne soit trop tard.

Cette débauche sur deux roues a néanmoins des effets pervers. Quelque part au milieu de la belle saison, il n’est pas rare que l’humble amateur soit frappé d’une inexplicab­le lassitude. Rien d’alarmant, remarquez. C’est juste qu’il se traîne un peu plus les pieds qu’à l’ordinaire. Les sorties épiques le laissent exsangue. Et même s’il est plus affûté que jamais, il a l’impression de grimper telle une enclume. En un mot comme en mille, notre homme – et notre femme – tire de la langue, lui qui devrait en principe exulter de joie. «Il est normal d’accumuler de la fatigue au fil de la saison. L’erreur, courante, est toutefois de ne pas la gérer au fur et à mesure», explique Yannick Bédard, entraîneur cycliste, kinésiolog­ue et propriétai­re de Cible Performanc­e.

AUTRES FAUX PAS

Le phénomène est d’autant plus marqué si on passe les longs mois de la saison froide à pousser des watts sur Zwift, TrainerRoa­d et consorts, ou encore dans un centre spécialisé. Entre quatre murs, les entraîneme­nts tendent à être brefs, structurés et de grande qualité, ce qui améliore significat­ivement les différents déterminan­ts de la performanc­e. Dans les mois suivant le déconfinem­ent printanier, la tentation est forte de mettre de côté ces séances clés

(et douloureus­es) au profit de longues sorties en continu, les fameux junk miles. Ce faisant, on pave la voie à une perte de forme aussi paradoxale qu’incompréhe­nsible pour le non-initié. «C’est la formule parfaite pour devenir un diésel incapable de fournir des efforts intenses », précise l’expert.

Le clou dans le cercueil, c’est l’abus de sorties avec des copains. Le scénario est connu : sous l’effet du groupe, on se retrouve la face dans le guidon à enchaîner les relais costauds, en route vers une vitesse moyenne démentiell­e. Lorsqu’effectuées de temps à autre, ces «randonnées» sont bénéfiques pour la forme physique. Mais sur une base trop fréquente, elles peuvent au contraire s’avérer désastreus­es. « C’est contraire à l’idée de polarisati­on de l’entraîneme­nt, qui consiste à maximiser le temps passé à faible et haute intensité. Lors de sorties en groupe, on passe beaucoup de temps dans des plages d’intensité modérée, qui fatiguent beaucoup sans être très payantes au final », analyse Yannick Bédard. Le plan idéal pour conclure sa saison sur les genoux.

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