Mont-Laurier
LES JUMEAUX DE FERME-ROUGE 43 km
Bien davantage que simplement le point de départ ou d’arrivée du P’tit Train du Nord, Mont-Laurier et ses environs sont vallonnés et sertis de rivières, de lacs ainsi que de belles routes peu fréquentées.
En quelques minutes à peine, je me trouve à l’extérieur de la ville d’approximativement 15 000 habitants et entame une chouette descente vers le sud sur le chemin AdolpheChapleau. En cet automne, les épis de maïs sont hauts et en rangs serrés, à l’instar des soldats nord-coréens.
Tout juste à ma droite coule lentement la rivière du Lièvre. Dans les pacages se pointent des bovidés, épars près des boisés multicolores.
Comme dans les alentours de Mont-Tremblant, je circule sur la Route des BellesHistoires. Celle-ci se déploie en fait sur 284 km, d’un bout à l’autre des Laurentides, et compte une soixantaine de points d’intérêt. L’une des histoires est celle de Jos Montferrand, célèbre bûcheron et draveur du XIXe siècle ayant travaillé à cet endroit au début des années 1830.
L’épopée Montferrand est relatée par écrit entre les deux splendides ponts couverts de
Ferme-Rouge. Ceux-ci, bâtis en 1903 et longs de 53 m et 79 m, franchissent la rivière de la Lièvre en se posant sur une île en plein centre. Je mange mon lunch à la halte, dans l’ombre des muscles de la statue du légendaire Canadien français.
Après cet arrêt aux ponts, je poursuis vers l’est sur le chemin de Ferme-Rouge en direction de Kiamika. Je laisse la rivière derrière. La sylve ceint la route de si près que j’entrevois des chevreuils gambader des deux côtés.
Le paysage de champs et de pâturages onduleux se fait plus ouvert sur le 6e Rang en direction nord. Sur cet asphalte neuf, des fermiers me saluent, juchés sur leurs tracteurs alors que je remonte jusqu’à la jonction avec le P’tit Train du Nord, lui aussi bitumé.
Je m’arrête un instant pour admirer le vaste et serein lac des Écorces et en profite pour revêtir mon coupe-vent. En raison des grands arbres bordant la piste et du soleil qui déjà décline, les rayons lumineux se raréfient. Je reviens à Mont-Laurier en fin d’après-midi. Fidèle à mes habitudes, j’ai réussi à remplir une journée complète avec une quarantaine de kilomètres de contemplation !