L’accord parfait
Si on utilise des pédales automatiques, ce sont les pieds qui sont le point de contact le plus fixe avec le vélo ; on peut varier légèrement la position des mains et des fesses en roulant, mais beaucoup moins celle des pieds. Cela rend le mariage entre les pédales et les pieds d’autant plus important. Le ciment de cette relation passe par les cales, d’où la nécessité de bien les installer. Petit guide de base pour que vélo et pieds aient une relation harmonieuse.
Quoique les malaises et les inconforts à vélo soient moins fréquents aux pieds qu’ailleurs, divers maux trouvent leur origine dans un accord imparfait entre les pieds et les cales. L’ajustement des cales vise la prévention des blessures.
L’AJUSTEMENT LONGITUDINAL
Beaucoup de cyclistes positionnent leurs cales trop vers l’avant. Cela vient d’un vieux mythe qui voudrait que cela augmente la production de puissance. Comme point de départ neutre d’un bon ajustement, il faut repérer, chaussures aux pieds, où se situe le métatarse de l’hallux, cette bosse osseuse du côté intérieur du pied, la première articulation du gros orteil. Ensuite, on recule la cale de rétention à partir de ce point en soustrayant l’équivalent en millimètres de la pointure nord-américaine de chaussures (exemple: une personne chaussant du 10 réglera le centre de la cale 10 mm en arrière du premier métatarse). Un style de pédalage qui implique qu’on descend les talons vers le sol exige qu’on recule la cale de quelques millimètres encore. Les conséquences d’une cale trop reculée sont bien moindres que l’inverse: une cale trop avancée créera davantage d’instabilité et de stress sur les articulations en raison de l’effet de levier qui est plus grand.
LE DEGRÉ DE FLOTTEMENT
Même sur des pédales automatiques, on n’est pas complètement fixe: les systèmes de rétention offrent une marge variable de déplacement en rotation (entre 0° et 9°). Un flottement accru permet davantage de mouvement et d’adaptation ; un flottement réduit stabilise davantage les pieds, mais dans ce cas, l’ajustement parfait en rotation devient capital, afin de ne pas causer de blessures.
L’AJUSTEMENT EN ROTATION
Si la posture naturelle d’une personne implique une rotation des pieds (par exemple des pieds en canard) et que les cales sont installées bien droites, on induit potentiellement un stress en torsion sur les articulations. L’angle des cales devrait refléter la rotation naturelle des pieds. Une méthode de vérification simple consiste à pédaler de façon naturelle puis à arrêter le
mouvement du pied positionné à l’avant (à 3 h, c’est-à-dire dans la phase de puissance). On vérifie que la rotation est possible des deux côtés. Si aucun mouvement n’est possible de l’un des deux côtés, il y a fort à parier que la position naturelle du pied n’est pas accessible avec la présente configuration ; on ajuste la rotation de la cale en conséquence.
L’AJUSTEMENT LATÉRAL
L’ajustement latéral des cales aura un impact sur la largeur de la posture de pédalage (plus la cale est vers l’intérieur, plus les pieds seront vers l’extérieur). Pour créer le bon alignement, la largeur des hanches doit évidemment être prise en considération. Cependant, la rotation naturelle des pieds est également à prendre en compte. Par exemple, dans le cas d’une rotation des pieds vers l’extérieur, il est de mise d’écarter les points d’appui des pieds: cela améliorera l’alignement des membres inférieurs en plus d’éviter le frottement de l’intérieur des talons contre les manivelles.
LES SEMELLES DE REMPLACEMENT
Les semelles de remplacement sont l’une des modifications les plus fréquemment recommandées par les spécialistes en positionnement. Les semelles intérieures d’origine des souliers ne fournissent pratiquement aucun soutien de la voûte plantaire. Les remplacer par d’autres comportant une cambrure adaptée au pied diminuera considérablement les risques d’engourdissement et stabilisera le pied et les articulations de la chaîne inférieure, réduisant ainsi les risques de blessures.
LES CALES DE COMPENSATION (CORRECTIONS AVANCÉES)
Une jambe plus courte que l’autre. Tel un espaceur qu’on insère entre le soulier et la cale d’attache des pédales, des cales de compensation aident à pallier cette asymétrie. La source de l’asymétrie (tibiale, fémorale ou posturale) influencera grandement le type de correction requise et son niveau.
L’alignement de l’avant-pied. Chez beaucoup de gens, la cheville et le devant du pied ne sont pas alignés. Pour bien d’autres, l’appui sur le petit orteil est plus bas que celui sur le gros orteil lorsque le pied n’a pas à supporter une masse ou une force ; quand la pression sera appliquée sur les pédales, il y aura déformation pour compenser, et une pression excessive du côté du petit orteil. Encore là, une cale de compensation en angle insérée sous la semelle intérieure de l’avant du pied assurera la stabilité et le confort en plus de diminuer les risques d’engourdissement en uniformisant la redistribution de la pression. L’alignement de l’arrière du pied. Un peu comme l’alignement de l’avant-pied, il arrive que l’alignement naturel de la cheville soit arqué vers l’intérieur. On évitera la pronation excessive (affaissement de la cheville vers l’intérieur) en insérant une cale de compensation en angle entre la cale d’attache de la pédale et le soulier, ce qui favorisera l’alignement naturel des membres inférieurs lors du pédalage. À la maison, l’alignement cheville/genou/hanche peut être observé sur le plan frontal au moyen d’un laser autonivelant ou d’une caméra vidéo bien calibrée verticalement.
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Dans tous les cas, si vous avez une quelconque incertitude, votre meilleure solution demeure une consultation avec un spécialiste en positionnement ayant les qualifications et l’expérience nécessaires pour bien évaluer la situation et apporter le correctif approprié.