En échappée avec ses souvenirs
Filer les cheveux au vent sur la promenade du Vieux-Quai de Sept-Îles est un bonheur indicible de la vie auquel plusieurs, malheureusement, ne peuvent goûter. Prenez les aînés souffrant d’Alzheimer : l’infâme maladie les condamne à un inévitable déclin cognitif, synonyme de perte d’autonomie. C’est pour leur redonner un peu de qualité de vie que la société Alzheimer Côte-Nord offre depuis l’été dernier des balades en vélo cargo à assistance électrique. L’achat du triporteur fait sur mesure par une entreprise de Québec, Gros Vélo, a été rendu possible par un don de 8000 $ du Club Richelieu local.
«Nous l’avons d’ailleurs nommé le Vélo Richelieu, afin de souligner cet acte de générosité, mentionne Julie Depeyre, directrice générale de l’organisme de bienfaisance. Grâce à lui, nos usagers qui vivent dans des résidences privées peuvent sortir prendre l’air et évoquer des souvenirs dans un cadre sécuritaire, ce qui est bénéfique d’un point de vue thérapeutique. » Les personnes âgées sont assises à l’avant du vélo, à côté de leur accompagnateur, tandis qu’un conducteur installé à l’arrière s’occupe de piloter. Les sorties sont courtes: quelques kilomètres avalés tout au plus à 15 km/h, la vitesse maximale autorisée par l’assistance électrique.
Il faut dire que le Vélo Richelieu est un mastodonte. Il fait osciller la balance entre 55 et 60 kg, selon les composantes et accessoires choisis. Fabriqué à partir de robustes tubes carrés industriels, il supporte jusqu’à 270 kg de charge. Son moteur au pédalier d’une puissance de 1000 W et sa batterie de 816 Wh qui donne une autonomie à vide d’environ 80 km facilitent néanmoins la vie du cycliste. La cerise sur le sundae: la conception tient compte des recommandations d’une ergothérapeute du CIUSSS de la Capitale-Nationale. On parle de menus détails, comme l’angle de 76° du dossier, la largeur de la banquette ou le type de ceintures appropriées.