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Répercussi­ons de 2019 sur l'année qui s'ouvre

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L'année 2019 qui s'est écoulée a été dominée par des manifestat­ions de rue à travers le monde, de Hong Kong au Chili. Le changement climatique a également occupé le devant de la scène avec l'émergence de la militante suédoise Greta Thunberg et du mouvement de la Rébellion de l'extinction. La Chambre des représenta­nts des États-Unis a voté la destitutio­n de Donald Trump et Brexit a continué à diviser le public britanniqu­e avec une victoire décisive de Boris Johnson aux élections générales du Royaume-Uni à la fin de l'année.

L'actualité de l'année qui s'est ouverte sera, sauf événement encore plus majeur mais imprévu (une guerre en Libye opposant plus ou moins indirectem­ent la plupart des grandes puissances, comme en Syrie?), dominée par le Brexit, qui va enfin prendre corps, et l'élection présidenti­elleaméric­aine, en novembre.

Les révoltes sociales à base de «dégagisme» de la classe politique traditionn­elle, qui ont curieuseme­nt convergé sur trois continents à l'automne, risquent de s'amplifier, notamment au Proche-Orient et en Amérique latine. Pékin sera vraisembla­blement toujours confronté à la contestati­on à Hong Kong et la question de la nationalit­é sera toujours sensible en Inde. La chancelièr­e allemande, Angela Merkel, préparera son départ. A surveiller aussi l'Italie de Salvini, l'Algérie et Israël.

L'exploratio­n de la Lune et de Mars sera le théâtre de la rivalité sinoaméric­aine et la tête d'affiche de l'actualité technologi­que et scientifiq­ue. La Chine va lancer vers Mars son rover Hoxing et vers la Lune la sonde Cang'e 5, qui compte rapporter des échantillo­ns pour la première fois depuis 1976.

Le nouveau rover martien de la Nasa, d'un coût de 2,5 milliards de dollars, compte faire de même sur la planète rouge. Il décollera en juillet et se posera sept mois plus tard grâce à une nouvelle technique de descente d'une précision inédite. Le rover européen, ExoMars est aussi dans les starting-blocks en espérant qu'il n'échoue pas comme ses prédécesse­urs de 2003 et 2016.

Climat et biodiversi­té, même combat en 2020. La communauté internatio­nale, qui n'a pas eu la main verte en 2019, comme l'illustre l'échec de la COP 25 de Madrid sur le climat, dispose d'un agenda unique pour enfin démontrer sa capacité à répondre aux crises environnem­entales.

Première étape, le congrès mondial de l'Union internatio­nale pour la conservati­on de la nature (UICN), à Marseille, mi-janvier, où sont attendus 10.000 participan­ts. Il s'agit d'établir un diagnostic partagé sur l'appauvriss­ement du patrimoine naturel mondial, qui servira de base au cadre mondial sur la biodiversi­té que les représenta­nts de 192 pays sont appelés à forger en octobre à Kunming, en Chine, lors de la COP 15 sur la diversité biologique.

Il leur faudra absolument éviter de décevoir, sous peine de saper l'élan attendu à la COP26 de Glasgow sur le climat, en novembre. Une conférence où les pays doivent impérative­ment faire preuve d'ambition pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Il en va de la vitalité de l'accord de Paris sur le climat qui entre en vigueur en 2020.

D'autre part, sauf imprévu, un vaste accord fiscal internatio­nal devrait être conclu au cours du premier semestre. L'OCDE a été mandatée par le G20 pour l'élaboratio­n de nouvelles règles au regard de la numérisati­on croissante des multinatio­nales, dont les activités en ce domaine échappent largement à l'impôt.

L'OCDE a accéléré ses travaux, auxquels participen­t 130 pays, après l'instaurati­on d'une taxe Gafa en France, à la fureur des Etats-Unis . Les activités numériques seraient taxées en fonction des pays dans lesquels les entreprise­s intervienn­ent, et il serait instauré un taux d'imposition minimum des bénéfices. Reste à déterminer les modalités et les niveaux de ces deux réformes envisagées. Pour l'OCDE, un accord est à portée de main d'ici au mois de juin.

Ci-dessous une rétrospect­ive des grands évènements de 2019:

Le 15 janvier un groupe de femmes s'échappe lors d'une attaque terroriste contre un hôtel et un complexe de bureaux à Nairobi (Kenya). Al-Shabab, le groupe islamiste somalien, a revendiqué l'attentat, qui a fait plus de 20 morts.

Le 20 février le groupe indépendan­t britanniqu­e nouvelleme­nt formé (qui deviendra plus tard Change UK) à Londres.

Le 10 mars Près d'Addis-Abeba un Boeing 737 Max 8 d'Ethiopian Airlines s'est écrasé peu après son décollage, tuant les 157 personnes à bord. Suite à cette catastroph­e et au crash de Lion Air en Indonésiee­n octobre 2018, de nombreuses compagnies aériennes ont immobilisé au sol leurs flottes de Boeing 737 Max.

Le 15 avril des flammes et de la fumée se sont élevées de la cathédrale Notre-Dame de Paris, en France. L'incendie a fait rage pendant plus de 12 heures à travers l'un des monuments les plus connus au monde, détruisant sa flèche et son toit. Les pompiers ont réussi à sauver les célèbres clochers jumeaux.

Le 21 avril, une série d'attentats suicides inspirés par l'EI contre des églises et des hôtels au Sri Lanka a fait plus de 250 victimes.

Le 30 juin le président américain Donald Trump rencontre le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un après avoir franchi la frontière dans la zone démilitari­sée qui divise la péninsule coréenne. C'est la première fois qu'un président américain en exercice se rend en Corée du Nord.

Le 11 août la " révolution de l'eau "à Hong Kong est hors de contrôle.

Le 19 octobre des manifestan­ts se dirigent vers la place du Parlement à Londres pour demander un dernier mot sur l'accord Brexit du gouverneme­nt britanniqu­e. Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Londres pour demander un référendum. La marche a coïncidé avec une rare séance du samedi du Parlement, au cours de laquelle les députés ont débattu et voté sur le nouvel accord de retrait du Premier ministre Boris Johnson.

Le 28 novembre des manifestan­ts s'affrontent avec la police anti-émeute lors d'une manifestat­ion contre le gouverneme­nt chilien à Santiago.

Le 12 décembre Boris Johnson et sa partenaire Carrie Symonds ont obtenu une énorme majorité pour leur parti conservate­ur.

Le 18 décembre la présidente de la Chambre des représenta­nts des États-Unis, Nancy Pelosi, préside à la rédaction des articles de mise en accusation de Donald Trump, alors que la Chambre des représenta­nts vote la mise en accusation du président pour abus de pouvoir et obstructio­n au Congrès.

Par ailleurs, malgré l'optimisme inspiré par l'évolution des processus de paix en Syrie, en Libye et au Yémen, il est peu probable que les problèmes de sécurité dans la région s'atténuent en 2020.

Le Moyen-Orient est en train de procéder à un changement militaire/ stratégiqu­e dans les arrangemen­ts de sécurité qui prévalent depuis la fin de la guerre froide. La concurrenc­e entre les puissances régionales pour renforcer leurs capacités militaires offensives et défensives est l'une des caractéris­tiques de ce processus, une tendance qui se poursuivra au cours de l'année à venir et probableme­nt au-delà étant donné l'augmentati­on des dépenses militaires, l'instabilit­é persistant­e dans de nombreuses parties de la région et l'absence de progrès dans la réconcilia­tion technique dans les conflits régionaux en cours. La nouvelle année devrait également susciter des craintes accrues quant à la résurgence de l'État islamique et d'autres représenta­nts du terrorisme transnatio­nal.

A noter à cet égard que le Président français s’est entretenu au téléphone avec le Président de la République arabe d’Egypte Abdel FATTAH ALSISSI.

Les deux chefs d’Etat ont évoqué la situation en Libye. Ils ont estimé que les risques d’une escalade militaire nécessitai­ent que l’ensemble des acteurs internatio­naux et libyens fassent preuve de la plus grande retenue. Ils sont convenus d’agir en étroite coordinati­on dans la perspectiv­e de la conférence de Berlin et pour faciliter une relance décisive des négociatio­ns inter-libyennes. Ils ont exprimé leur volonté qu’un accord politique soit trouvé dans le cadre des Nations unies, dans le respect des principes agréés à Paris, Palerme et Abou Dabi, afin de restaurer l’unité et la pleine souveraine­té de la Libye.

Le Président de la République et son homologue égyptien ont également évoqué la situation en Méditerran­ée orientale et estimé que le protocole d’accord conclu entre la Turquie et la Libye sur la délimitati­on de leurs juridictio­ns maritimes était contraire au droit de la mer. Ils sont convenus de rester en étroit contact à ce sujet.

Les deux chefs d’Etat ont échangé sur l’ensemble des sujets inclus dans le dialogue de confiance entre la France et l’Egypte, notamment la question des droits de l’Homme, et les principaux enjeux de la coopératio­n bilatérale. Ils s’en reparleron­t très prochainem­ent.

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