MIRACLE, LA QUÊTE PASSE AU SANS-CONTACT !
Obole dématérialisée. Les petits bips validant des transactions bancaires vont-ils un jour remplacer les bruits de ferraille ? Lors de la première quête électronique réalisée mi-janvier en l’église Saint-François de Molitor, à Paris, ça semblait bien parti. Au total, sur les quatre messes du week-end réunissant plusieurs centaines de personnes, 77 paroissiens ont fait un don lors de la collecte traditionnelle en dégainant leur carte bancaire. Et en utilisant le sans-contact, s’il vous plaît ! Pas de ticket imprimé en retour comme chez Franprix, mais la satisfaction de rester dans les petits papiers du curé – les sommes récoltées lors ducultere présentent14% des ressources des paroisses de la capitale. Devant ce qu’elles considèrent comme un succès, les autorités du diocèse cachaient mal leur satisfaction. “D’autant que ça n’a pas pris plus de temps que d’habitude”, se réjouit Christophe-Charles Rousselot, directeur du développement des ressources financières de la circonscription parisienne. Avec ce test unique en France, il souhaite que les fidèles acquièrent petit à petit le réflexe du règlement virtuel. Ainsi, le jour où les pièces auront disparu du paysage, tout le monde sera fin prêt. Afin de ne pas bousculer les fidèles dans leurs habitudes, le terminal de paiement prend place dans une corbeille en osier, semblable au petit panier employé d’habitude pour la quête. Légère, facile à prendre en main et connectée en 4G – en l’absence de Wifi à l’église –, elle fait appel au même système de télétransmission immédiate que celui des péages autoroutiers. Quatre montants sont proposés : 2, 3, 5 et 10 euros. Selon les autorités ecclésiastiques, le paiement sans contact ne heurte pas la liturgie. Même si le sacrifice pécuniaire répondant à celui du Christ est dématérialisé, ça compte pareil. On est sauvé. Amen !