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SANS VOUS FAIRE REMARQUER

Les réseaux privés virtuels (VPN) domicilien­t votre ordinateur dans un pays étranger afin de contourner les mesures de blocage en vigueur dans les États. Mais, surtout, ils garantisse­nt l’anonymat et assurent la confidenti­alité.

- CYRIL VALENT

Aujourd’hui, on dénombre sur le marché pas moins de 300 services de VPN (Virtual Private Network). Leur usage ne cesse de se développer : selon le site de référence vpnMentor, 48 % des 35-44 ans dans le monde y auraient recours. Depuis un PC, un Mac ou un mobile, ces systèmes servent à naviguer incognito en chiffrant les connexions. De plus, ils offrent la possibilit­é de contourner les mesures de géoblockin­g, qui rendent certains sites inaccessib­les à cause des restrictio­ns appliquées dans certains pays. Le principe d’un tel réseau ? Il camoufle la véritable adresse IP des internaute­s, leur en attribue une fictive là où ils le souhaitent, et le tour est joué ! Dans les pays où la censure est très forte, ces solutions sont utilisées par les opposants, voire par les dissidents, dans le but de communique­r à l’extérieur. Elles constituen­t ainsi la meilleure parade pour se protéger des systèmes de surveillan­ce d’État. En France, plus futilement, les VPN sont appréciés pour accéder aux casinos en ligne situés dans des contrées exotiques ou pour profiter des films et des séries diffusés en replay sur les télés américaine­s. On peut ainsi s’abonner à la chaîne à péage HBO afin de suivre en direct l’ultime saison de Game of Thrones.

Légaux... ou pas. De nombreux pays interdisen­t l’utilisatio­n de ces logiciels sous peine de lourdes amendes, voire de séjours en prison ! C’est le cas de la Russie, de la Chine et de la Turquie, mais aussi de l’Irak, des Émirats arabes unis – où la sanction peut atteindre 460 000 euros – et de l’Iran, dont le gouverneme­nt n’autorise que les services qu’il fournit. Chez nous, ces dispositif­s sont légaux, même si leur usage ne l’est pas toujours. D’ailleurs, les salariés de certaines banques et compagnies d’assurances ne se connectent à leur poste de travail qu’à travers un VPN pour plus de sécurité. Par ailleurs, si l’on utilise un réseau Wifi public, en général peu sûr, mieux vaut passer par un réseau privé virtuel pour réaliser des transactio­ns ou consulter son compte en banque sans risque. Ces solutions sont également efficaces quand il s’agit de protéger des conversati­ons en voix sur IP ou en visioconfé­rence, facilement espionnées. Elles

sont interdites, par contre, pour accéder aux sites de paris en ligne, mais aussi pour télécharge­r des oeuvres protégées par le droit d’auteur ou les visionner en streaming. Néanmoins, dans l’Hexagone, la tolérance est grande et les condamnati­ons plutôt rares.

Devant le nombre important de services disponible­s, nous avons dû effectuer un tri sévère. Celui-ci a été guidé par plusieurs critères : simplicité d’usage avec un support en langue française (pas toujours disponible), fiabilité du système, partage de connexions simultanée­s et puissance des algorithme­s de chiffremen­t. Ce qui nous a conduits à ne retenir que des solutions payantes, les gratuites limitant souvent le volume de données qu’elles font transiter. Sans parler de la confidenti­alité pas forcément garantie. Comme toujours, il vous faudra bien estimer vos besoins au préalable. Si votre usage est très ponctuel et que le streaming vidéo ne vous intéresse pas, inutile d’opter pour la solution la plus chère. ■

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 ??  ?? Il n’y a pas que sur la Toile que l’on peut se rendre invisible. L’artiste Liu Bolin en a fait une spécialité (Hiding in the City, Screen in Rest - 2017).
Il n’y a pas que sur la Toile que l’on peut se rendre invisible. L’artiste Liu Bolin en a fait une spécialité (Hiding in the City, Screen in Rest - 2017).

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