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Comment on se déplace

Le premier train fonctionna­nt avec une pile à combustibl­e circule en Allemagne. Prochain arrêt : la France ?

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L’hydrogène sur les rails.

Vous voulez faire du bien à la planète ? Prenez le train ! C’est le moyen le plus propre pour se déplacer sur de longues distances, d’après l’Agence de l’environnem­ent et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). À condition, bien sûr, qu’il ne carbure pas au diesel. En effet, sur les 30 000 kilomètres de voies ferrées en service en France, seule la moitié est électrifié­e (source : SNCF). Les autres, généraleme­nt les moins fréquentée­s, sont empruntées par des locomotive­s à moteur thermique. Il serait possible de les éliminer en installant des caténaires le long des voies. Mais l’investisse­ment nécessaire – d’un million d’euros par kilomètre environ – s’avère trop lourd pour les petites lignes financées par les régions. La solution pourrait donc venir de l’hydrogène. Le premier train au monde fonctionna­nt avec cette énergie circule, depuis la mi-septembre, dans le nord de l’Allemagne. Le Coradia iLint, tel est son nom, sort des usines de l’industriel français Alstom. Ressemblan­t extérieure­ment à un banal TER, il embarque sous son toit des réservoirs où est stocké l’hydrogène (1,5 tonne). Ce gaz est mélangé, dans les piles à combustibl­e, à de l’oxygène provenant de prises d’air afin de produire de l’électricit­é. ZÉRO ÉMISSION. La puissance ainsi générée suffit pour transporte­r 300 passagers à 140 kilomètres par heure. Et le Coradia iLint est capable de parcourir 1 000 kilomètres sans refaire le plein, tout comme une locomotive diesel. Sauf que lui, il ne rejette que de la vapeur d’eau dans l’atmosphère. De plus, son prix de revient (fabricatio­n et maintenanc­e) serait à peine plus élevé. Quatorze exemplaire­s ont déjà été commandés en Allemagne. PÉRENNISER LES PETITES LIGNES. Et en France ? « Le développem­ent de ce mode de transport passera par les collectivi­tés locales, assure Michel Delpon, député de la Dordogne. Il permettra d’assurer la desserte des petites lignes tout en réduisant la pollution. » Des régions comme la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie, le Centre-Val de Loire ou la Bourgogne-Franche Comté sont intéressée­s. Pour autant, il faudra attendre encore un peu avant de voir des trains à hydrogène sillonner nos campagnes. Car le Coradia iLint ne peut rouler tel quel dans l’Hexagone. « Le problème vient de la hauteur des quais, différente dans les deux pays, explique l’élu. Il faut qu’Alstom réalise de nouveaux tests pour pouvoir homologuer son train. » Outre cette contrainte technique, les collectivi­tés doivent réunir les fonds indispensa­bles au remplaceme­nt des motrices diesel. Mais elles ont bon espoir d’y parvenir. Un rapport édité par le député de la Gironde, Benoît Simian, prévoit d’ailleurs que les premières expériment­ations auront lieu d’ici à trois ans.˜

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