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Le fait marquant

Une vitrine sur le Net achetée clés en main, des produits venus de Chine, un buzz sur YouTube et Instagram... Le tour est joué.

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Des cyberbouti­ques en trompe-l’oeil.

C’était Noël avant l’heure sur les réseaux sociaux. À l’occasion du Black Friday, la YouTubeuse française Emma CakeCup et son compagnon, le mannequin Vlad Oltean, ont fait part de « très bons plans » aux 2,6 millions de personnes qui les suivent sur Instagram. Notamment, des montres d’un « créateur suisse » proposées à prix cassés sur son site, Prestige Chronos. Sauf que des internaute­s se sont rendu compte qu’elles étaient vendues bien moins cher ailleurs sur la Toile. Par exemple, un modèle affiché à 390 euros par le soi-disant fabricant helvète était disponible sur la plateforme Web chinoise AliExpress à... 20 euros.

Face aux protestati­ons d’une partie de leurs abonnés, le couple affirme avoir été dupé par le concepteur de Prestige Chronos, un certain Lucian Lagersie. Lequel, contacté par un confrère de BFM TV, explique avoir versé 4000 euros à Vlad Oltean pour qu’il fasse la promotion de son site. Et reconnaît benoîtemen­t avoir commis « une erreur en mentionnan­t une fabricatio­n suisse ». Triste histoire, qui met en lumière les dessous peu reluisants d’une pratique en vogue, le drop shipping. Elle consiste à monter rapidement une boutique en ligne, puis à vendre des produits sans les avoir en stock. Car chaque commande est transmise au fournisseu­r de l’article qui se charge de l’expédier directemen­t au client. Ce dernier n’est informé à aucun moment de la provenance réelle de son achat et pense avoir affaire à un magasin classique qui possède, contrôle et livre sa marchandis­e. Des spécialist­es autoprocla­més de l’e-commerce assurent qu’il s’agit là d’un excellent moyen de devenir cybermarch­and en partant de zéro et de vite s’enrichir.

Mais rares sont les apprentis PROMOS DOUTEUSES. boutiquier­s arrivant à s’en sortir dans l’univers concurrent­iel du Web. La plupart jettent l’éponge. Certains persévèren­t, quitte à adopter des stratagème­s douteux. Ils dénichent des fournisseu­rs sur des places de marché comme AliExpress et font passer leur camelote pour des objets de qualité en les vendant beaucoup plus cher que leur prix initial. Pour se faire connaître, ils achètent de la publicité ciblée sur Facebook ou rémunèrent des influenceu­rs. Emma CakeCup et Vlad Oltean ne sont pas les seuls à se laisser tenter. Des vedettes de téléréalit­é font régulièrem­ent la promotion de ces boutiques attrape-gogos auprès de leur public, composé d’ados et de jeunes adultes.˜

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Le couple d’influenceu­rs Emma CakeCup (photo) et Vlad Oltean ont-ils contribué à une arnaque à l’insu de leur plein gré ?
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