Box Internet, quel opérateur en offre vraiment plus ?
Fin du suspense. Free a enfin dégainé ses nouveaux forfaits. Gare à votre porte-monnaie si vous voulez craquer ! Ou alors, allez voir la concurrence pour dénicher le meilleur prix.
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Serait-ce la crise de la cinquantaine ? Xavier Niel, le patron de Free, surnommé depuis plus de quinze ans le « trublion des télécoms », semble aspirer désormais à des projets encore plus ambitieux. Révolutionner le petit monde de l’Internet fixe en France, ça, il l’a déjà fait. C’était en 2002, avec sa première Freebox. Pensez donc ! Balancer à la figure des Wanadoo, AOL, Tiscali et autres Club Internet de l’époque, un forfait tout compris ADSL + téléphone + télévision pour 29,99 euros par mois, sans frais annexes et sans engagement, quand tous demandaient au moins 15 euros de plus à leurs abonnés, il fallait être sacrément rebelle.
Dès lors, la guerre des prix était déclarée. AOL France était avalé par Neuf Cegetel, Darty remballait sa DartyBox et l’italien Tiscali (avec ses marques Liberty Surf, World Online, Freesbee) désertait l’Hexagone. Ce qui laissait aux quatre français Orange, SFR (filiale du groupe Altice, également propriétaire de 01net Magazine), Free et Bouygues, le loisir de s’étriper entre eux. Conséquence, depuis seize ans et le lancement de la box de Free, les prix de l’accès à Internet (en xDSL ou en fibre) n’ont cessé de chuter. Jusqu’à être divisés par deux, voire par trois au gré des promos. Comme Sosh (la filiale low-cost d’Orange) qui proposait, fin août 2018, une offre fibre à 9,99 euros mensuels pendant un an sans engagement. Du jamais-vu.
LA FIN DES PRIX CASSÉS ? Cependant, si des tarifs aussi bas profitent aux consommateurs, les opérateurs, eux, commencent à tirer la langue. Comme SFR qui, après avoir recruté des clients à tour de bras en baissant les prix (166000 nouveaux arrivants ces derniers mois), a vu fondre son revenu moyen par abonné (Arpu) de 11 %. Et la firme au carré rouge n’est pas la seule à constater les dégâts. Excepté Orange, déjà positionné sur des offres plus haut de gamme, Bouygues Telecom et, surtout, Free trouvent la pilule amère. Chez ce dernier, 60 000 internautes se sont évaporés depuis le début de l’année, et le chiffre d’affaires a diminué de 2,7 % sur les neuf derniers mois. D’où la volonté de Xavier Niel, le patron de Free, de demander un cessez-le-feu et d’inverser la tendance. « Il est dans notre ADN de rendre accessibles à tout le monde des produits extraordinaires, et de vous reverser ces milliards d’euros de profit sous forme de pouvoir d’achat clamait-il lors de la présentation de sa nouvelle box, le 4 décembre dernier. Un enthousiasme aussitôt douché. Car si la Freebox Delta s’affiche comme la reine des superlatifs – davantage de débit, de services, de contenus, d’accessoires... – elle est aussi proposée à un prix plus élevé que chez n’importe lequel de ses concurrents, soit 49,99 euros par mois (lire notre tableau p. 47). Voilà une addition qui pourrait faire des émules.
L’HEURE DES RAPPROCHEMENTS. Car l’enjeu est non seulement de conquérir de nouveaux clients, mais aussi d’augmenter la valeur de l’abonnement, histoire de se refaire une beauté dans la perspective d’une probable consolidation du marché des télécoms, et ce avant la fin du premier semestre 2019. À cette date, le gouvernement lancera les appels d’offres pour l’attribution des fréquences 5G et les opérateurs se verront interdire toute union pendant plusieurs mois.
Pourtant, passer de quatre à trois acteurs représenterait un bon moyen de baisser les coûts des investissements dans le déploiement de la fibre optique, de la 4G et, prochainement, de la 5G. Chacun y pense, mais officiellement, personne n’est à vendre. Sept tentatives de rapprochement, plus ou moins revendiquées, ont déjà eu lieu ces dernières années. Toutes ont échoué. Avant l’été prochain, la partie de poker menteur risque de s’achever. Bien malin celui qui peut dire aujourd’hui qui remportera la mise. En attendant, et avant que Bouygues, Orange ou SFR n’emboîtent le pas à Free en relevant leurs tarifs, si vous souhaitez changer d’offre Internet fixe, c’est le moment de vous décider.