Fairphone, Mecanno écolo en panne de succès
Un smartphone pourrait-il obtenir une note de réparabilité de 10/10 ? Oui, et vous avez certainement déjà entendu parler de lui : il s’agit du Fairphone. L’idée de concevoir un téléphone modulable, née au Pays-Bas en 2013, ne pouvait que séduire les associations de consommateurs et de protection de l’environnement. Car ce Fairphone se présente avant tout comme un projet éthique et militant. Ingénieur et designer, son créateur, Bas van Abel, est aussi un fervent adepte du mouvement open design qui consiste à concevoir des produits selon les principes du logiciel libre : transparence et partage de l’information. Le Néerlandais est alors approché par une association cherchant à sensibiliser les consommateurs sur les conditions de travail inhumaines des ouvriers des mines africaines utilisées par l’industrie. Avec quelques amis, Bas van Abel décide de concevoir un téléphone « éthique » en détaillant chaque étape de sa fabrication sur un site Web. Hélas, le Fairphone, premier du nom, ne connaît qu’un succès d’estime, atteignant avec peine 60 000 ventes dans le monde. Faute de commandes suffisantes, sa commercialisation s’achève en 2017, l’entreprise n’étant pas parvenue à réaliser des économies d’échelle pour produire des pièces de rechange. Bas van Abel ne baisse pas les bras et lance un Fairphone 2 fin 2015 (vendu deux ans plus tard en France chez Orange). Nouvel échec. L’appareil de 5 pouces se voit boudé du grand public malgré la présence inédite du label Fairtrade de Max Havelaar, le leader du commerce équitable. En cause, un prix élevé (525 €), de modestes performances et des doutes sur la disponibilité des pièces détachées à long terme. Difficile pour un petit fabricant de briser à lui tout seul le cycle sans fin de renouvellement des appareils !