QUI VOUS VEUT DU BIEN
4K avec une stabilisation d’image remarquable. On pourrait être tenté de les exploiter pour garder un oeil sur la route et, au passage, un souvenir de son trajet ou pour réaliser des accélérés (timelapse). Néanmoins, ces appareils accueillent une batterie à l’autonomie limitée. Quant à leur module GPS, s’ils en embarquent un, il se montre moins précis et plus lent que celui des caméras embarquées. Si vous préférez recourir à votre smartphone pour accomplir cette tâche, cela reste possible, d’autant qu’il existe d’excellentes applis dédiées pour Android et iOS, telles que AutoBoy Dash Cam, DailyRoads Voyager, Smart Dash Cam. Mais là aussi, le principal obstacle concerne le matériel. L’activation du GPS et du réseau de données consomme beaucoup d’énergie, faisant chauffer le téléphone (placé au soleil, derrière le pare-brise) et usant prématurément la batterie, même si vous avez branché votre appareil sur l’allume-cigare. De plus, votre mobile offre une image moins stabilisée et dispose rarement d’un très grand-angle.
Quelle est la valeur juridique des images ?
Dans l’Hexagone, ce type de dispositif ne fait l’objet d’aucune loi ni réglementation. « En cas d’accident, il peut aider à démontrer que vous n’êtes pas responsable si les éléments du constat ou les circonstances de l’accrochage laissent penser
que votre responsabilité est engagée », précise Maître Éric de Caumont, avocat spécialisé dans le droit de la route. « Cette vidéo, recevable par les assurances, est utilisable devant un tribunal », ajoute-t-il. Les images de la dashcam servent aussi à contester une infraction routière ou à contredire, film à l’appui, le témoignage d’un policier un peu très zélé.
Profite-t-on d’une ristourne sur la police d’assurance ?
À l’heure actuelle, seul L’olivier assurance auto effectue une remise de 10 % sur présentation d’une preuve d’achat d’une dashcam (ou de 15 % si elle a été installée par Norauto). Et ce, uniquement pour les modèles de Nextbase. Soit une économie de 50 à 90 euros sur un contrat tous risques. Dommage, car « les conducteurs qui se munissent d’une telle caméra adoptent un comportement plus serein et moins agressif sur la route », assure Julien Gigoi, directeur technique de cette compagnie.
Peut-on enregistrer de très longs trajets ?
Parfaitement! Dépourvues de mémoire interne, ces caméras embarquées stockent leur flux sur une carte mémoire microSD (rarement fournie) d’une capacité de 8 à 128 gigaoctets. En raison de l’usure provoquée par l’enregistrement en continu et du grand débit de données généré par la vidéo HD, mieux vaut choisir une carte microSD de marque et rapide, de classe 10 ou de type U3. Comptez environ 30 euros pour un modèle de 128 gigaoctets, capable de sauvegarder près de vingt-quatre heures de vidéo en 1 080p à 30 images par seconde. Lorsque le support est plein, les nouveaux fichiers écrasent les anciens.
Peut-on aussi voir ce qui se passe derrière le véhicule ?
Non. Impossible de prouver qu’une voiture qui vous suit vous percute. Cependant, la plupart des systèmes acceptent jusqu’à quatre caméras additionnelles, reliées entre elles par un câble. En ajoutant un de ces modules à la lunette arrière, vous observez ce qui se passe dans votre dos. Il existe aussi des dispositifs d’habitacle pour filmer les passagers et
les voitures situées sur les côtés. Avec plusieurs enregistreurs, vous créez des vidéos combinant les angles, tout en gardant les informations sur la position et la vitesse du véhicule.
Est-ce dissuasif face aux voleurs ?
Oui et non. Une dashcam possède un mode parking qui la transforme en caméra de surveillance. Une fois votre auto garée, l’enregistrement se déclenche en cas de choc ou de mouvement détecté devant l’objectif. La plupart du temps, les malfrats choisissent une voiture dépourvue de système d’alerte. Mais comme vous n’êtes pas averti en cas d’intrusion, votre appareil risque d’être dégradé ou dérobé. De plus, ce mode ne fonctionne que si la dashcam est alimentée en permanence, et donc reliée à la boîte à fusibles (une installation à faire réaliser par un professionnel).
Les voitures sont-elles les seules à pouvoir s’en équiper ?
Ça dépend. Les modèles de notre sélection sont conçus pour s’accrocher au parebrise ou à la lunette arrière d’une voiture. Pour un vélo, une moto ou un ULM, il vous faudra recourir à une caméra sportive et à ses multiples accroches. D’autant que seule cette dernière est protégée contre la pluie et les chocs.
S’agit-il d’un bon investissement à long terme ?
Pour prouver votre bonne foi en cas de litige, oui. Mais sachez que les pouvoirs publics prévoient d’imposer leur propre système. Un accord a été signé entre le Parlement européen et la présidence du Conseil le 25 mars 2019 afin de rendre obligatoire l’installation d’une boîte noire dans tous les nouveaux véhicules dès mai 2022, et dans les anciens à partir de mai 2024. Dépourvus de caméra, ceux-ci ne récolteront que les données techniques (accélération, freinage, vitesse, déclenchement des airbags, port de la ceinture de sécurité…) durant quelques secondes avant, pendant et après l’accident. Reste à savoir qui paiera leur installation et quel sera le droit des usagers sur les informations récoltées.z