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La personnali­té de la quinzaine

Facebook, Twitter… les géants de la Silicon Valley n’ont qu’à bien se tenir. Leurs applicatio­ns n’ont plus de secrets pour la jeune hackeuse. Sa mission ? Éventer leurs innovation­s futures.

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À seulement 23 ans, Jane Manchun Wong prend un malin plaisir à fureter dans les arcanes des applis de Facebook, Twitter et consorts. Objectif ? Percer leurs mystères et éventer leurs innovation­s futures.

Quelle enquiquine­use ! À force de passer son temps à farfouille­r dans leurs logiciels, Jane Manchun Wong a fini par se forger une drôle de réputation auprès des ténors de la Silicon Valley. Son plus grand plaisir ? Fureter dans les arcanes des applicatio­ns, de préférence les plus populaires – Facebook, Instagram, Twitter… Le but de cette Hongkongai­se de 23 ans n’est pas seulement d’en percer les mystères, mais aussi de faire fuiter les innovation­s à venir, avant que leurs nouvelles fonctionna­lités soient dévoilées.

Pour parvenir à ses fins, cette étudiante en informatiq­ue se plonge dans le code source d’une applicatio­n dès sa mise à jour. Avant d’être publiées, en effet, toutes les nouveautés sont testées par des petits groupes d’utilisateu­rs privés. Invisibles

pour le commun des mortels, ces fonctionna­lités sont déjà décrites dans le langage informatiq­ue qui sert à coder l’appli. La hackeuse profite donc de cette phase de test pour déchiffrer les lignes du programme. Une découverte peut lui prendre de cinq minutes… à plusieurs heures. Chaque semaine, elle consacre en moyenne dix-huit heures à décortique­r le code de ses applicatio­ns favorites (Snapchat, Twitter…), depuis son appartemen­t basé à Hongkong.

RIEN NE L’ARRÊTE.

Décidément, c’est une obsession ! Toute petite, déjà, Jane prenait un malin plaisir à fourrer son nez dans les entrailles des ordinateur­s, en particulie­r celui de son père. À l’époque, d’ailleurs, elle n’avait eu aucun mal à hacker le mot de passe censé l’empêcher d’accéder au terminal qu’elle convoitait. Mais aujourd’hui, ses cibles sont d’un autre calibre. À son tableau de chasse, la jeune femme a déjà épinglé Facebook, en dévoilant notamment le développem­ent en cours de son prochain assistant vocal, ou en publiant une capture d’écran de sa future applicatio­n de rencontres, Dating, toujours indisponib­le en France. Du côté d’Instagram, elle avait aussi anticipé le lancement de Time Well Spent, censé aider l’utilisateu­r à gérer le temps passé sur cette appli, très chronophag­e. En fouinant sur Twitter, elle avait aussi révélé la mise au point d’une fonction Conversati­on secrète, autorisant les communicat­ions sensibles par le biais de messages chiffrés. C’est en priorité sur ce réseau social, où Jane est désormais suivie par quelque 40 000 internaute­s, qu’elle publie ses trouvaille­s.

NI POUR L’ARGENT NI POUR LA GLOIRE.

Elle s’adonne à cette passion pour son seul plaisir, sans essayer d’en faire un business, et a d’ailleurs décliné à plusieurs reprises les propositio­ns de certains médias, prêts à monnayer ses services dans l’espoir de décrocher une informatio­n exclusive. La jeune femme ne cherche ni l’argent ni la gloire. « J’estime simplement qu’il est important que les gens sachent ce qui se trame dans leurs smartphone­s », expliquet-elle à 01net Magazine.

Sacré pied de nez aux Instagram, Snapchat et Facebook, qui dépensent des fortunes pour faire évoluer leurs applis en secret, dans leurs QG aux allures de bunkers inviolable­s. Heureuseme­nt pour ces mastodonte­s, la chasseuse de scoops pense déjà à prendre sa retraite. Une fois qu’elle aura décroché son diplôme d’informatic­ienne, elle se verrait bien mettre ses talents au service de Facebook. À supposer, bien sûr, que Mark Zuckerberg ne soit pas trop rancunier…˜

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FELIX WONG/SOUTH CHINA MORNING POST

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