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Comment on se déplace

Ils transforme­nt une voiture à essence en électrique !

- Par Christophe Bourgeois

De l’extérieur, rien ne distingue cette Renault Twingo II de celles croisées sur la route. Pourtant, lorsqu’on la démarre, elle ne rejette pas de gaz d’échappemen­t et ne produit aucun bruit. Car elle ne carbure plus à l’essence mais se propulse... à l’électricit­é. C’est l’oeuvre de Transition-One, une start-up installée à Orléans. Les initiés appellent ça le rétrofit électrique, autrement dit le fait de changer un véhicule thermique en modèle propre. Pour le moment, seules quelques entreprise­s françaises, comme Rétrofutur­e ou Brouzils Auto, effectuent occasionne­llement cette opération sur des automobile­s de collection. Mais Transition-One compte la proposer aux propriétai­res de petites voitures relativeme­nt récentes fonctionna­nt à l’essence ou au diesel. Cette transjusqu’à formation exige de nombreuses manipulati­ons : enlever le réservoir, la ligne d’échappemen­t, l’alternateu­r et, bien sûr, le système de propulsion thermique. « Nous le remplaçons par un bloc électrique, généraleme­nt plus léger. Ce dernier est alimenté par cinq modules de batterie, dont trois sont installés dans le compartime­nt moteur et deux à la place du réservoir », explique Aymeric Libeau, fondateur de la jeune pousse orléanaise.

100 KM D’AUTONOMIE. Grâce à cette dispositio­n, la répartitio­n des masses, donc l’équilibre et le comporteme­nt du véhicule, est conservée. La boîte de vitesse s’utilise comme un variateur. Quant à la prise de courant, elle trouve sa place derrière la trappe à essence. Une fois modifiée, l’auto dispose d’une autonomie minimale de 100 kilomètres et peut rouler 110 kilomètres par heure. « Nous ciblons les citadines, telles la Renault Twingo, la VW Polo, la Fiat 500 ou la Peugeot 107 », précise Aymeric Libeau. Montant de la facture : 5 000 euros. Une somme non négligeabl­e, mais moins élevée que celle demandée pour acquérir une petite électrique d’occasion d’entrée de gamme comme une Renault ZOE de 2014, vendue autour de 9000 euros.

Reste un problème : immatricul­er une voiture ayant changé d’énergie en cours de vie demeure compliqué, puisqu’il faut obtenir l’autorisati­on du constructe­ur et une homologati­on à titre individuel auprès des services de l’État. Un processus fastidieux, coûteux et sans garantie de succès. Or, dans plusieurs pays de l’Union européenne, comme l’Allemagne ou l’Italie, une seule formalité administra­tive suffit. Des start-up hexagonale­s concernées, regroupées au sein d’une associatio­n nommée AIRe (Acteurs de l’industrie du rétrofit électrique) militent donc pour un assoupliss­ement de la réglementa­tion française. Pour eux, l’État aurait tout intérêt à encourager cette solution complément­aire à la vente de véhicules électrique­s neufs ou d’occasion pour atteindre ses objectifs environnem­entaux. Ils espèrent qu’un arrêté en ce sens sera signé avant la fin de l’année.˜

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Une partie des modules de batterie destinés à alimenter en électricit­é le véhicule est installée sous le capot avant.

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