01Net

L’étoile montante de Facebook

Parcours sans faute pour la jeune Sétoise, depuis quelques mois à la tête de Facebook. De nombreux défis attendent la nouvelle égérie de la Silicon Valley. Mais rien ne l’effraie.

-

Elle n’a pas encore 34 ans, et la voilà déjà l’une des patronnes les plus influentes de la Silicon Valley. En mars 2019, Fidji Simo a été promue directrice de Facebook, par Mark Zuckerberg lui-même. « C’est l’une de nos dirigeante­s les plus talentueus­es, passionnée par la création de communauté­s et le soutien à la créativité », expliquait le big boss pour justifier sa nomination. Une promo comme celle-là ne se refuse pas, mais la tâche promet d’être délicate. Alors que la confiance semble rompue entre le réseau social et ses 2,3 milliards d’utilisateu­rs, la jeune femme devra faire avancer les dossiers les plus brûlants du moment : lutte contre les infox, respect de la vie privée, régulation des contenus…

Rien ne prédestina­it cette Sétoise à prendre les commandes de l’appli la plus puissante d’Internet, avec 4 000 salariés sous sa coupe. Fille unique, Fidji est née d’un père pêcheur et d’une mère propriétai­re d’une boutique de prêt-à-porter. Son prénom, elle le doit à l’attrait de ses parents pour les îles exotiques. « C’était soi Fidji, soit Madagascar », lui répète souvent sa mère, le sourire aux lèvres. Son ascension fut fulgurante. Douée à l’école, Fidji décroche le bac à 16 ans, achève une prépa commercial­e à Montpellie­r à 18, et intègre la prestigieu­se HEC – dont elle avait appris l’existence en regardant un reportage à la télé. Si elle est la seule diplômée de la famille, elle n’oublie pas qu’elle doit à ses géniteurs son goût pour l’entreprene­uriat, l’idée qu’il faut bosser très dur et se battre pour saisir les meilleures opportunit­és.

FASCINÉE PAR LES RÉSEAUX SOCIAUX. Lors d’un semestre d’échange à l’université de Los Angeles, elle tombe amoureuse de la Californie et décide d’y retourner coûte que coûte. Après avoir effectué son stage de fin d’études dans les locaux parisiens d’eBay, elle parvient à se faire embaucher à la maison mère, près de San Francisco. Trois ans plus tard, elle transmet spontanéme­nt son CV aux recruteurs de Facebook, fascinée qu’elle est par l’explosion des réseaux sociaux : « Vivant à l’étranger, avec toute la famille en France, je m’en servais beaucoup. Même ma grand-mère l’avait déjà adopté ! », raconte-t-elle. En 2011, la jeune femme débarque au départemen­t marketing, décidée à creuser son sillon dans la conception de produits et la pub. Elle tape vite dans l’oeil de Sheryl Sandberg, une ex-Google débauchée quelques années plus tôt par Zuckerberg pour l’épauler. La business woman la prend sous son aile et l’aide à gravir un à un les échelons. Deux ans après son arrivée, Fidji Simo est propulsée responsabl­e de la publicité sur les smartphone­s. À l’époque, les annonceurs sont encore frileux sur ce créneau, qui ne représente alors que 11 % des revenus publicitai­res de Facebook. Mais la Française retrousse les manches et relève le défi. En un an, elle fait grimper la part de ces recettes à près de 50 % du chiffre d’affaires!

DES IDÉES DE GÉNIE. Devenue vice-présidente en charge de la vidéo, des jeux et de la publicité sur mobile, elle est subjuguée, dit-elle, par « l’ambition sans complexe des Américains », et enchaîne les idées de génie, dans l’ombre de Sandberg et de Zuckerberg. Facebook Live, ces vidéos en direct qui ont envahi nos fils d’actualité? C’est elle. L’autoplay, cette fonctionna­lité qui lance automatiqu­ement les vidéos et multiplie le temps passé sur l’appli ? Encore elle. Au sein de la firme au pouce levé, cette fan des Spice Girls est comme un poisson dans l’eau. Au dehors, la self-made-woman se sent investie d’une responsabi­lité, celle de contribuer à donner aux femmes la place qu’elles méritent dans le business. Elle a donc créé l’associatio­n Women in Product, pour les aider à grimper dans la hiérarchie.

Au quotidien, cette mère d’une fillette de 4 ans peut compter sur le soutien sans faille de son mari, ex-ingénieur informatiq­ue rencontré au lycée… reconverti en père au foyer. Deux fois par an, avec sa petite tribu, elle rentre au bercail, à Sète, loin du gratin de la tech californie­nne. Après avoir gravi les sommets, qu’il est bon de retrouver ses racines…˜

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France