ON APPREND TOUJOURS DE SES ERREURS
Jean-Yves Hepp, 52 ans, s’est mué en inventeur à la quarantaine. On lui doit la tablette culinaire QOOQ et le système éducatif SQOOL, en cours d’adoption par nombre d’établissements scolaires français.
J’ai imaginé QOOQ en 2007, en plein embouteillage. Je pensais à ma mère, à ses bons petits plats… et j’ai réalisé qu’ils finiraient par disparaître avec elle. J’ai voulu trouver un moyen de sauvegarder ses recettes. Pour que mes enfants et petits-enfants puissent en profiter aussi. L’idée est essentielle dans la création d’un produit. Néanmoins, le plus important demeure la qualité de son exécution. J’ai pensé QOOQ en fonction de son usage : résistante à l’eau, à l’huile, à la chaleur, aux chocs… Mais Unowhy, la boîte que j’avais créée pour l’occasion, était petite. Nous ne disposions pas des moyens d’Apple. J’ai appris que la persévérance et la résilience étaient des qualités majeures pour y parvenir. QOOQ est sortie en octobre 2009. Ce fut la première tablette au monde. Moi, j’appelais ça un coach culinaire interactif. Lorsque l’iPad est arrivé, sept mois après, je ne l’ai pas perçu tout de suite comme un concurrent. On ne pouvait pas savoir qu’il ferait un tel plein d’applis. Et puis ça a été le raz-de-marée. Mais on apprend toujours de ses erreurs. Si QOOQ n’avait pas vu le jour, je n’aurais pas conçu SQOOL. Comme quoi, une idée peut en amener une autre. C’est en oeuvrant sur QOOQ que j’ai réalisé que l’apprentissage et la transmission du savoir passeraient par les objets numériques. Et le fait est que ce système éducatif associant une tablette tactile, une interface et des ressources pédagogiques a été adopté par 250 collectivités.