Ne lui dites pas qu’il est instagrameur !
« J’avais un travail normal », résume VuThéara lorsqu’il parle de sa vie d’avant, bien avant de compter plus d’un million d’abonnés sur Instagram. Quand, en 2008, il débarque de sa Normandie pour un stage de webdesigner, le jeune homme s’équipe d’un iPhone 4 acheté d’occasion. Pour « passer le temps » et pour « découvrir la capitale », il commence à shooter autour de la rue du Louvre, le jardin du Palais Royal, le pont des Arts, Châtelet-Les Halles. Sans s’en apercevoir, sans « se rendre compte de la puissance de cette application », il trouve son public. À ce moment-là, Instagram ne ressemblait pas à ce qu’il est devenu.
« À l’époque, c’était une communauté iPhone only, il n’y avait pas Android. C’était une petite niche d’artistes : des photographes, des journalistes, des illustrateurs, des créateurs. » Malgré le succès, VuThéara n’a rien renié de ses ambitions du début.
« Je voulais faire découvrir mon Paris à travers des photos urbaines, des photos volées, de manière très poétique », détaille-t-il. Pari gagné puisque sa première commande est venue de l’Office de tourisme de Paris. Coup d’essai, coup de maître, ses clichés ornent « les couvertures de guides parus à des millions d’exemplaires pour les touristes du monde entier ». Modeste, ce bientôt quadragénaire à l’allure de jeune homme, récemment sollicité pour immortaliser les 350 ans de l’Opéra de Paris, affirme avoir « toujours détesté les termes d’instagrameur, d’influenceur ».
« Je ne me montre jamais en story, je ne parle jamais à ma communauté à la première personne », plaide-t-il. Il préfère « essayer de garder ce côté photographe artiste ». Jusqu’à maintenant, ça lui a plutôt réussi..